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F
rançouais ronchonnait en sortant de l’hosto, il carburait
à une cadence d’un lavage par mois et c’était
nettement trop élevé pour lui. Il détestait
l’odeur de lavande ou d’eau de Cologne en dehors d’une
haleine. La tentation d’aller se rouler dans un bac à
sable réservé aux déjections canines le traversa
mais il se retint car il ne souhaitait pas renouer ses très
intimes relations avec la maréchaussée. Même
son connard de fiston n’était pas venu le chercher,
d’ailleurs ou était-il passé celui la ? pas
de nouvelles depuis plusieurs jours, d’ordinaire comme les
cabots il revenait à la maison pour becqueter et pour roupiller
mais là plus aucunes nouvelles.
‘Tain il était
bien loin le temps ou belle maman venait le chercher avec fiston
et le père Bazzzin ce vieillard acariâtre dans la Dauphine
hors d’âge qui avait du dégueuli séché
sur la lunette arrière. Plus personne ne le respectait, il
se faisait régulièrement traiter de grosse merde et
beaucoup de mômes lui balançaient des trognons de pommes
ou le mollardaient à bout portant lorsqu’il passait
éméché devant les cours de récréation
pour mater les guibolles des surveillantes et des instits.
Même au troquet,
plus personne ne respectait son emplacement entre la boutanche de
pastagua et les chiotards ou fiston aimait tant jouer dans les urinoirs
avec des bateaux en papier. Il était obligé de gueuler
comme un veau pour se faire entendre alors que quelques années
auparavant il lui suffisait de se préparer à ouvrir
la bouche pour que tout le monde la ferme pour boire ses paroles.
Les kufs n’avaient
plus le même respect pour lui, il s’était déjà
prit plusieurs coups de matraque sur la calebasse cette année
alors qu’auparavant tout le monde se faisait tabasser sauf
lui qui se contentait de leur payer un bon coup à boire.
Françouais
soupira en réfléchissant en une seule tirade à
tout ceci, en fait il vieillissait et l’on faisait la place
aux jeunes. Quelle tristesse, il ne pouvait plus violer les adolescentes
au sortir des longues marches forcées dans la nature en chantant
des chants religieux. Elles se réservaient pour les plus
jeunes dorénavant. Il les observait en serrant ses petits
poings d’alcoolique, ces jeunes qui venaient cueillir des
minettes de leur âge et ces petites putes qui se laissaient
faire en souriant bêtement. Ah, combien de fois les avait-il
suivi ces petites salopes qui ne voulaient pas se faire culbuter
la première fois, qui refusaient de baiser dans le fumier,
bref qui voulaient faire cela de façon romantique. Ces petites
poufiasses qui hurlait d’horreur dès qu’on leur
parlait d’un bon cunnilingus ou d’une bonne vieille
pipe de famille avant l’apéro, elles frissonnaient
d’effroi en visualisant une photo de revue ou un seul centimètre
quarré de peau était apparent. Celles qui refusaient
ne serait-ce que d’ouvrir un seul numéro de Culbutte
dans le sillon alors que toute ménagère normalement
constitué passait de longues heures à se tripoter
en admirant les superbes photos et se délectant des articles
de premier choix pendant que leur homme se torchait dignement la
gueule au troquet. ‘Tain mais tout foutait le camp, plus un
seul jeune avec un béret bien puant sur la tronche sauf pour
faire les cons et se foutre de la gueule des vieux vicelards du
patelin. Ah bon sang ils étaient passé où ces
sacrés bérets dégueulassés de l’intérieur
par les cheveux gras et de l’extérieur par les merdes
des pigeons ou goélands ?
Mais où donc
était passée la jeunesse d’antan ? celle qui
allait au bal sans prendre de l’extasy ou foutre du GHB dans
les whisky coca des gonzesses. Cette jeunesse qui montrait aux filles
les rondeurs de son sexe érectile à travers le bleu
de travail. Et puis qu’est-ce que c’était que
toutes ces nouvelles boissons au nom imprononçable ? Ces
boissons pleines de sucre et de vitamine alors qu’on leur
demande seulement d’être alcoolisées. Ces bon
vieux trucs ancestraux qui vous nettoient la boyasse et vous dégueulasse
le calebute, ces bons vieux breuvages qui vous font crever d’une
bonne cirrhose à quarante ans. Et oui, même les maladies
avaient évoluées, plus de chaude pisse ou de cirrhose
mais du cancers et du sida, il n’y avait pas à chier,
tout foutait le camp. Quoiqu’il subsistait question maladies
vénériennes quelques lueurs d’espoir avec un
retour à la une de quelques bon vieux trucs bien dégueulasses.
