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P our la première fois depuis
belle lurette Françouais débordait d’activité,
tous les corps de métier y étaient passés :
chimiste, chiffonnier, liquoriste, ferrailleur, orfèvre….
On entendait des bruits de marteaux, on voyait des étincelles
de soudure, bref il s’activait et cela promettait d’être
fort savoureux.
Il bossa d’arrache
pied de la sorte jusqu’à la tombée de la nuit
puis il passa à l’étape suivante. Il se saisit
de son chariot et y amassa des espèces de galettes qu’il
avait entassé dans un coin. Il chargea aussi son chariot
d’une pelle et d’une barre à mine. Avant de partir,
il déchiqueta six clopes dont il extrait le papier pour garder
le tabac et le chiquer.
Une idée
lui vint à l’esprit, quelque chose qu’il avait
depuis lors négligé : le camouflage. Il choppa des
vieilles rangeos qu’il avait porté une quarantaine
d’années auparavant du temps ou il était bidasse.
Il récupéra son vieux treillis avec lequel il avait
tant bourlingué lors de manœuvres. En effet, personne
à l’époque ne voulait être son binôme
car il lui arrivait sans cesse des histoires complètement
tordues. Il eut un mal de chien à enfiler ses groles car
le cuir était dur comme de la pierre et son treillis puait
le moisi. Il se passa du charbon sur le visage et fut impeccablement
camouflé. Le seul hic était le grincement des roues
de son chariot mais comme il était quasiment invisible les
curieux fileraient se cacher devant le retour du chariot fantôme.
Il fit le tour du
bled s’arrêtant tous les 5 mètres pour donner
quelques coups de barre à mine, quelques coups de pelle puis
placer une galette et continuer son chemin. Lorsque son chariot
fut vide il retourna sur son lieu de départ le remplir avec
d’autres ustensiles, se fut le tour des cocktails Molotov
qu’il alla déposer dans les locaux de radio chibre
mou, la radio dont il était l’ancien animateur de forte
renommée.
L’aube de
ce dimanche matin pointait et Françouais ramena exténué
son chariot au squat. Il se rendit compte à ce moment qu’il
avait fait tout ce travail pour rien car il voulait initialement
dynamiter Goudriole les Fiotes ce ‘tain de bled ennemi juré
de Saint Saturnin. Il se roula par terre de rage et fit un petit
caca tout violet tellement il s’en voulait d’être
venu si con si rapidement. Comment avait-il pu se retrouver dans
un état si lamentable et sans s’en apercevoir ? Il
se balança de rage une bonne dizaine de fois contre un mur
de parpaings. Un type au réveil difficile sortit de la baraque
avec une trique à la main. Il remit son bonnet de nuit, balança
quelques pets d’usage en se grattant les couilles et s’approcha
de Françouais.
- C’est vous
qui réveillez les braves gens le dimanche matin en tapant
sur les murs ?
- Ahhh, je suis
trop con répondit Françouais pissant le sang du nez
et d’une arcade sourcilière.
- Prend ça
dans ta gueule abruti des îles gueula le rustaud en lui foutant
des coups de trique dans le dos.
- Ouargggg, brailla
Françouais en s’écroulant sous les coups.
La bastonnade dura
une bonne dizaine de minutes et le rustaud s’arrêta
complètement essoufflé, il n’avait plus l’habitude
de se démener de la sorte. Il se racla la gorge ce qui eut
pour effet de réveiller un coq qui pensant qu’il avait
eu une panne d’oreiller se mit à gueuler. Le rustaud
jeta sa trique en direction du coq mais celle-ci passa très
loin au dessus et alla casser les carreaux de la maison voisine.
- Non mais dit donc
Edmond, je t’en foutrais de balancer des trucs dès
le matin dans mes carreaux gueula le voisin qui venait d’être
violemment tiré des bras de Morphée.
- C’est à
cause de satanée bestiole qui nous réveille tous les
matins, je ne la supporte plus.
- Ben voyons, et
qui c’est qui se régale comme un gros porc que tu es
lorsqu’on t’invite pour un coq au vin ?
- Hu nom de dieux,
sort et vient te battre si tu es un homme espèce de freluquet
complexé parce que ta grosse te fou des roustes et couche
avec la moitié des pécores de la région.
- Espèce
de gros connard Edmond, tu dis cela parce que cette putain de salope
n’a jamais voulu t’accorder ses faveurs.
Les deux s’affrontèrent
à grand coup de baffes suivis de leurs épouses qui
s’étaient armées de rouleaux à pâtisserie.
Ils gueulaient comme des vaux, ce qui décida tous les coqs
de la région à sonner la fanfare. Le curé pensant
qu’il avait abusé de son petit vin de messe la veille
au soir sauta de son lit et alluma les cloches sans même vérifier
l’heure sur sa montre. Les lumières s’allumaient
les unes après les autres et les volets s’ouvraient.
