Les aventures de Françouais



Chapitre 21 - Les vertues du permafrost décongelé


 
 

UNE VIOQUE armée d’une canne tapotait sur le sac suspect. D’autres personnes moins téméraires s’étaient planqués derrière les platanes de peur que le sac à patates contienne un engin explosif. La vioque avait été tirée au sort et se sacrifiait à la tâche.

- C’est tout mou gueulait la vieille en tatillonnant.

- Vingt dix dioux d’nom di dioux gueulait le père Bazzzin ce vieillard acariâtre, tapes-y d’sus sacré vingt dioux de milladioux.

- Je voudrais bien t’y voir espèce de vieillard planqué, tu risques rien toi derrière ta vespasienne, moi je risque ma peau.

- On s’en fout, tu ne sers plus à rien, plus personne dans le village et les environs ne veut te toucher sacré vingt dioux de vingt dix dioux.

Cette remarque donna du courage à la vioque qui redoubla de violence dans ses coups de canne. Comme il n’y avait pas de bruit de ferraille suspect, elle se pencha doucement pour ouvrir le sac. En se baissant l’on entendit ses articulations craquer puis des bruits de pets liés à une ancienne descente d’organe mal soignée. Courageusement elle défit le lacet qui maintenait le sac fermé. Elle foutu un nouveau coup de canne avant de dégager la masse qui se trouvait dans le sac.

- Cela doit être un animal mort ou du poisson pourri, cela pue pire que la charogne.

- Vingt dix dioux, fais pas de chichi, t’en faisait moins pour coucher avec les boches durant la second guerre mondiale nom di dioux.

La vioque qui n’avait maintenant plus peur de niquer ses collants redoubla de concentration et tout en balançant une nouvelle salve de pets, vida le sac.

- Sacré vingt di dioux de nom di dioux gueula le père Bazzzin ce vieillard acariâtre, c’est le Françouais et il a l’air bien mal en point.

- Pour sûr il est mal en point, il respire à peine. Je croyais qu’il était en prison chez les Parisois.

- Nom di dioux d’vingt di dioux, les Parisors ont dû le libérer et ils nous l’ont envoyé par la poste.

- Dommage que belle maman ne soit pas là, je suis sûre qu’elle aurait aimé lui faire du bouche à bouche pour le réanimer. Bon à la guerre comme à la guerre, je m’y colle.

La vioque se positionna à quatre pattes, ôta son râtelier qu’elle posa à même le sol poussiéreux et entrepris de rouler quelques galoches à Françouais tout blême. Quelques galoches plus tard, la vioque toute essoufflée se rendit à l’évidence qu’elle n’était pas une secouriste née. Heureusement elle fut assistée par le tenancier du troquet qui savait lui ce qu’il fallait administrer à Françouais pour que ce dernier revienne au pays des vivants.

Il commença par lui vider une boutanche étoilée de picrate rosé dans le gosier, vint ensuite du rouge puis du pastaga pur et enfin quelques gorgées de gnac. Le remède était efficace car la respiration de Françouais avait reprit quasi normalement. Quelques vieux se désintéressèrent de Françouais pour venir se branler devant la vieille. Ils avaient été intéressés par la scène du râtelier posé à même le sol et une sorte d’excitation discrète les avait envahis pour devenir ensuite incontrôlable. Des chibres violassons et molassons avaient fait leur apparition et la vieille se précipita pour en prendre en bouche quelques uns sans râtelier. Un vieux quasiment hors d’âge envoya la purée qui était composée de sperme en poudre tant il était vieux. Il en chopa le hoquet dans son nuage de poussière ce qui fit beaucoup marrer le père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Le vieux qui s’appelait Régis se fit instantanément affubler le sobriquet de Régilaid. La vioque jalouse de ne pas avoir eu d’orgasme lui balança un coup de canne dans les couilles et Régilaid se roula par terre de douleur en implorant ses ancêtres. Ses couilles boursouflées par l’alcool et le traumatisme des années passèrent au pourpre. La vioque ramassa son râtelier et se remémora qu’elle était lesbienne car jamais un mâle n’avait daigné l’honorer, passa son chemin en essayant de se rappeler qui était sa dernière partenaire pour faire une partie de jambe et langue en l’air de quelques heures.

