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Le cureton sortit quelques boutanches
qui roupillaient sous l’hôtel. Les gens s’esclaffaient
en entendant les doux bruits des bouchons qui sautaient les uns
après les autres. Chacun se retrouva rapidement armé
de son litron et à la demande du curé, tous les litrons
se levèrent en chœur et se versèrent dans les
gosiers avides de ce précieux liquide. Au bout de quelques
litrons, la soif générale était quasi calmée.
Les discussions allaient bon train quand monsieur le curé
pria tout le monde de sortir car l’heure des vêpres
allait sonner. Les pochetrons titubaient sur la place de l’église
et monsieur le curé exhorta la foule de laisser tranquille
Jo le bab qui ne bougeait toujours pas.
Deux volontaires
le prirent par les bras pour l’amener se désaltérer
au premier abreuvoir venu. Il l’abandonnèrent dans
le champ du père Bazzzin ce vieillard acariâtre la
tronche dans la flotte. Le taureau qui paissait peinard avant le
Ricard du soir quelques trèfles et marguerites, se rendit
rapidement compte qu’un individu inconnu faisait trempette
dans son abreuvoir. Il ne vit pas rouge tout de suite mais se rapprocha
nonchalamment. Son chibre s’allongeait au fur et à
mesure qu’il se rapprochait et les pochetrons courageusement
placés derrière les barbelés applaudirent à
tout rompre devant ce spectacle. Ce qui devait arriver arriva, Jo
le bab se fit défoncer par le taureau impitoyable du père
Bazzzin ce vieillard acariâtre. Lorsqu’il eut envoyé
la purée, il but un petit coup dans son abreuvoir et repartit
de la même allure nonchalante paître de la luzerne cette
fois.
Les pochetrons récupérèrent
Jo le bab au visage violacé du fait des coups puis de l’immersion
de la tronche dans la flotte depuis plusieurs minutes maintenant.
Dieu merci il respirait toujours, costaud ce bab, un vrai de vrai.
Son falzar était lamentablement explosé et du sperme
de taureau lui remplissait l’orifice. Ils le traînèrent
jusqu’au troquet ou ils s’offrirent une bonne trentaine
de tournées. Comme ils avaient foutu dans le bec de Jo un
entonnoir, il pouvait profiter de chaque tournée comme si
il y était.
Le bon temps était
revenu, plus personne ne faisait chier les Saint Saturnois sous
prétexte qu’ils picolaient au centuple que la moyenne
nationale. Françouais était considéré
comme un héros par tous et toutes. Dès qu’il
se promenait en titubant dans les rues, les gosses ne lui lançaient
plus de cailloux ou des crottes de chiens mais des « salut
Françouais ». Il était convié à
toutes les fiestas et son teint rougeaud l’attestait. Il ne
descendait que très rarement dans nuit ou la journée
en dessous de trois grammes d’alcool dans le sang et c’était
le cas pour la majeur partie des Saint Saturnois qui avaient repris
le rythme comme à la grande époque.
Françouais
eut la merveilleuse idée d’aller tout péter
à Goudriole les Fiotes, cette fabrique de gros enfoirés.
Les pochetrons levèrent une nième fois en chœur
leur godet et approuvèrent cette extraordinaire mesure. Ils
regagnèrent leurs pénates pour s’armer de gourdins,
barres de fer et se casquer. Ils se retrouvèrent avec ses
dames encore plus déchaînées devant la porcherie.
Le père Mathieu fit marrer tout le monde en faisant de la
monte de verra sauvage. Il finit son spectacle la tronche sous une
flaque de dix centimètres de lisier. Une fois que tous les
habitants furent devant la porcherie, Françouais entonna
la Marseilleise et fit un signe dans la direction de Goudriole les
Fiotes. L’étrange convoi avançait en braillant
et en levant les armes vers le ciel.
Jo le bab faisait aussi partie de l’expédition, ils
le laisseraient sur place en guise d’offrande.
Lors des premières
foulées ils écrasèrent tout sur leur passage
façon une invasion de sauterelle et finirent par arriver
en vue de ce village maudit. Quelques mômes qui mataient un
couple de mouton qui s’abandonnaient aux plaisirs de la nature
au printemps détalèrent en les voyant arriver.
- Nous y voilà,
ils sont en vue, tremblez Goudriolais on vient vous péter
la gueule bande d’enfoirés. Vous êtes la cause
de tous nos malheurs et nous ne seront en paix qu’une fois
votre village maudit rasé comme la chatte de ma grand-mère
gueula Françouais en menaçant le village de son gourdin.