Pour se convaincre
Françouais suivit un jeune homme au falzard dix fois trop
grand qui vous permettait de chier dedans pendant un bon mois avant
que cela se voit. Le jeune s’alluma un truc en forme de cône
qui n’avait pas la tronche d’une gitane ni d’une
marque de clope connue. La fumée avait aussi un goût
étrange mains Françouais ne put en savoir plus car
le cône du mégot fut rapidement balancé dans
le caniveau. Le petit enfoiré contrairement à ses
aînés n’alla pas aux putes mais à la sortie
du lycée ou une demoiselle lui sauta dans les bras et l’embrassa
à pleine bouche. Françouais se demanda comment une
jeune fille normalement constituée pouvait en pincer pour
un blanc bec boutonneux ne picolant pas et fumant des trucs bizarre.
Les deux tourtereaux
s ‘éloignèrent du centre du village pour aller
dans un coin reculé ou personne n’était sensé
les déranger. Françouais dégrafa sa braguette
pour être prêt à se branler mais fut fort déçu
de voire qu’ils ne baiseraient pas tout de suite. Ils se firent
juste quelques bisous puis se refumèrent un truc conique
en rigolant bêtement. Ils passèrent de longues minutes
à se rigoler dessus sans même se foutre à poil.
Françouais n’en revenait pas comme la jeunesse d’aujourd’hui
pouvait être décadente, il racla se gorge pleine de
glaires et mollarda l’entourage sans ménagement. Il
était dégoûté de voire ce spectacle mais
curieux de voir jusqu’ou iraient les deux connards. Il referma
sa braguette persuadé qu’il ne se branlerait pas aujourd’hui.
Les deux jeunes écoutaient au casque de la musique, ils buvaient
en même temps des trucs de couleur fluo qui ne faisaient même
pas envie à Françouais.
Avec leurs fringues
trop grands Françouais ne pouvait rien voir de se qu’ils
faisaient, décidément les jeunes d’aujourd’hui
étaient complètement détraqués. C’est
sûr, elle n’était pas prête de se retrouver
enceinte à ce rythme là, elle n’était
pas prête de se faire avorter avec une épingle à
tricoter dans une étable. Mais qu’est-ce qui avait-il
pu se passer pour que la jeunesse soit décadente si rapidement
et à ce point ? Le père Bazzzin ce vieillard acariâtre
en martelant le sol de sa canne aurait dit : « vivement la
prochaine guerre que toute cette jeunesse décadente soit
recadrée ». Ils passèrent leur après
midi à fumer, sniffer et boire des trucs bizarroïdes
que ne faisaient même pas envie à Françouais.
Françouais
finit par zaper le programme et alla rouméguer dans la cambrousse.
Ah quelle était belle sa cambrousse avec ses oiseaux et autres
bestioles écrasées sur bitume de la départementale,
les ordures qui jonchaient le sol amenaient de jolies couleurs à
ce spectacle. Quel romantisme autour de ses charognes en pleine
putréfaction qui surexcitaient des nuées de mouches
vrombissantes à souhait alléchées par le festin
proche. Et ce gamin qui attaché au pied d’un chêne
se faisait torturer par la moitié de sa classe car il refusait
de piquer les petites culottes de la grande sœur afin que tout
le monde puisse se branler gratos. Cette jeune fille qui se faisait
courser dans les champs par un type rougeaud et violent qui la fourche
à la main ne souhaitait que la rattraper pour la sodomiser.
Mais ou était donc passé le bon vieux temps ?