Le bistrotier par charité chrétienne enfourna dans la gueule de Régilaid un goulot de boutanche d’alcool de bois. Le vieux repris quelques couleurs en picolant et une fois le litron vidé se remit sur patte et galopa derrière la vioque pour la prendre ce coup ci par derrière. Il l’a rattrapa au bout de quelques dizaines de mètres d’un sprint à vous couper le souffle, lui déchira la robe, le pantis, le sous-pantis, la culotte et essaya de lui déchirer l’anus à coup de chibre. Régilaid sentit qu’il ne déchirait rien avec son chibre du fait de sa mollesse, de plus il mettrait quelques jours pour se remettre de son éjaculation en poudre. Il serra son poing et fista sans préliminaires la vioque qui pour la première fois eut un sourire.

Sans le savoir il forniquaient sur le trottoir le l’ex compagne lesbienne de la vioque et lorsque celle-ci eut vent de ce qui se tramait devant sa porte, elle fit chauffer de l’huile. Il y aurait du cadavre de vieux frit dans quelques minutes, les rats et les corbeaux du bled se régaleraient et le curé aurait du taf.

Les mains de Françouais s’arrêtèrent progressivement de trembloter, il ouvrit les yeux et eut le loisir d’apercevoir le père Bazzzin ce vieillard acariâtre qui gesticulait devant lui. Il n’eut aucune réaction tant il était naze.

- Sacré vingt dioux de cré vingt dioux, ils nous l’ont cassé. Il ne bouge plus et il ne comprend plus nom di dioux. Il n’y a pas à tortiller vingt dix dioux, on dirait son fiston.

- Ne t’inquiète pas père Bazzzin, je suis en train de le remettre sur pied, encore quelques boutanches et il te reconnaîtra rassura le torcheur du bled.

Quelques zozos s’entassèrent çà et là histoire de tenter de comprendre ce qu’il pouvait bien se tramer sur cette putain de place ou il y avait depuis quelques mois, il fallait bien l’avouer, beaucoup moins d’animation qu’il y a quelques années. Fiston, caché dans une poubelle réussit à dézinguer deux vieux au lance pierre. Depuis qu’il avait suivi les émeutes à la télé, il utilisait des billes de plomb qui étaient nettement plus efficaces que les glands. Depuis, plus aucun roulement à bille n’était fonctionnel dans le coin car fiston faisait ces réserves en cas de révolte, il voulait défendre le domicile de sa belle maman et de son P’pa chéris.

Le bistrotier fit ingurgiter aux deux vieux un peu de picrate et les deux repartirent comme en 40 avec une légère bosse à la tête et un mal de crâne sournois.

- Vingt dix dioux d’saloperie d’nom dix dioux de milladioux gueula le père Bazzzin ce vieillard acariâtre en balançant sa cane dans la direction de fiston.

La cane percuta une poubelle ce qui fit décamper l’autre abruti qui dans son brusque mouvement péta la ficelle de son string en peau de mérou. La théorie insinuant que le mérou d’élevage restait désespérément moins costaud que le mérou sauvage, était de nouveau prouvé. Un vieux qui guettait le retour des Allemands de son balcon en profita pour prendre en joue fiston et balança de sa pétoire quelques salves de gros sel. Fiston détala en pissant dans son string en pleine déroute. Un reporter dépressif en repos forcé à Saint Saturnin les bains en profita pour se saisir de son appareil et coucher la scène sur quelques pixels. Il se saisit ensuite d’un autre appareil pour se branler voluptueusement car il avait pécho la trique suite à ces visions. Il se fit sortir de là par des vieilles qui ne supportaient pas que l’on fasse des obscénités dans la rue devant les enfants.

