BELLE MAMAN ne cessait de faire des doigts en directions des publicités contre la consommation pur et simple d’alcool. Une furieuse envie la tenaillait à la gorge, que de lâcher Françouais pour qu’il rende justice à cette injustice. ‘Tain, décidément tout foutait le camp, plus moyen d’ingérer le moindre gramme d’alcool sans se faire traiter de toxico. Même les tenanciers cupabilisaient leurs clients, dans certaines contrées il n’était même plus possible de se murger les substances alcoolisées ayant été remplacées par des jus de chaussettes édulcorés.
Après la mode du tourisme sexuel, était venue la mode du tourisme alcoolisé et certains tours operators se faisaient des couilles en or. Les connards payaient des fortunes pour partir au bout du monde quelques jours et passer leur temps à se biturer la gueule. Pour les longs séjours, l’opération de chirurgie esthétique était offerte le dernier jour et une aspirine pour le retour en avion.
A quand une expédition organisée pour les Saints Saturnois ou ils partiraient la main dans la main par autobus entiers se niasquer la gueule à l’autre bout du monde ? Ils goûteraient aux plaisirs interdits des alcools de bois, de feuilles et même de calebute.
Les pensées de belle maman s’éteignirent car elle avait trop envie de chier. Elle pila et sauta du bahut pour aller couler un mémorable bronze. Les pattes écartées sur la pelouse, elle ne sentait plus son derche tant il lui faisait mal. L’abus d’alcool et des sévices sexuels des dernières heures portait ses fruits.
Une odeur immonde lui inonda les naseaux et elle en eut des frissons en imaginant ce qu’endurait sa tuyauterie. Se relevant elle dédaigna même se torcher car elle ne savait pas dans quel état elle finirait si elle continuait à se pencher. Malgré tout ses sens semblaient revenir à la vie car l’air se bonifiait au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de Saint Saturnin.
Elle redémarra la bête en se foutant de la gueule d’un apprenti poivrot qui du haut de ses pompes à bascule, s’escrimait à gerber dans une poubelle. Le putain de bled était visible dans le lointain maintenant. Les nuages se raréfiaient et laissaient pénétrer la lumière du soleil qui dardait ses rayons sur le coq perché en haut du clocher. Ce même coq qui c’était prit plusieurs dizaines de plombs dans l’aile à chaque ouverture de la chasse car les chasseurs bredouilles ne supportaient pas que le volatile les nargue alors qu’ils s’arsouillaient au troquet.
Elle leva le pied alors qu’elle n’avait fait que quelques mètres, deux poivrots se poursuivaient dans un champ. Curieuse comme une vieille pie, elle voulu savoir l’issue de cette course poursuite qui devait durer depuis des heures à la vue de l’état des coureurs. Le premier se prit les pattes dans une taupinière et s’écroula. Le second le chopa, lui descendit le futal et le sodomisa à sec. Belle maman ne pu s’empêcher d’applaudir tant le spectacle lui paraissait grandiose. Elle enfonça le clou en pesant sur l’avertisseur sonore qui troubla le calme campagnard mais les glaudes affairés ne l’entendirent même pas.
Toute triste elle reprit son chemin après avoir balancé un coup de pompe dans le sac à patates ou roupillait Françouais et ce dernier ne broncha même pas. Son coup au moral ne fut que de courte durée car elle repensa à Fiston qui n’avait pas reçu de dérouillée depuis quelques jours déjà. Dès qu’elle arriverait elle s’en occuperait activement histoire d’éviter qu’il ne se ramollisse.
En attendant elle du ralentir pour ne pas achever le facteur qui rampait sur l’asphalte. Le pauvre bougre était couvert de sang, il avait dû se faire exploser en vélo par un chauffard chargé à plus de quatre grammes d’alcool dans le sang. C’était relativement fréquent dans la région et cela représentait la première cause de disparition de la race factrine. Visiblement il avait bien morflé car sa guibolle gauche était sur toute la longueur du mollet écrasée. Avec ses poils de patte alors qu’il s’aidait de son seul bras valide pour regagner le troquet en rampant, il repeignait la route comme avec un gros pinceau. Son bras droit était aussi bien amoché et paraissait paralysé. Courageusement il avait remit sa casquette sur le sommet de son crâne mais il ferait passer ce temps supplémentaire pour regagner le troquet alors que sa tournée était terminée, en heures supp.
Elle passa devant la centrale nucléaire désaffectée, lieu de prédilection pour les jeux enfantins. Effectivement tous les gamins des environs venaient y faire les quatre cent coups histoire de rentabiliser ces milliers de mètres quarrés à l’abandon. Certain venaient pour y faire péter des pétards, d’autre s’exercer au tir au fusil de chasse, d’autre encore y faire des expériences sortant de l’ordinaire et enfin d’autres venaient y forniquer. Elle se souvint qu’il y a quelques années, neuf mois après une mémorable partouze, des gamins virent le jour avec plusieurs têtes, des écailles ou une queue de sirène pour une fille. Les autorités avaient été alertées mais toute accusation fut immédiatement réfutée car c’était à cause du nuage de Tchernobyl et non pas à cause des déchets radioactifs qui roupillaient dans les environs. Depuis, un panneau d’avertissement fut planté aux abords de la centrale : Au-delà de cette limite port de la capote obligatoire.
Elle croisa Albert, monsieur l’épicier qui sillonnait la cambrousse avec un fourgon criblé de traces de plomb de fusil de chasse des autochtones qui se refusaient toujours à l’intronisation de la civilisation dans leur ferme. Albert l’a reconnut immédiatement et pila au frein à main en faisant des grands signes.