Tout le monde gueulait de sa fenêtre puis comme on lui répondait
des insultes, des réveils et des pompes volèrent dans
toutes les directions. Puis les plus courageux sortirent avec des
gourdins, ou tout simplement le premier objet qui leur venait sous
la main pour en découdre.
L’ambiance
du bon vieux temps revenait, dans la débandade, le curé
c’était planté de sonnerie et passait à
fond les ballons le tocsin. Les vieux ne s’y trompèrent
pas et prirent les temps de prendre leurs cannes ou de graisser
les rouages de leurs chariots pour aller donner une bonne correction
à ces fouteurs de brun du matin.
La mêlée
grossissait à vue d’œil et Françouais loupait
se splendide spectacle jusqu’au moment ou il ouvrit un œil
et vit cette mêlée furieuse en train d’en découdre
avec tout ce qui bougeait. Son visage se fendit en deux de plaisir
et il triqua. Les campagnards se foutaient une étrillée
sans précédents et cette bastonnade générale
gagna l’ensemble du bled. Pas une seule âme n’était
resté faire la grâce matinée, tout le monde
était sortit se pouiller. Progressivement les gens se calmèrent
dans l’épicentre de la bagarre et cette accalmie gagna
la périphérie du village
Le curé malgré
son œil au beurre noir trouva le bouton pour arrêter
son bordel de sonner, un peu sonné il décida de se
repieuter. Se fut d’ailleurs la décision de tous les
valides et progressivement les assommés se relevèrent
pour retourner au pieu.
Françouais
frétillait comme un gougeon, il avait réussi malgré
lui à relancer l’ambiance comme au bon vieux temps,
l’essentiel était de ne pas laisser retomber le soufflet.
Les connards se
foutaient des escalopes de dinde sur leurs yeux au beurre noir et
des trucs en tout genre sur leurs plaies. Les remèdes de
grand-mère surabondaient, certains se tartinaient avec du
saindoux, d’autre avec de la margarine de table, les plus
avisés se frottaient avec des orties, de l’huile ou
du vinaigre. Tout le monde y allait de son petit remède et
quinze minutes plus tard retourna au plumard péter dans ses
draps.
Le chibre de Françouais
était énorme, il se pignola et regretta qu’il
n’y ait pas une grosse encore étalée dans les
choux pour aller se finir dignement. Il passa le chibre en avant
devant chez Finaude et la vit dans sa cuisine dans la même
position que dans les champs quelques heures auparavant. Elle avait
dû se prendre des briques ou quelque chose de lourd sur les
pieds car elle y étalait de la crème de lait.
Françouais
pénétra discrètement dans la cuisine le treillis
aux chevilles, il ne souhaitait pas s’achever dans les rideaux
comme tant de fois. Un pot de peinture verte ouvert attira son attention,
il y trempa son chibre pour faire du chibro-painting sur le derche
de Finaude. Elle se trouvait tellement affairée à
trifouiller ses panards qu’elle ne sentit absolument rien.
Comme son derche était en permanence à l’air,
Françouais n’eut pas le loisir de lui arracher un éventuel
string en peau de mammouth avec les dents.
Il tira la langue
et s’appliqua du mieux qu’il pu, et inscrivit un ravissant
« fuck » sur le derche monstrueusement cellulité
qui se présentait gratuitement à lui. La grosse ne
sentit rien et Françouais retrempa son chibre dans le pot
pour dessiner maintenant des petits moutons, une maison et des arbres
pleins de cerises vertes. Il n’en pouvait plus d’excitation
et se trempa une dernière fois le chibre pour la pénétrer
avec de la peinture fort violemment. Il s’affaira comme un
forcené durant plusieurs minutes, l’envie de tirer
un coup était beaucoup plus forte que le dégoût
que lui inspirait cette immonde créature. Il
balança la purée et alla s’encastrer auxpieds
de la commode à cause du recul et sourit bêtement.
Finaude se redressa et monta dans sa chambre à l’étage
pour se re-pieuter. Son derche frotta les murs et elle dessina malgré
elle de magnifiques œuvres artistiques avec son fessier. En
se jetant dans son lit elle se coinça un nichon dans le pot
de chambre mais s’endormit quand même tant la fatigue
était intense.
Françouais
grimpa aussi à l’étage et triqua de nouveau
devant se monstre avachi à moitié nu sur un sommier
sans draps. Il se pignola de plus belle et commença à
voir des éléphants roses en plus de Finaude. Sa masse
graisseuse se déformait à loisir durant ses longues
apnées respiratoires. Elle ronflait telle la grosse vache
et de temps à autre balançait quelques pets à
bulle du fait de la récente sodomie. Sa loche coincée
dans le pot de chambre avait viré au violacé mais
ne semblait pas la gêner le moindre du monde, elle roupillait
de nouveau. En ce dimanche matin nuageux, Françouais commença
à s’essouffler à force d’aller et venir
comme un jeune coq. De la fumée s’élevait au
dessus de son chibre et une odeur de poils grillés envahit
la chambre. S’il allait s’achever une nouvelle fois
dans le derche de Finaude il risquerait la surchauffe, il trancha
donc et se dirigea vers les rideaux à fleurs.