Une foule compacte s’était formée autour de Françouais et du bistrotier. Françouais ne bougeait toujours pas et les commentaires allaient bon train :

- Oh il paraît qu’il était nourrit à un yaourt maigre par jour et de la vache enragée uniquement le dimanche midi.

- On dit qu’il ne pouvait pas aller aux putes et c’est ce qui aurait provoqué chez lui une paralysie totale.

- Il semblerait qu’il se soit fait violer par des journalistes lors d’un reportage sur les détenus dangereux.

- Certains disent que le grand yéti du bois de Vincennes c’est lui.

- Il aurait été vu à la télévision en train de présenter des recettes de cuisine qui donnent la gaule.

Et les conneries fusèrent de longues minutes durant. Le frangin aîné de Régilaid grimaçait. Ce con avait coincé son chibre dans une porte ouverte et goûtait à un plaisir s’apparentant à un dénoyauteur d’olive. Après un bruit d’explosion de prépuce, Françouais ouvrit un œil et tout le monde applaudit. Les glaudes étaient joasses et frappaient avec grand enthousiasme dans leurs paluches. Le cureton qui attendait depuis le début de l’apparition du sac à patates, derrière la porte de la sacristie, fit son apparition. Il eut une mine de dégoût en passant aux alentours de la cabane à chiottes du père Bazzzin ce vieillard acariâtre car le gros Fernand déposait à grand bruit sa pêche.

Un bruit d’hélico se fit entendre et tout le monde regarda en l’air. Il descendit majestueusement avec des fumigènes blancs qui sortaient des fenêtres. Il fit une demie volte avant d’atterrir et une sorte d’ange bien grassouillet sortit en titubant. L’hélico repartit aussi majestueusement et l’ange après s’être cassé la gueule trois fois se rapprocha du groupe de cons. Les gens mirent quelques instants à reconnaître cet ange grassouillet qui arborait fièrement sa tenue auréolée de transpiration. Il s’agissait de Gertrouduc qui visiblement rappliquait pour une offrande. Elle fendit la foule pour se tenir au chevet de Françouais qui ne bougeait toujours pas. Elle sortit de son cabas du permafrost décongelé.

- Aidez-moi à le badigeonner de permafrost, il ne doit en aucun cas en avaler car il est toxique du fait qu’il ait été décongelé et recongelé à plusieurs reprises.

Les mégères s’affairèrent sur Françouais alors que le cureton entama un chant religieux en battant au pied la mesure. Quelques glaudes chantonnèrent en chœur et Françouais ouvrit des yeux permafrostés.

- Que dieu bénisse le permafrost car il a redonné la vie à Françouais entonna la foule devant l’autre naze qui reprenait goût à la vie.

- ‘Tain qu’est ce que c’est que ce gros bordel, c’est que je commençais à puer du gland dans ce putain de sac postal marmonna Françouais en se grattant les couilles.

- Le permafrost décongelé c’est l’opium du peuple brailla le vieil Eugène avant de se prendre un coup bougie sur la tronche.

- Permafrost de mes deux, allez donc me chercher un pastaga, j’ai une soif à dessécher une rizière. Magnez-vous le cul nom de dieu j’ai soif merde.

Françouais se releva tout doucement devant la foule aux yeux ébahit. Il était quasi méconnaissable tant il avait maigri et était propre. Quelques mégères sentirent une légère humidité envahir leur entrejambe rien qu’à l’idée qu’il pourrait les tirer sans l’accompagnement habituel de cette odeur de bouc.

Un journaliste en vadrouille prit un cliché de Françouais pour la une de culbutte dans le sillon. L’intitulé serait : le miraculé du sac postal revient à la vie grâce à du permafrost décongelé.

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