- Comment va la femme la plus sexy de la région demanda t-il en passant la tête, le cou puis la moitié du tronc par la fenêtre.
- Elle a soif répondit belle maman en meurtrissant son frein à main car une occasion de picoler ne se représenterait pas avant de longues minutes.
Ils descendirent chacun de leurs véhicules parqués au beau milieu de la route. Au même moment déboula une estafette rouge toute sirène hurlante. Le conducteur eut un réflexe salutaire au premier abord en donnant un coup de volant pour éviter le carnage. Le véhicule rouge fit une embardée et décolla à cause du talus. Belle maman et Albert eurent le réflexe d’applaudir car une telle prouesse en cascade ne se présentait pas tous les jours. L’estafette retomba lourdement sur le sol puis rebondit ce qui lui permit d’éviter un menhir de forme Obélixienne. Le véhicule continua sa course folle sur une dizaine de mètres puis entra dans un lac vaseux à souhait.
- Ils venaient certainement pour récupérer le facteur, il rampe au beau milieu de la route dans un sale état à quelques kilomètres d’ici.
- Oh pas bien grave répondit Albert, ils n’ont pas l’air de sortir du camion, la plaque indique que ce sont des Parisiens, moi je ne secoure pas les Parisiens.
- Moi non plus, c’est pour cela que je n’ai pas ramassé le facteur, d’une part parce que j’ai déjà un handicapé dans mon bahut et d’autre part parce qu’il paraît que sa grand-mère rêvait de monter à Paris.
- Ah pour sûr, faut pas pactiser avec l’ennemis.
- Dis moi Albert, tu peux me faire crédit sur un flacon ou deux demanda belle maman victime de tremblements nerveux liés au manque d’alcool.
Là ou certains se grattent la tête pour réfléchir, Albert se gratta le cul. Il regardait d’un air concupiscant belle maman et envisageait déjà de la monter sauvagement. Il se voyait déjà suer à grosses goûtes en essayant de la faire jouir avec son pieu violacé.
- Non tu ne me sauteras pas aujourd’hui, j’ai trop mal à la tête et au cul. Hier une horde de camionneurs sauvage m’a fait découvrir la face nord de l’Annapurna, dans l’état où je suis tu risquerais de me casser quelque chose.
- Mais je n’y pensais pas une seule seconde répondit Albert visiblement fort déçu. Sur son futal pouvait déjà se dessiner le relief d’une trique naissante. Qu’à cela ne tienne, il dépenserait ce soir aux putes son argent honnêtement gagnée durant sa tournée.
Il se dirigea vers son fourgon pourrave et ouvrit une porte, il tendit le bras à l’intérieur et sortit quelques flacons de liquide à haut voltage qu’il tendit à belle maman. Celle-ci s’en saisit immédiatement sans même dire merci et en descendit un illico.
- Je viendrais demain te payer dit-elle en retournant dans son camion.
- Ce n’est pas pressé, passes plutôt dans quelques jours lorsque tu auras moins mal au cul répondit Albert qui ne rentrait pas dans son camion mais se dirigeait plutôt vers un bosquet pour s’y branler.
Belle maman crut que sa dernière heure avait donné tant elle se trouvait mal après avoir ingéré le premier flacon mais tout redevint normal après le second. Elle ne tremblait plus ou presque plus, avait retrouvé son haleine de cheval et s’offrit même le luxe de larguer une caisse. Par un micro pet ou un truc silencieux mais le machin bien vasouillard qui filerait la gerbe à n’importe quelle personne normalement constituée. Elle était armée encore de trois flacons et cela lui permettrait d’avaler les derniers kilomètres sans aucune difficulté. Elle fonçait dans la campagne en larguant une épaisse fumée noire mais elle s’en foutait de l’avenir des espèces, seul l’ivresse de son saoul lui importait.
Elle passa ensuite devant le dépôt d’ordures, là ou quelques années auparavant elle était montée à l’arrière de la moto du molah homard son fameux molahsson. Son corps était trop fatigué pour lui autoriser toute nouvelle sécrétion vaginale. De plus il aurait fallu qu’elle stoppe encore une fois pour se masturber, ce qui lui aurait fait perdre infiniment trop de temps. Au même endroit ou elle s’était fait culbuter, des mômes en ratonnaient un plus petit et plus maigre en le bastonnant avec des barres en ferraille. Elle n’eut pas l’envie de porter secours à cet avorton qui finirait certainement à l’hosto entre la vie et la mort plusieurs jours durant. Au contraire, elle appuya sur le champignon ce qui laissa filer du pot d’échappement une fumée plus sombre encore qu’ordinairement et passa son chemin.
Elle essuya quelques tirs de fusil de chasse en passant devant une ferme. Le rustaud devait certainement croire que c’était Albert qui tentait de nouveau sa chance en essayant de venir vendre à sa femme des layettes en fausse dentelle. Le rustaud cracha de rage par terre car trop bourré il n’avait réussit à atteindre sa cible qui filait d’ailleurs beaucoup trop vite.
En passant à la hauteur de Micheline, elle appuya trois ou quatre petits coups sur le klaxon. L’autre vieille pute, s’en revenait du marché avec une pleine brouette de carottes, concombres et poireaux mais pas pour le pot au feu, pour son usage personnel. Il y aurait de l’action ces prochains jours dans la caravane.
Belle maman se parqua non loin de l’église. Elle ouvrit l’autre portière pour y balancer le sac à patates. Une fois le paquet au sol, elle reprit le camion pour le rendre à son propriétaire car elle commençait à ne plus pouvoir le voir en peinture. De plus, certains chatouillis dans le bas du dos lui firent comprendre qu’elle n’avait plus le cul autant en compote et qu’elle pourrait bientôt reprendre ces exercices.
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