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U n type au look bizarroïde débarqua
devant Françouais. Il portait le poil sur la tête très
long d’un gras extraordinairement poétique et la barbe
façon Taliban avec quelques saloperies s’y étant
nichées.
- Qu’est-ce
que tu me veux toi demanda avec beaucoup d’arrogance Françouais
qui détestait les babs chevelus et poilus.
- Bonjour, je me
présente, je suis Jo le bab, tu peux m’appeler Jo,
c’est plus sympa. Je suis un être extrêmement
zénistique, tu peux aussi abuser de moi, je ne suis pas homo
mais non violent donc je ne me défendrais pas.
- Oh là mais
nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, je ne
te connais pas moi, fous moi la paix répliqua Françouais
en s’allumant six clopes juste après avoir balargué
un mollard qui fit un trou dans le bitume.
- Du calme mon frère
tu es sous un mauvais carma. Laisse la paix te pénétrer
et tu verras tout ira mieux, la seule violence que tu dois avoir
est celle qui consiste à refouler purement et simplement
les mauvaises ondes qui viennent polluer puis détruire ton
esprit.
- Ca suffit comme
cela, tu vas me foutre la paix espèce de bab de merde, dans
ma grande époque j’étais kupon et je peux t’affirmer
que les kupons ça n’aime pas les babs de ton espèce,
je suis beaucoup plus vieux maintenant mais ma rage ne c’est
pas calmée. Passe ton chemin avant que mon poing et mon pied
ne me démangent et que je te foute le tout sur la gueule.
Non mais faut laisser les braves gens tranquille, je ne t’ai
rien demandé.
- Mon frère,
tu ne finiras pas vieux en te comportant de la sorte répondit
toujours sur le même ton monocorde le bab qui en profitait
pour déloger quelques morpions qui faisaient mumuse sur sa
couille droite. Il les posa délicatement sur une feuille
de bananier leur souhaitant de la main bon vent. Tu risques de plus
de rencontrer un jour quelqu’un de belliqueux qui ne supportera
pas que tu lui parles de la sorte. Il faut rester zen mon garçon,
tout être humain a le droit à la même considération,
ainsi tu dois me parler comme à ton boulanger ou a ton voisin.
- Mon boulanger
je lui fou mon poing dans la gueule lorsque je trouve des cafards
dans son pain poussiéreux et mon voisin je lui pisse à
la raie cet espèce d’alcoolo qui va se branler devant
la truie du père Léon qui se fait inséminer
naturellement par le père Léon. Ce n’est qu’un
dégueulasse, aller se tripoter en regardant des animaux a-t-on
idée ?
- Cela prouve mon
frère que ton voisin est très zen et qu’il aime
profiter du contact avec la nature. Il ne faut pas oublier mon ami
que c’est grâce à la nature que nous sommes ici.
- ‘Tain je
n’aime pas tes idées, le père Léon se
fait sa truie pendant que sa femme mate les jeux de vingt heure
sur la trois en se foutant des doigts. Cela ne s’apparente
t-y pas à du gaspillage ça ? C’est dégueulasse
et en plus cela donne un goût au porc, de toute façon
il n’y a plus de vrais porcs, c’est fini ça.
Françouais
cracha de fureur ses six clopes au sol, il était de plus
en plus énervé et cela allait fatalement dégénérer
en baston. Il cherchait d’ailleurs des yeux avec quel instrument
illégal il pourrait en finir avec ce ‘tain de bab qui
puait le bouc et le faisait chier avec ses bonnes paroles. Il essaya
de se saisir d’une poubelle qui résista héroïquement.
De rage il balança sur la poubelle quelques coups de pompes
et y laissa sa semelle. Encore plus enragé il continua de
plus belle à la latter puis se mit à gueuler de douleur.
Jo le bab arbora un grand sourire, encore une fois ces théories
triompheraient des tribulations des pauvres hères. Françouais
se rendit compte qu’il se foutait de sa gueule et rentra dans
une colère folle. Il le chopa au coup et serra un maximum.
Lorsqu’il se rendit compte que cela ne faisait rien au bab
il s’arrêta pour reprendre sa respiration.
