Les aventures de Françouais



Chapitre 6 - La tronçonneuse élue intrument de l'année


 
 

LLe dépanneur roupillait maintenant depuis belle lurette entre les deux créatures qu’il avait culbuté comme un malade durant toute la soirée et une partie de la nuit. Mamy c’était tellement faite tringler que cela avait provoqué chez elle un début de descente d’organes. L’effet avait intrigué le dépanneur car pour la première fois il voyait une chatte retournée. Mamy avait trouvé la combine pour éviter de passer la nuit en faisant le poirier pour que tout revienne à sa place, elle s’était bourrée le fion de coton hydrophile. Elle serait bonne pour un mois ou deux d’abstinence.
Quand à l’inconnue, elle n’avait que très peu jouit par rapport aux espérances. Ce n’était parce que le sexe du dépanneur était atrophié ou autre excuse de ce type, c’était tout simplement parce qu’elle avait passé sa journée à se caresser et à s’introduire des trucs. Effectivement, il fallait être rudement bien entraîné pour passer après un extincteur et avoir la prétention de donner encore un peu de plaisir.
Le dépanneur avait les couilles désespérément vides, certaines douleurs au niveau du sexe et du bas du dos le lançaient de temps à autre. Toujours est-il que lui qui n’avait pas tiré depuis belle lurette avait en une soirée rattrapé le temps perdu. Le lendemain il se relèverait, se ferait servir un café huile de vidange puis repartirait à la recherche d’une nouvelle voiture en panne. Ensuite il tenterait de revenir et se ferait jeter jusqu’à ce que la mamy et sa petite fille aient de nouveau le bas ventre en feu.
La pleine lune soupoudrait dans la campagne des formes craintives. Normalement le silence était le maître des lieux, mais exceptionnellement quelqu’un gueulait. Au premier abord l’on pensait à des miaulements de chats ou des hurlements de loups, mais en tendant l’oreille, l’on sentait bien qu’il s’agissait d’hurlement humains.
Une partie de la population Saint Saturnoise pouvait entendre distinctement ces hurlements mais ne bougèrent pas le petit doigt. En effet quelques mois auparavant, suite à un nouveau carambolage sur cette putain d’autoroute, un gus avait été oublié dans les marécages. Lorsque après plusieurs heures quelques courageux mirent enfin la main sur lui pour le récupérer et le transporter à l’hôpital, l’enfoiré ne trouva pas mieux le lendemain de porter plainte contre ses sauveteurs. Les Saint Saturnois l’avaient donc bien compris, il ne fallait pas porter secours à quiconque n’étant pas du bled. Dorénavant ils se serraient donc les coudes sur le sujet, même s’ils étaient hyper impatient au petit jour d’aller découvrir le nouvel accident.
Françouais c’était trouvé mal à plusieurs reprises et les décharges électriques qui intervenaient chaque minute ne le réchauffaient même plus. De plus la batterie commençait à rendre l’âme. Françouais hurlait pour que l’on vienne le délivrer. Il se vengerait, il fumerait tous ces enculés de Goudriole les Fiotes. Il violerait toutes leurs femmes et pervertirait leurs enfants. Bref dès qu’il serait remis, il ferait un gros carnage et les gens s’en souviendraient longtemps.
Rien que le fait de penser à sa vengeance qui serait terrible, l’entretenait en vie. Il ne pouvait pas bouger et avait le corps complètement endolori. Il ne rigolerait plus maintenant devant les articles du journal local, Culbutte dans le sillon, ou des femmes de bonne famille se faisaient rosser à coups de nerfs de bœuf. Epuisé il arrêta d’hurler et entendit des bruits de brindilles cassées sous le poids d’un pied.
- hé ho, il y a quelqu’un ? demanda t-il en espérant une réponse.
Le silence redevint pesant, seules quelques chouettes jacassaient dans le lointain.
- Faites pas le con, je suis très mal, venez m’aider s’il vous plaît, il y a quelqu’un ?
Les bruits de brindille se firent de nouveau entendre. Quelqu’un rodait dans les parages mais ne souhaitait visiblement pas se faire connaître. Françouais écarquilla les pupilles pour essayer de distinguer quelque chose à la lueur de la pleine lune, il y avait effectivement quelque chose qui bougeait et la silhouette paraissait humaine.
- Soyez sympa, sortez moi de là, je vous récompenserais.
