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LLe dépanneur roupillait maintenant
depuis belle lurette entre les deux créatures qu’il
avait culbuté comme un malade durant toute la soirée
et une partie de la nuit. Mamy c’était tellement faite
tringler que cela avait provoqué chez elle un début
de descente d’organes. L’effet avait intrigué
le dépanneur car pour la première fois il voyait une
chatte retournée. Mamy avait trouvé la combine pour
éviter de passer la nuit en faisant le poirier pour que tout
revienne à sa place, elle s’était bourrée
le fion de coton hydrophile. Elle serait bonne pour un mois ou deux
d’abstinence.
Quand à l’inconnue,
elle n’avait que très peu jouit par rapport aux espérances.
Ce n’était parce que le sexe du dépanneur était
atrophié ou autre excuse de ce type, c’était
tout simplement parce qu’elle avait passé sa journée
à se caresser et à s’introduire des trucs. Effectivement,
il fallait être rudement bien entraîné pour passer
après un extincteur et avoir la prétention de donner
encore un peu de plaisir.
Le dépanneur
avait les couilles désespérément vides, certaines
douleurs au niveau du sexe et du bas du dos le lançaient
de temps à autre. Toujours est-il que lui qui n’avait
pas tiré depuis belle lurette avait en une soirée
rattrapé le temps perdu. Le lendemain il se relèverait,
se ferait servir un café huile de vidange puis repartirait
à la recherche d’une nouvelle voiture en panne. Ensuite
il tenterait de revenir et se ferait jeter jusqu’à
ce que la mamy et sa petite fille aient de nouveau le bas ventre
en feu.
La pleine lune soupoudrait
dans la campagne des formes craintives. Normalement le silence était
le maître des lieux, mais exceptionnellement quelqu’un
gueulait. Au premier abord l’on pensait à des miaulements
de chats ou des hurlements de loups, mais en tendant l’oreille,
l’on sentait bien qu’il s’agissait d’hurlement
humains.
Une partie de la
population Saint Saturnoise pouvait entendre distinctement ces hurlements
mais ne bougèrent pas le petit doigt. En effet quelques mois
auparavant, suite à un nouveau carambolage sur cette putain
d’autoroute, un gus avait été oublié
dans les marécages. Lorsque après plusieurs heures
quelques courageux mirent enfin la main sur lui pour le récupérer
et le transporter à l’hôpital, l’enfoiré
ne trouva pas mieux le lendemain de porter plainte contre ses sauveteurs.
Les Saint Saturnois l’avaient donc bien compris, il ne fallait
pas porter secours à quiconque n’étant pas du
bled. Dorénavant ils se serraient donc les coudes sur le
sujet, même s’ils étaient hyper impatient au
petit jour d’aller découvrir le nouvel accident.
Françouais
c’était trouvé mal à plusieurs reprises
et les décharges électriques qui intervenaient chaque
minute ne le réchauffaient même plus. De plus la batterie
commençait à rendre l’âme. Françouais
hurlait pour que l’on vienne le délivrer. Il se vengerait,
il fumerait tous ces enculés de Goudriole les Fiotes. Il
violerait toutes leurs femmes et pervertirait leurs enfants. Bref
dès qu’il serait remis, il ferait un gros carnage et
les gens s’en souviendraient longtemps.
Rien que le fait
de penser à sa vengeance qui serait terrible, l’entretenait
en vie. Il ne pouvait pas bouger et avait le corps complètement
endolori. Il ne rigolerait plus maintenant devant les articles du
journal local, Culbutte dans le sillon, ou des femmes de bonne famille
se faisaient rosser à coups de nerfs de bœuf. Epuisé
il arrêta d’hurler et entendit des bruits de brindilles
cassées sous le poids d’un pied.
- hé ho,
il y a quelqu’un ? demanda t-il en espérant une réponse.
Le silence redevint
pesant, seules quelques chouettes jacassaient dans le lointain.
- Faites pas le
con, je suis très mal, venez m’aider s’il vous
plaît, il y a quelqu’un ?
Les bruits de brindille
se firent de nouveau entendre. Quelqu’un rodait dans les parages
mais ne souhaitait visiblement pas se faire connaître. Françouais
écarquilla les pupilles pour essayer de distinguer quelque
chose à la lueur de la pleine lune, il y avait effectivement
quelque chose qui bougeait et la silhouette paraissait humaine.
- Soyez sympa, sortez
moi de là, je vous récompenserais.
Françouais
n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pourrait
offrir en guise de récompense à son heureux bienfaiteur.
S’il s’agissait d’un bienfaiteur il lui paierait
une sacrée murge et s’il s’agissait d’une
bienfaitrice, se viderait les couilles sans ménagement sur
son faciès. La silhouette sembla se rapprocher, puis il n’y
eut plus de bruits de craquement de brindilles, mais des bruits
plus sourd comme si quelqu’un tapait des pieds sur le bitume.