- Je vais t’étrangler
sur place et tu vas crever espèce de charogne. Tu vas crever
dans ton jus pourrit de bab de merde.
- Je ne cède
pas à la panique c’est comme pour la violence. Etrangles
moi et tu devras ensuite en étrangler deux cent pour épancher
ta haine. Mais au deux centième tu tomberas d’épuisement
et ton combat ne servira plus à rien.
- Je vous aurais
jusqu’au dernier et vous saignerais comme des porcs.
- Tu n’auras
personne et tu ne saigneras personne car tu laisses la haine t’envahir
mais elle te paralyse. Oui elle te paralyse cette satanée
haine. De toute manière même si tu réussissais
à me tuer ainsi qu’une centaine des miens cela ne suffirait
pas à enrayer la prolifération des babs qui se sont
donnés comme objectif de conquérir la planète
pour la pacifier. La femelle bab ne prend pas de contraceptif, ni
le mâle d’ailleurs.
- Ah oui c’est
pour cela qu’il y a un tas de dégénérés
pas possible parmi vous.
- Entre autre, mais
les dégénérés sont des êtres humains
comme tout le monde, regarde ton dégénéré
de fiston qui regarde bêtement la cabane du père Bazzzin
depuis deux heures car il y a deux mouches à merde qui s’enculent.
- Y compte pas celui
là. D’ailleurs si l’on ne m’avait pas tiré
mon tromblon à gros sel, je l’aurais déjà
troué comme une vulgaire passoire. C’est le fils de
personne, il n’a jamais rien fait et il ne fera jamais rien
de sa vie. Même à la cérémonie de passage
à l’âge adulte il a fait n’importe quoi
et il y a faillit y avoir des morts. C’est une raclure, une
crevure y devraient plus en faire des comme cela c’est trop
insupportable.
- Tu ne penses pas
ce que tu dis, c’est la haine qui te fait délirer.
Tiens prend donc une bonne respiration de ce souffle de la vie dit
Jo en remontant le bras droit et en imposant à Françouais
le fait de respirer sous son aisselle.
- Pouah, c’est
trop affreux, il ne c’est pas lavé depuis quinze ans
cet abruti. Même dans la cabane du père Bazzzin ce
vieillard acariâtre je n’ai jamais respiré une
telle odeur. C’est tout simplement insupportable, tu est vraiment
tel que je le pensais, un être sale dégénéré
et vicieux.
Le père Bazzzin
ce vieillard acariâtre à quelques mètres de
là entendit la déblatération de Françouais
et se mit à taper du pied sur le sol en hurlant :
- Ah le viiiicieux,
le viiiiicieux. Ce n’est qu’un viiiicieux personnage.
Jo le bab passa
sa main dans ses cheveux gras avec un petit sourire qui narguait
Françouais, il venait de marquer des points l’autre
énergumène serait bientôt son esclave mental.
- Tu vois que je
suis plus fort que toi en ne pratiquant aucune violence et en laissant
mon esprit agir pour contrer les miasmes que tu essayes de me transmettre.
- Miasme toi-même
répondit Françouais en reprenant sa respiration mais
qu’est-ce que tu me veux bon sang ?
- Rien de particulier
hormis le fait de te parler de paix et d’amour, t’ouvrir
les yeux et te faire regretter tes agissements. Tu dois changer,
tu as un bon fond et tu ne dois pas refouler tes bons sentiments
comme tu le fais jusqu’à présent.
- ‘Tain mais
j’y crois pas, tu fais partie d’une secte ou quoi ?
tu te drogues ? ou alors tu t’es échappé de
l’asile ou je laisse régulièrement mon fiston.
C’est cela tu t’es échappé durant le transfert
entre les bâtiments provisoires et le nouvel établissement
flambant neuf. Cet abruti a du te raconter des trucs et tu viens
ici faire du racolage histoire de grapiller tout ce que tu peux.
Ca y est j’ai percé ton secret, tu viens pour le sexe.
- Pas le moindre
du monde. Je serais vraiment dérangé d’accepter
une quelconque partouze avec n’importe qui dans ce bled sordide.
Vous n’en valez pas la peine, vous avez tous des têtes
d’alcoolos et des coutumes d’une autre civilisation.