Les autres gueulèrent
derrière comme des tarés et la marche reprit de manière
beaucoup plus pressante. Certaines matrones dépassant allègrement
le quintal et qui n’étaient plus habituées à
se remuer de la sorte, paradaient avec de superbes auréoles
qui promettaient une odeur très subtile lors du refroidissement.
Une odeur de pets
et de poils grillés flottait dans l’assistance, la
razzia serait sans merci. Les premières maisons furent rasées
en bonne et due forme et les habitants surpris ne purent que s’enfuir
et les traînards furent ratonnés sans ménagement.
L’allure du
convoi ralentit considérablement lorsqu’ils arrivèrent
au niveau du troquet. Les boutanches circulèrent et contribuèrent
au renouveau de la haine. Quelques Goudriolaises volontaire se firent
violer. Pas une vitre ne réchapperait à ce carnage.
Des incendies partirent çà et là mais n’empêchèrent
pas la foule de continuer son ouvrage dévastateur.
Jo le bab fut abandonné
sur un tonneau vide au beau milieu d’une rue. Dans son état
il mettrait quelques jours avant de pouvoir se souvenir de son nom
de famille. Quelques femmes qui avaient été volontaire
pour les séances de viol se rapprochèrent de lui pour
lui faire le coup de l’amnésie passagère et
pouvoir ainsi abuser de lui dès son réveil.
Contrairement à
Saint Saturnin les Bains qui était un village complètement
quelconque, Goudriole les Fiotes possédait un superbe château
du XVème siècle qui avait passé à merveille
le fil des siècles. La foule se massa devant les grilles
qui cédèrent sous la pression. Le cygne du lac fut
violé et déplumé ainsi que les paons qui faisaient
mumuse avec leurs roues en se foutant des coups de bec. L’on
vit ensuite des Saint Saturnois parader avec des plumes plantées
dans le cul à la Cheyenne. Ils chièrent à tour
de rôle dans la Bentley du châtelain qui ne se remettrait
pas de cet affront. Puis défoncèrent la porte d’entrée.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la chambre du bourgeois
qui avait une réputation de gros pervers, ils tombèrent
sur une mini partouse. Le vieux tout de latex vêtu se faisait
verser sur son sexe mou du champagne millésimé par
quatre soubrettes à demi nues. Les soubrettes furent violées
au même titre que le vieux et le champagne fut bu jusqu’à
la dernière goûte. Chacune des quarante cinq pièces
du château fut troussée et l’on retrouva même
dans la pièce numéro vingt huit le squelette de la
châtelaine qui avait disparu depuis vingt ans. Comme il y
avait une caisse de picrate à ses côtés, les
gens conclurent qu’elle c’était enfermé
dans cette pièce pour se prendre une biture à charnière
fendre et qu’elle y avait laissé la peau pendant que
l’autre porcinet faisait des sévices aux soubrettes.
Les soubrettes partirent
avec la foule en continuant le sens de la visite. Il y eu des hurlements
de soulagement lorsqu’ils mirent la main sur la cave qui refermait
des nectars rarissimes. Une partie fut délicatement consommée
sur place puis emportée sous le bras ou dans un doggy bag.
Le châtelain désespéré de tout avoir
perdu en quelques minutes alors que sa lignée avait contribuée
à affamer et ponctionner le village des siècles durant
ne supporta pas ces instants de solitude. Il monta au donjon et
se balança sans même penser à ses ancêtres
ni à son fils strip teaser dans une boîte de travestis
de la capitale. Ce con n’était même pas capable
de ce suicider tout seul car il tomba sur la capote de sa caisse
fraîchement baptisée. S’il avait été
délesté d’une quarantaine de kilos, il eut pu
espérer rebondir et atterrir à deux brasses du cygne
déplumé qui pagayait comme un forcené au beau
milieu du lac mais son embonpoint fit que la capote explosa. Monsieur
le marquis de la Biteenbiais se trouva baigné dans la merde
des villageois d’en bas et en plus d’à côté.
Bien que désespéré, cela lui fit un bien extraordinaire
et cela lui rappela les bains de boue détendant qu’il
affectionnait tant au hasard de voyages dans les diverse colonies
Françaises. Il resta là sans bouger et incapable du
moindre mouvement et de la moindre pensée.