Un bruit de ferraille se fit entendre, comme si l’on avait
posé un objet très lourd sur la route. Putain de campagne,
pas un seul véhicule n’était passé depuis
que Françouais avait fait cette rencontre idyllique.
- Qui que vous soyez,
venez me détacher, je me suis fait choper par une horde de
voyous aux crocs acérés. J’ai eu beau me débattre
et en mettre plusieurs hors d’état de nuire, ils revenaient
toujours plus forts, plus armés et plus nombreux. Aidez-moi
je vous en prie se lamentait Françouais.
Visiblement son
discours ne portait pas car l’imposante silhouette continuait
de s’affairer autour d’un objet.
- Et ho, vous m’entendez
? aidez-moi, je connais toutes les putes des environs, grâce
à moi elles vous feront des tarifs magiques. Je connais aussi
personnellement le patron du troquet de Saint Saturnin, là
aussi vous pourrez avoir des remises significatives du type : trois
pour cent voire cinq pour cent. Mais répondez-moi à
la fin, c’est agaçant, j’ai l’impression
de parler à un mur ou à un Goudriollais. Mais bien
sûr, c’est cela vous êtes un Goudriollais et voulez
me laisser crever sur place. Et bien passez votre chemin, abandonnez-moi
aux alouettes et étourneaux qui ne feront qu’une becquetée
de mon pauvre corps rachitique desséché d’ici
quelques jours. Je ne vous demande plus rien, laissez-moi mourir
dans l’indifférence totale.
Françouais
éclata en sanglots. Jamais il n’avait eu autant la
trouille, personne ne viendrait le secourir et il crèverait
comme une merde qu’il était. Et l’autre con qui
continuait à se bouger à quelques mètres de
lui et qui refusait obstinément de rentrer en contact. Françouais
se rendit compte qu’il tremblotait de peur et aussi à
cause du manque d’alcool. Jamais dans sa chienne de vie il
n’était resté si longtemps sans picoler. Son
estomac se tordait et ses muscles lui faisaient mal. Alors qu’il
faisait un froid de canard, il transpirait quand même, quelle
horrible sensation.
C’était
trop con de mourir de la sorte, il aurait souhaité un truc
grandiose style échafaud sur la place publique de Saint Saturnin.
Toutes les mégères auraient été impressionnées
et il n’aurait plus eu qu’à les attendre dans
l’au delà pour toutes se les faire lorsqu’elles
l’auraient rejoint.
Pendant ce temps
le gros balourd sous la lumière de la lune continuait à
s’escrimer sur son engin qui était au sol. Cela faisait
à peu près le même bruit qu’une tronçonneuse
que l’on essayait de démarrer. Françouais commençait
à baliser sévère, il sentait ses genoux s’entrechoquer
à cause de la trouille, qu’est-ce que l’autre
abruti essayait de faire donc ?
L’immense
silhouette semblait s’énerver autour de l’objet
puis, un bruit de moteur qui tourne se fit entendre. Il s’agissait
bien d’une tronçonneuse et Françouais put entendre
un rire sarcastique provenir de l’ignoble individu. Celui-ci
faisait tournoyer dans les airs son appareil et hurlait comme un
possédé. Françouais se rappela le pied qu’il
avait éprouvé devant un de ses films cultes mais maintenant
il angoissait véritablement.
Le gus qui devait
faire au minimum un double mètre riait de façon hystérique.
Il faisait passer sa tronçonneuse par dessus sa tête
et semblait décrire des figures bien spécifiques.
Il était sapé de la même façon que les
connards qui bossaient au Chiotatlon et avait tagué sa combinaison
avec des écrits obscènes. Il devait peser un bon quintal
et demi et était très impressionnant avec son terrible
engin. A chaque fois que son regard rencontrait celui de Françouais
il hurlait de son rire encore plus fort. Françouais cloué
par la peur ne disait plus rien, ses lèvres tremblaient,
il sentait sa fin arriver. ‘Tain pas une seule boutanche ni
clope pour mes dernières volontés enragea t-il, il
crèverait comme un porc.
A plusieurs reprises
la lame passa à quelques centimètres de la tête
de Françouais, une épaisse odeur d’huile se
faisait sentir. Il frissonna à l’idée que dans
quelques instants cette odeur serait mêlée à
une odeur de sang chauffé. Le maboule se dandinait presque
accroupis, le rite semblait se terminer, le massacre commencerait
donc rapidement. Tenant sa tronçonneuse dans la main droite,
il se rapprocha de Françouais et grimaça tout en continuant
d’hurler de rire. Il tendit sa main gauche, le majeur était
à quelques centimètres du front de Françouais.