Une idée
lui passa par la tête et illico il sauta par-dessus une clôture
armée de fil de fer barbelé bien vicelard ou il faillit
s’arracher les couilles. Il évalua la distance qui
le séparait du fourchu à une bonne centaine de mètres,
il pourrait le rattraper en quelques minutes. La fille hurlait comme
une possédée en courant dans n’importe quelle
direction et en changeant toutes les vingt secondes ce qui avait
pour effet de prendre le fourchu à contre pied.
- Ti vas zy passer
à la casserole, rien que pour faire plaisir à ton
vieil oncle.
- Espèce
de détraqué laisse-moi tranquille, je le dirais à
mon père et il te cassera la gueule.
- Rien à
foutre petite salope, je me ferais casser la gueule les couilles
vides donc j’en ai rien à péter. Et puis arrêtes
de courir comme cela ou j’te fout un coup de fourche dans
le dos et tu seras bien obligé de t’arrêter.
- Au secours, aidez-moi,
il est complètement fou aidez-moi hurlait la jouvencelle.
Le fourchu commençait
à peiner au niveau de la course à pied mais comme
elle changeait sans cesse de direction, elle ne parvenait pas non
plus à le décramponner. Finalement il se mit au pas
et elle continua son manège en continuant de pousser des
hurlements. Personne ne pouvait l’entendre, ou plutôt
ceux qui l’entendaient s’étaient cachés
dans les fourrés pour pouvoir assister au spectacle et se
branler voluptueusement. Elle haletait puis trébucha une
première fois, le terrain devenait gras sous ses pieds qui
s’alourdissaient de minutes en minutes. En pleurnichant elle
ôta ses chaussures pour pouvoir mieux s’enfuir.
- Tu as tort d’essayer
de fuir, je finirais par te rattraper et tu y passeras gueula le
fourchu qui était maintenant immobile.
- Jamais tu ne m’attraperas,
plutôt mourir que de subir cet affront.
- Tu verras qu’une
fois que t’y auras goûté tu me suppliera de t’en
redonner fichue bougresse. L’homme souriait toute dents cariées
apparentes car il savait qu’elle s’empêtrait et
que ses mouvements si gracieux devenaient gauches.
Il sentait que de
la viande tiède serait servie d’ici quelques instants.
Son falsard étaient bien tendu à l’avant, le
saligot triquait de gourmandise. Il allait tremper son biscuit dans
de la chair fraîche et pas dans un gant de nouille ou un morceau
de viande avariée. En devançant l’appel il en
profitait pour se caresser à travers son pantalon. Il ne
le faisait jamais à poil car son sexe laissait une odeur
trop nauséabonde sur ses mains. L’hygiène n’était
pas son domaine et même les mouches vertes hésitaient
par deux fois à se poser sur lui.
- Dégage
espèce de salopard, retourne dans ta grotte et crèves-y.
- Mais bien sûr,
avant d’y retourner j’attend encore quelques instants,
histoire de voir si tu vas pouvoir t’échapper.
Le vicelard sentait
que le moment devenait propice car les signes d’extrême
fatigue émanaient de la silhouette féminine. Ses jambes
lourdes peinaient à se déplacer dans les touffes.
Sa progression était ralentie du fait du terrain gorgé
d’eau qui rendait la tâche plus ardue encore. Elle s’écroula
puis comme si chacun de ses membres pesaient un poids énorme,
essaya de se relever mais en vain, elle était à quatre
pattes et n’arrivait plus à parler tant sa respiration
était cadencée et forte. De par sa position elle offrit
au pornographe une vision idyllique de sa croupe. L’enfoiré
se léchait les babines tant il était excité
par les auréoles de transpiration qui paraissaient sur le
pantalon de sa future victime. Il s’imaginait le moment délicieux
qu’il passerait en lui arrachant ce futal et qu’une
odeur animale envahirait les environs. L’animal transpirait
d’excitation et perdit son lampadaire en se passant la main
sur le front pour éponger les grosses gouttes mal odorantes
qui perlaient. Il voulait la cueillir mais pour le moment quelque
chose l’empêchait de faire le moindre pas, comme si
une force invisible le clouait sur place pour prolonger son bonheur
ou permettre au gibier de s’échapper.