Je refuse de me mélanger avec vous, se serait un crime contre
l’humanité.
- Tu veux boire
une chopine alors ?
- Non je te remercie,
je ne bois d’ailleurs pas avec n’importe qui, cela m’a
évité d’attraper au moins dix cyroses
- Petite nature,
je comprend maintenant pourquoi tu es un être qui colporte
la paix.
- Je vois que malgré
ton faciès de crapaud frelaté, tes yeux torves et
ton teint de cadavre, tu possèdes un organe qui te sert de
cerveau et qui semble encore quelque peu fonctionner.
- Et comment qu’il
fonctionne répondit vertement Françouais. Je vais
te montrer qu’il fonctionne.
Françouais
chopa au vol une fiasque qui lui avait été lancé,
la vida, racla sa gorge, s’essuya la bouche avec sa manche
et rebalança à l’envoyeur le trésor qui
lui avait décuplé ses forces. Jo le bab le regardait
d’un air pitoyable et ne savait absolument pas ce que Françouais
prévoyait de faire. Françouais se rapprocha de lui
et de ses petits yeux vicieux d’alcoolique, lui lançait
des flemmes qui firent fumer sa barbe. Il lui balança un
tel coup de pompe dans les couilles qu’il cru un moment s’être
arraché la jambe tant il avait mal. Jo le bab grimaça
de douleur, il souffrait tellement qu’il ne put pousser une
bonne gueulante libératoire. Françouais à la
douleur passée fit le V de la victoire et observa le bab
se mettre tout doucement à genoux. Les larmes dans les yeux,
Jo eu la force de redresser son regard pour soutenir celui de Françouais.
Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortait et Françouais
trouva que c’était mieux ainsi. Il semblait implorer
Françouais. Il leva le pied pour la deuxième fois
pour lui dégeler le tarin à coup de semelle. La tête
de Jo partit en arrière au ralentit, ses lunettes avaient
volé en éclats et il était maintenant hors
d’état de nuire. Françouais alla lui pisser
dessus, pour lui c’était un signe que l’ennemi
était définitivement terrassé mais il s’aperçu
que l’autre bougeait encore et peut être lui voulait-il
enfin du mal. Françouais ne supporta pas cette idée
et le chopa par la queue de cheval pour lui éclater la gueule
sur le bitume. Après quelques aller retours Jo était
méconnaissable, il arborait le look d’un boxeur professionnel
au treizième round.
Il dérouilla
tant Jo que ce fut le curé lui-même qui avait pourtant
l’habitude de s’éclipser dans ces cas là,
qui les sépara.
Françouais
bavait tel l’épileptique moyen, la rage le faisait
trembler et il menaçait le bab avec ses petits poings serrés.
Quelques volontaires devant le geste héroïque du curé
- Tenez-le à
distance ou il va le dézinguer, il est devenu fou.
Françouais
fut plaqué au sol, il crachait et tremblait de fureur. Il
aurait sans aucun doute terrassé le bab jusqu’à
ce que mort s’en suive. Le curé adossa Jo au tronc
d’un arbre pour le laisser reprendre sa respiration.
- Tu te comporte
comme un kupon dit le curée à Françouais, je
ne tolère pas une telle attitude dans ma paroisse. Il faut
que tu changes, tu dois devenir bon, cet homme au fond avait grandement
raison.
Françouais
qui ne voulait pas s’engueuler avec le curé car de
se fait se brouillerait avec la majeur partie de la population,
se contenta de baisser les yeux et de feindre le regret. Le curée
goba la ruse et son visage se remplit de joie.
- Vin de messe pour
tout le monde, c’est ma tournée gueula le curé
devant les Saint Saturnois hagards.
Nul sur le moment
ne su s’il s’agissait de picrate étoilé
ou bien d’un délicieux nectar qui roupillait derrière
les fagots depuis la dernière guerre. Mais tout le monde
rentra en poussant des cris de joie dans la sacristie.
Françouais
plein de fierté observa ce spectacle, non content d’avoir
remplit son contrat, il avait en plus réconcilié les
gens avec la religion. Jo le bab qui n’intéressait
plus personne semblait paisiblement dormir sous le chêne de
la place du village.
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