Françouais n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pourrait offrir en guise de récompense à son heureux bienfaiteur. S’il s’agissait d’un bienfaiteur il lui paierait une sacrée murge et s’il s’agissait d’une bienfaitrice, se viderait les couilles sans ménagement sur son faciès. La silhouette sembla se rapprocher, puis il n’y eut plus de bruits de craquement de brindilles, mais des bruits plus sourd comme si quelqu’un tapait des pieds sur le bitume. Un bruit de ferraille se fit entendre, comme si l’on avait posé un objet très lourd sur la route. Putain de campagne, pas un seul véhicule n’était passé depuis que Françouais avait fait cette rencontre idyllique.
- Qui que vous soyez, venez me détacher, je me suis fait choper par une horde de voyous aux crocs acérés. J’ai eu beau me débattre et en mettre plusieurs hors d’état de nuire, ils revenaient toujours plus forts, plus armés et plus nombreux. Aidez-moi je vous en prie se lamentait Françouais.
Visiblement son discours ne portait pas car l’imposante silhouette continuait de s’affairer autour d’un objet.
- Et ho, vous m’entendez ? aidez-moi, je connais toutes les putes des environs, grâce à moi elles vous feront des tarifs magiques. Je connais aussi personnellement le patron du troquet de Saint Saturnin, là aussi vous pourrez avoir des remises significatives du type : trois pour cent voire cinq pour cent. Mais répondez-moi à la fin, c’est agaçant, j’ai l’impression de parler à un mur ou à un Goudriollais. Mais bien sûr, c’est cela vous êtes un Goudriollais et voulez me laisser crever sur place. Et bien passez votre chemin, abandonnez-moi aux alouettes et étourneaux qui ne feront qu’une becquetée de mon pauvre corps rachitique desséché d’ici quelques jours. Je ne vous demande plus rien, laissez-moi mourir dans l’indifférence totale.
Françouais éclata en sanglots. Jamais il n’avait eu autant la trouille, personne ne viendrait le secourir et il crèverait comme une merde qu’il était. Et l’autre con qui continuait à se bouger à quelques mètres de lui et qui refusait obstinément de rentrer en contact. Françouais se rendit compte qu’il tremblotait de peur et aussi à cause du manque d’alcool. Jamais dans sa chienne de vie il n’était resté si longtemps sans picoler. Son estomac se tordait et ses muscles lui faisaient mal. Alors qu’il faisait un froid de canard, il transpirait quand même, quelle horrible sensation.
C’était trop con de mourir de la sorte, il aurait souhaité un truc grandiose style échafaud sur la place publique de Saint Saturnin. Toutes les mégères auraient été impressionnées et il n’aurait plus eu qu’à les attendre dans l’au delà pour toutes se les faire lorsqu’elles l’auraient rejoint.
Pendant ce temps le gros balourd sous la lumière de la lune continuait à s’escrimer sur son engin qui était au sol. Cela faisait à peu près le même bruit qu’une tronçonneuse que l’on essayait de démarrer. Françouais commençait à baliser sévère, il sentait ses genoux s’entrechoquer à cause de la trouille, qu’est-ce que l’autre abruti essayait de faire donc ?
L’immense silhouette semblait s’énerver autour de l’objet puis, un bruit de moteur qui tourne se fit entendre. Il s’agissait bien d’une tronçonneuse et Françouais put entendre un rire sarcastique provenir de l’ignoble individu. Celui-ci faisait tournoyer dans les airs son appareil et hurlait comme un possédé. Françouais se rappela le pied qu’il avait éprouvé devant un de ses films cultes mais maintenant il angoissait véritablement.
Le gus qui devait faire au minimum un double mètre riait de façon hystérique. Il faisait passer sa tronçonneuse par dessus sa tête et semblait décrire des figures bien spécifiques. Il était sapé de la même façon que les connards qui bossaient au Chiotatlon et avait tagué sa combinaison avec des écrits obscènes. Il devait peser un bon quintal et demi et était très impressionnant avec son terrible engin. A chaque fois que son regard rencontrait celui de Françouais il hurlait de son rire encore plus fort. Françouais cloué par la peur ne disait plus rien, ses lèvres tremblaient, il sentait sa fin arriver. ‘Tain pas une seule boutanche ni clope pour mes dernières volontés enragea t-il, il crèverait comme un porc.
A plusieurs reprises la lame passa à quelques centimètres de la tête de Françouais, une épaisse odeur d’huile se faisait sentir. Il frissonna à l’idée que dans quelques instants cette odeur serait mêlée à une odeur de sang chauffé. Le maboule se dandinait presque accroupis, le rite semblait se terminer, le massacre commencerait donc rapidement. Tenant sa tronçonneuse dans la main droite, il se rapprocha de Françouais et grimaça tout en continuant d’hurler de rire. Il tendit sa main gauche, le majeur était à quelques centimètres du front de Françouais. Tout en continuant d’hurler de rire il se découpa les doigts. Françouais se prit quelques phalanges dans la gueule et fut aspergé par le sang du ravagé qui paraissait complètement insensible à la douleur. Surexcité par cette nouvelle étape, le barge faisait des accélérations avec sa tronçonneuse, la lançait dans les airs et la récupérait.