La jeune fille se
cambra pour détendre ses muscles qui lui faisaient mal. Cette
nouvelle position surexita encore plus le rougeaud qui piaffait
maintenant d’impatience. Elle tenta de se relever et finit
par y parvenir. Pour se donner du courage elle poussa des cris tel
un animal blessé. Elle se redressa et se força à
faire fonctionner ses jambes dures qui lui faisaient un mal de chien.
Elle essaya de prendre de la vitesse mais elle ne se contentait
que de pas fort patauds. Elle ne ferait l’illusion que quelques
instants puis se ferait dévorer par son prédateur.
Elle titubait en implorant le ciel de l’aider mais il ne l’écouta
pas. Elle décida de jeter du lest et se débarrassa
de sa ceinture dont la boucle devait peser un bon kilogramme. Elle
regarda son sac à main fraîchement acheté mais
elle ne pu se résoudre à s’en séparer.
Elle l’ouvrit et les secondes qui suivirent furent déchirantes.
Elle jeta son rouge à lèvre, vernis à ongles
et autres bouteilles de parfum. Mine de rien elle se délesta
de deux autres kilos, mais serait-ce assez ? Elle retrouva petit
à petit des forces supplémentaires qui lui permettrait
de s’arracher à ce marécage hostile. Au ralenti
elle se redressa face au soleil et poussa un hurlement qui fit débander
l’autre porcif. Elle mit ses cheveux en arrière et
fendit la brise. Désormais personne ne pourrait l’attraper
et abuser d’elle. Elle était impressionnante de solidité
et de vitesse mais continuait bizarrement à courir en faisant
des angles droits. L’autre abruti qui avait lui aussi retrouvé
son souffle parmi les glaires à l’extrait de gitane
maïs qui encombraient ses bronches fut aussi surprit de la
voir galoper aussi inefficacement. Les dieux devaient se jour être
avec lui, il aurait son morceau de viande tiède boucanée.
Françouais
n’en croyait pas ses yeux, jamais une aussi belle pièce
de choix se présenterait de la sorte à lui. A chaque
fois qu’il avait essayé il s’en était
trouvé pour quelques kilos en moins, quelques auréoles
sur son marcel en plus et surtout plusieurs jours pour s’en
remettre. Là l’autre enfoiré n’avait que
fait quelques galopades qui ne lui réveilleraient même
pas quelques muscles endormis. Le monde était devenu vraiment
trop injuste, sa chance avait définitivement tournée,
il ne lui arrivait plus que des histoires sordides ou il n’éprouvait
même pas le plaisir d’en être le héros.
Au loin la gourdasse commençait de nouveau à fatiguer.
Elle trottinait tout en se débarrassant de ses vêtements.
Au moment d’ôter son pantalon elle se prit les pieds
dans le tissus et se vautra dans l’herbe.
Françouais
qui saignait de la couille gauche du fait du barbelé alla
en boitillant se réfugier dans les fourrés et observa
car d’instinct il sentait que le dénouement serait
proche. Le fourchu se rapprocha d’un pas nonchalant et planta
dans la terre son outil. Il s’étira puis descendit
de façon très érotique la double fermeture
éclair de sa combinaison verte. Lorsque la tenue d’homme
grenouille fut à ses chevilles il descendit son calebutte
qui un jour avait dû être blanc pour laisser paraître
un chibre d’après guerre peut être mais de tout
de même en pleine action. Le voyant arriver tout en faisant
gaffe de ne pas se manger les pinceaux et de se manger une touffe
fraîche, elle se positionna et leva les pattes dans sa direction.
Personne ne sut s’il se vianda ou alors se jeta sans retenue
sur elle, toujours était-il qu’il la ramona sauvagement
sans aucun préliminaire. Les hurlements de la bougresse reprirent
de plus belle. Après de trop longues minutes pour Françouais,
il envoya la purée. Lorsque leurs corps se séparèrent
se fut pour farfouiller dans un sac et sortir deux cocas light de
surcroît. Ils trinquèrent en se regardant comme deux
amoureux en se disant des petites choses gentilles.
Françouais
trop dégoûté par cet épilogue gerba d’horreur
tripes et boyaux, sa couille gauche ne lui faisait plus mal car
même la cambrousse était devenue malsaine.
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