Cette deuxième
giclée fut tellement violente qu’il faillit défaillir
et en fendit ses doubles foyers. Sa tête heurta un lampadaire
qui valdingua avec fracas. Mais ce tintamarre ne réveilla
pas Finaude qui pionçait comme une bien heureuse. Françouais
se tordit en trois et poussa des mugissements de plaisir. Il se
roula par terre les roupignoles à l’air et se prit
une décharge électrique en mordant un câble
de plaisir. Les cheveux raides et les joues empourprées il
se releva avec grand mal. En descendant les escaliers il tricota
avec ses pattes et se trasha la gueule contre la bonbonne de gaz.
Comme il en avait vu d’autre il se releva sans peine et cracha
quelques dents et sortir de cet antre de la pignole.
Une fois dans le
jardin, il remonta ce putain de falzar de treillis qui ne cessait
de le faire viander. Il balança quelques coups de pompe dans
des grosses légumineuses qui s’éclatèrent
lamentablement. Ensuite il se saisit de cailloux et les lança
en direction de quelques vitres qui ne demandaient qu’à
être brisées.
Comme tout ceci
lui donna des idées destructrices et que tout le monde roupillait
de nouveau, il passa de jardin en jardin en piétinant, cassant,
arrachant, écrasant tout ce qui pouvait l’être.
Ces salops de Saint-Saturnois connaîtraient de nouveau la
terreur avant ceux de goudriole les fiotes.
Il s’arrêta
devant le troquet, cassa la vitre de la porte pour s’introduire
à l’intérieur car il avait décidé
de se murger gratos. Il faillit se vautrer une nouvelle fois ce
coup ci dans des flaques de gerbi du fait que ce fainéant
de patron ne faisait plus le ménage avant de fermer sa boutique.
Voilà, tout le monde avait délaissé les boissons
ancestrales au profil de bouzins survitaminés qui faisaient
gerber tous ceux qui osaient franchir le cap du dixième godet.
Les boissons survitamminées
dégagèrent par la fenêtre et se fracassèrent
tant sur la cabane à chiote du père Bazzzin ce vieillard
acariâtre que sur le mur de l’église. Françouais
en voyant le liquide verdâtre dégouliner sur la cabane
ressortir pour défoncer la porte et retourner la bassine
qui avait déjà beaucoup servit. Il retourna dans le
troquet et acheva son œuvre salvatrice. Dans les emplacements
ainsi libérés, il replaça les bonnes vieilles
boissons d’antan. Il s’attarda un bon moment à
la cave histoire de se descendre un tonneau de bière qui
était trop lourd à remonter.
En se délectant
de mousse, il repensa à Canardon l’ami des WC, ‘tain
mais c’était bien sûr il lui fallait absolument
retrouver cet énergumène qui remettrait une zone pas
possible dans le bled. Françouais se souvint l’émerveillement
qu’il avait connu en observant les prouesses de cet individu
qui à la seule force de son anus arrivait à vous dézinguer
n’importe quel chiotard normalement constitué.
Il remonta et au
niveau du bar se jeta trois ou quatre quadruples whiskies avant
de s’allumer six clopes. Ah, il se sentait mieux maintenant,
sa pause cigarette lui fit un bien intense puis il alla dégorger
le poireau dans les pétunias de madame la patronne qui en
serait ravie pour une fois que quelqu’un s’occupait
de ses plantations.
Françouais
laissa un foin pas possible dans le troquet et continua sa visite.
Il tagua les murs de l’institut de beauté de Finaude
d’insanités et chia sur le paillasson de l’entrée.
Lorsqu’il pénétra dans l’institut, tout
était impeccablement rangé et lorsqu’il en sortit,
se fut un souk pas possible.
Pas un seul endroit
public n’échappa au saccage méthodique et Françouais
arborait la banane des grands jours. Il faillit se faire mordre
les couilles par un chien lorsqu’il pissa dans la boîte
aux lettres de la mère Demi mais il l’esquiva de justesse
et en profita pour faire une jolie figure dans l’espace avec
son jet.
Il allait enfin
les faire plier ces abrutis d’habitants, les faire rétrograder
de plusieurs décennies et il l’aurait sa statue entre
l’église et la mairie. Il pourrait aller gratuitement
se gaver et se saouler la gueule aux gueuletons des diverses associations
du coin. Il se ferait caresser les couilles dans le sens du poil
par des petites vieilles, son bonheur aurait un sens.
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