La foule sourde
et aveugle à la souffrance de ce pauvre bougre poursuivit
son chemin en piaulant des chansons obscènes. Ils se trouvaient
dans le quartier chicos ou se terraient les bourges qui ont une
mentalité bien ancrée dans les petits patelins de
province. Chez le toubib, finaude lui força à soigner
ses furoncles au cul. Bien qu’étant habituer à
supporter toutes les horreurs possible et imaginables que la nature
et les abus pouvaient exercer sur le corps humain, il eut des hauts
de cœur et faillit gerber à moultes reprises. Avant
de continuer son chemin Finaude le força à lui rédiger
une ordonnance pour se procurer une ceinture de chasteté
avec un énorme cadenas car il parait que les mecs étaient
terriblement excités avec ce genre d’ustensiles.
Ils arrivèrent
devant la maison du maire qu’ils surprirent avec comme seul
vêtement des portes chaussettes. Le vicelard matait des films
X interdits à la vente en attendant le premier signe de gaule
pour se branler. Le maire se fit empaler sur une batte de base ball
plantée dans un pot de fleur. Comme il pleurnichait comme
un gamin on lui administra une bonne dose d’alcool pur puis
lorsqu’il fit son rot il s’endormit paisiblement. Sa
baraque fut éviscérée.
La foule arriva
sur la maison des vieux. Un autre meneur que Françouais,
exporta la foule à ne pas les violenter pour ne pas faire
de victimes innocentes. Ils fouturent les vieux à poil, leur
badigeonnèrent le sexe de confiture de fraise et les lâchèrent
dans la rue. C’était super rigolo de les voir galoper
poursuivis par des guêpes et autres insectes friands de sucre.
Quelques chiens en prirent quelques uns en chasse et un vieux se
fit chopper par une meute. Craignant que les cabots le dévorent,
il se protégea le visage en poussant des petits cris plaintifs.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, il constata à sa grande
surprise que les cabots léchaient la confiture. Finalement
le supplice n’était pas si terrible que cela et il
retourna se faire re-tartiner le chibre de confiote. Les autres
qui avaient observé le manège couraient maintenant
après les chiens histoire de se faire lécher aussi,
il n’y avait pas de raison que cela soit toujours le même
qui en profite.
Finalement les goudriolais
accueillirent correctement les envahisseurs du bled d’à
côté. Seuls les bourges firent la gueule du fait d’un
gros mal de cul ou de leurs biens dévalisés.
La dernière
maison visitée, Goudriole les Fiotes n’était
plus l’ombre de lui-même. De chaque maison éventrée
sortait des colonnes de fumée si noire que même le
soleil avait du mal à passer au travers. Il faisait donc
presque nuit en plein jour. Au loin l’ensemble de ces colonnes
ne faisait qu’une ce qui provoqua un nouveau méga carambolage
sur l’autoroute. Comme à l’accoutumée
ratio autoroute indiqua qu’il valait mieux sortir avant ce
lieu de malheur qui vivait quasiment un carambolage au quotidien
alors qu’il n’y avait pas un seul virage. Les automobilistes
sagement écoutèrent les conseils avisés et
des colonnes de voitures sillonnèrent les chemins de terre
de la cambrousse.
Goudriole les fiotes
n’était que désolation, dans les rues jonchées
de cadavres de bouteilles des culs passaient ça et là.
Certains plus poilus que d’autre laissaient encore apparaître
des giclées de sperme non séchées. Les visages
correspondants étaient endormis mais souriant. D’autres
le cul à l’air prenaient la poudre d’escampette
histoire d’éviter d’être présent
pour le deuxième assaut.
- On retourne chez
nous gueula Françouais en balança son gourdin qui
avait plus que servit.
- Enfoirés
de Goudriolais répondirent les gens en cœur.
Tout le monde se
délesta de ces armes maintenant parfaitement inutiles et
la petite troupe repartit gaillardement chargée d’un
butin composé exclusivement de boutanches et de tonneaux.
Avant de rentrer
dans Saint Saturnin les Bains, ils se retournèrent pour admirer
une dernière fois ce sinistre spectacle, chacun était
content. Les Goudriolais seraient traumatisés durant des
générations et ne les feraient même plus chier.
Même les pourtant mémorables rencontres de football
avec Goudriole les Fiotes seraient d’avance gagnées
par forfait.
Au loin, aux alentours
du carambolage, le balai des hélico avait du mal à
s’imposer pour évacuer les blessés, cela était
certainement dû à fiston et ses potos qui balançaient
avec des lances patate de la caillasse.
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