Tout en continuant d’hurler de rire il se découpa les
doigts. Françouais se prit quelques phalanges dans la gueule
et fut aspergé par le sang du ravagé qui paraissait
complètement insensible à la douleur. Surexcité
par cette nouvelle étape, le barge faisait des accélérations
avec sa tronçonneuse, la lançait dans les airs et
la récupérait.
Ce qui devait arriver
arriva, le naze loupa la récupération de son engin
et se fit tronçonner une patte. Il se cassa la gueule et
manqua de se fracasser la tronche sur la chaîne rougie. Il
roula sur le côté, il ne riait plus mais n’hurlait
pas non plus de douleur. Il se saisit de sa tronçonneuse,
accéléra à fond et lança l’outil
en direction de Françouais. Le dieu Picratos était
avec Françouais car l’abruti avait visé trop
haut et la tronçonneuse rebondit sur le tronc de l’arbre
pour tomber sur la batterie. L’acide libéré
fut projeté sur la tronche du mono patte qui ne rigolait
maintenant plus du tout, il se contenta de s’écrouler
et de ne plus bouger.
Le moteur tourna
jusqu’au levé du jour et les Saint Saturnois devant
le carnage n’osèrent même pas approcher, il prévinrent
illico les flics car le décors était vraiment trop
craignos.
Les kufs arrivèrent
deux heures plus tard encore un peu murgé de la nouba de
la veille. Il sautèrent de leur fourgon en direction de l’extincteur
et analysèrent finement l’ustensile qui était
poisseux.
- Voici une bien
belle pièce à conviction dit le juteux de service.
- Ah oui chef, on
l’emballe tout de suite.
Ensuite ils se rendirent
compte qu’une jambe traînait sur la route, puis des
doigts et enfin un corps dont le visage boursouflé par l’acide
était méconnaissable. Ce n’est que bien plus
tard lorsque les supérieurs fraîchement tiré
du lit par cette affaire, arrivèrent qu’il découvrirent
un type ficelé contre un tronc d’arbre.
Ils eurent un mal
fou à l’extraire de son cocon. Il était sans
connaissance mais respirait encore. Il l’étalèrent
à même le bitume et un curieux dit :
- Vingt di dioux
d’nom di dioux d’bindioux c’est ty pas le Françouais,
c’est qui donc qui la mit dans cet état ?
- Vous connaissez
cet homme demanda le plus gradé au père Bazzzin ce
vieillard acariâtre.
- Comment nom di
dioux d’vingt dix dioux que je connais cet homme, c’est
le Françouais de Saint Saturnin les Bains, tout le monde
là bas le connaît.
Les kufs étaient
visiblement gênés que cette histoire arrive sur leur
territoire. Ils avaient réussit à identifier le fou
furieux à la tronçonneuse, un malade échappé
lors d’un transport de non comprenant violents qui avait déjà
pris en otage et massacré une bonne vingtaine de bonnes sœurs.
Les pompiers dessapèrent
Françouais, lui vidèrent quelques centaines de litres
histoire de le laver un peu et lui placèrent une perfusion.
Françouais ouvrit un œil à l’odeur de l’alcool
à 90 sur son bras alors que ses tremblements empiraient.
Il se jeta sans que personne ne puisse le retenir sur la boutanche
d’alcool à 90° et la siffla cul sec. Il garda la
dernière bouchée pour se gargariser la gorge devant
l’assistance médusée qui le regardait. Il se
releva et fit quelques pas pour s’étirer en boitillant.
Une infirmière se précipita pour l’aider mais
il essaya de lui peloter les seins et se fit pécho par les
pompiers qui de manière générale ne supportaient
pas que quiconque à part eux ne tripote les infirmières.
Il allait mieux
le Françouais, le père Bazzzin ce vieillard acariâtre
lui fit passer une boutanche de rouge qu’il siffla à
une vitesse vertigineuse, et il fut repartit pour un tour. Il entreprit
de faire la bise à tout le monde pour les remercier de lui
avoir sauvé la vie. Avant même de passer à l’hosto
pour un check up il décrivit avec grâce tout les sévices
qu’il avait ces dernières heures subit. Il n’omit
pas non plus de charger son ami dépanneur qui était
la cause de toute cette mésaventure. Les pomplards fouturent
les restes du gros taré dans des sacs poubelles, ramassèrent
la tronçonneuse, la batterie, les fils électriques
et la ceinture et balançèrent de la sciure sur la
route. Quelques chasseurs parmi les badauds se camoufflèrent
derrière les fourrés pour préparer une embuscade.
Ils savait par expérience que le sang et la sciure attirerait
tous les piafs de la région. Ils pourraient donc mitrailler
à souhait et remplir pour l’hiver leur congélateurs.
Les autres partirent
tout guilleret se prendre une murge au troquet.
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