Ce qui devait arriver arriva, le naze loupa la récupération de son engin et se fit tronçonner une patte. Il se cassa la gueule et manqua de se fracasser la tronche sur la chaîne rougie. Il roula sur le côté, il ne riait plus mais n’hurlait pas non plus de douleur. Il se saisit de sa tronçonneuse, accéléra à fond et lança l’outil en direction de Françouais. Le dieu Picratos était avec Françouais car l’abruti avait visé trop haut et la tronçonneuse rebondit sur le tronc de l’arbre pour tomber sur la batterie. L’acide libéré fut projeté sur la tronche du mono patte qui ne rigolait maintenant plus du tout, il se contenta de s’écrouler et de ne plus bouger.
Le moteur tourna jusqu’au levé du jour et les Saint Saturnois devant le carnage n’osèrent même pas approcher, il prévinrent illico les flics car le décors était vraiment trop craignos.
Les kufs arrivèrent deux heures plus tard encore un peu murgé de la nouba de la veille. Il sautèrent de leur fourgon en direction de l’extincteur et analysèrent finement l’ustensile qui était poisseux.
- Voici une bien belle pièce à conviction dit le juteux de service.
- Ah oui chef, on l’emballe tout de suite.
Ensuite ils se rendirent compte qu’une jambe traînait sur la route, puis des doigts et enfin un corps dont le visage boursouflé par l’acide était méconnaissable. Ce n’est que bien plus tard lorsque les supérieurs fraîchement tiré du lit par cette affaire, arrivèrent qu’il découvrirent un type ficelé contre un tronc d’arbre.
Ils eurent un mal fou à l’extraire de son cocon. Il était sans connaissance mais respirait encore. Il l’étalèrent à même le bitume et un curieux dit :
- Vingt di dioux d’nom di dioux d’bindioux c’est ty pas le Françouais, c’est qui donc qui la mit dans cet état ?
- Vous connaissez cet homme demanda le plus gradé au père Bazzzin ce vieillard acariâtre.
- Comment nom di dioux d’vingt dix dioux que je connais cet homme, c’est le Françouais de Saint Saturnin les Bains, tout le monde là bas le connaît.
Les kufs étaient visiblement gênés que cette histoire arrive sur leur territoire. Ils avaient réussit à identifier le fou furieux à la tronçonneuse, un malade échappé lors d’un transport de non comprenant violents qui avait déjà pris en otage et massacré une bonne vingtaine de bonnes sœurs.
Les pompiers dessapèrent Françouais, lui vidèrent quelques centaines de litres histoire de le laver un peu et lui placèrent une perfusion. Françouais ouvrit un œil à l’odeur de l’alcool à 90 sur son bras alors que ses tremblements empiraient. Il se jeta sans que personne ne puisse le retenir sur la boutanche d’alcool à 90° et la siffla cul sec. Il garda la dernière bouchée pour se gargariser la gorge devant l’assistance médusée qui le regardait. Il se releva et fit quelques pas pour s’étirer en boitillant. Une infirmière se précipita pour l’aider mais il essaya de lui peloter les seins et se fit pécho par les pompiers qui de manière générale ne supportaient pas que quiconque à part eux ne tripote les infirmières.
Il allait mieux le Françouais, le père Bazzzin ce vieillard acariâtre lui fit passer une boutanche de rouge qu’il siffla à une vitesse vertigineuse, et il fut repartit pour un tour. Il entreprit de faire la bise à tout le monde pour les remercier de lui avoir sauvé la vie. Avant même de passer à l’hosto pour un check up il décrivit avec grâce tout les sévices qu’il avait ces dernières heures subit. Il n’omit pas non plus de charger son ami dépanneur qui était la cause de toute cette mésaventure. Les pomplards fouturent les restes du gros taré dans des sacs poubelles, ramassèrent la tronçonneuse, la batterie, les fils électriques et la ceinture et balançèrent de la sciure sur la route. Quelques chasseurs parmi les badauds se camoufflèrent derrière les fourrés pour préparer une embuscade. Ils savait par expérience que le sang et la sciure attirerait tous les piafs de la région. Ils pourraient donc mitrailler à souhait et remplir pour l’hiver leur congélateurs.
Les autres partirent tout guilleret se prendre une murge au troquet.

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