Les aventures de Françouais



Chapitre 18 - Jo le bab


 
 

U n type au look bizarroïde débarqua devant Françouais. Il portait le poil sur la tête très long d’un gras extraordinairement poétique et la barbe façon Taliban avec quelques saloperies s’y étant nichées.
- Qu’est-ce que tu me veux toi demanda avec beaucoup d’arrogance Françouais qui détestait les babs chevelus et poilus.
- Bonjour, je me présente, je suis Jo le bab, tu peux m’appeler Jo, c’est plus sympa. Je suis un être extrêmement zénistique, tu peux aussi abuser de moi, je ne suis pas homo mais non violent donc je ne me défendrais pas.
- Oh là mais nous n’avons pas gardé les cochons ensemble, je ne te connais pas moi, fous moi la paix répliqua Françouais en s’allumant six clopes juste après avoir balargué un mollard qui fit un trou dans le bitume.
- Du calme mon frère tu es sous un mauvais carma. Laisse la paix te pénétrer et tu verras tout ira mieux, la seule violence que tu dois avoir est celle qui consiste à refouler purement et simplement les mauvaises ondes qui viennent polluer puis détruire ton esprit.
- Ca suffit comme cela, tu vas me foutre la paix espèce de bab de merde, dans ma grande époque j’étais kupon et je peux t’affirmer que les kupons ça n’aime pas les babs de ton espèce, je suis beaucoup plus vieux maintenant mais ma rage ne c’est pas calmée. Passe ton chemin avant que mon poing et mon pied ne me démangent et que je te foute le tout sur la gueule. Non mais faut laisser les braves gens tranquille, je ne t’ai rien demandé.
- Mon frère, tu ne finiras pas vieux en te comportant de la sorte répondit toujours sur le même ton monocorde le bab qui en profitait pour déloger quelques morpions qui faisaient mumuse sur sa couille droite. Il les posa délicatement sur une feuille de bananier leur souhaitant de la main bon vent. Tu risques de plus de rencontrer un jour quelqu’un de belliqueux qui ne supportera pas que tu lui parles de la sorte. Il faut rester zen mon garçon, tout être humain a le droit à la même considération, ainsi tu dois me parler comme à ton boulanger ou a ton voisin.
- Mon boulanger je lui fou mon poing dans la gueule lorsque je trouve des cafards dans son pain poussiéreux et mon voisin je lui pisse à la raie cet espèce d’alcoolo qui va se branler devant la truie du père Léon qui se fait inséminer naturellement par le père Léon. Ce n’est qu’un dégueulasse, aller se tripoter en regardant des animaux a-t-on idée ?
- Cela prouve mon frère que ton voisin est très zen et qu’il aime profiter du contact avec la nature. Il ne faut pas oublier mon ami que c’est grâce à la nature que nous sommes ici.
- ‘Tain je n’aime pas tes idées, le père Léon se fait sa truie pendant que sa femme mate les jeux de vingt heure sur la trois en se foutant des doigts. Cela ne s’apparente t-y pas à du gaspillage ça ? C’est dégueulasse et en plus cela donne un goût au porc, de toute façon il n’y a plus de vrais porcs, c’est fini ça.
Françouais cracha de fureur ses six clopes au sol, il était de plus en plus énervé et cela allait fatalement dégénérer en baston. Il cherchait d’ailleurs des yeux avec quel instrument illégal il pourrait en finir avec ce ‘tain de bab qui puait le bouc et le faisait chier avec ses bonnes paroles. Il essaya de se saisir d’une poubelle qui résista héroïquement. De rage il balança sur la poubelle quelques coups de pompes et y laissa sa semelle. Encore plus enragé il continua de plus belle à la latter puis se mit à gueuler de douleur. Jo le bab arbora un grand sourire, encore une fois ces théories triompheraient des tribulations des pauvres hères. Françouais se rendit compte qu’il se foutait de sa gueule et rentra dans une colère folle. Il le chopa au coup et serra un maximum. Lorsqu’il se rendit compte que cela ne faisait rien au bab il s’arrêta pour reprendre sa respiration.
- Je vais t’étrangler sur place et tu vas crever espèce de charogne. Tu vas crever dans ton jus pourrit de bab de merde.
- Je ne cède pas à la panique c’est comme pour la violence. Etrangles moi et tu devras ensuite en étrangler deux cent pour épancher ta haine. Mais au deux centième tu tomberas d’épuisement et ton combat ne servira plus à rien.
- Je vous aurais jusqu’au dernier et vous saignerais comme des porcs.
- Tu n’auras personne et tu ne saigneras personne car tu laisses la haine t’envahir mais elle te paralyse. Oui elle te paralyse cette satanée haine. De toute manière même si tu réussissais à me tuer ainsi qu’une centaine des miens cela ne suffirait pas à enrayer la prolifération des babs qui se sont donnés comme objectif de conquérir la planète pour la pacifier. La femelle bab ne prend pas de contraceptif, ni le mâle d’ailleurs.
- Ah oui c’est pour cela qu’il y a un tas de dégénérés pas possible parmi vous.
- Entre autre, mais les dégénérés sont des êtres humains comme tout le monde, regarde ton dégénéré de fiston qui regarde bêtement la cabane du père Bazzzin depuis deux heures car il y a deux mouches à merde qui s’enculent.
- Y compte pas celui là. D’ailleurs si l’on ne m’avait pas tiré mon tromblon à gros sel, je l’aurais déjà troué comme une vulgaire passoire. C’est le fils de personne, il n’a jamais rien fait et il ne fera jamais rien de sa vie. Même à la cérémonie de passage à l’âge adulte il a fait n’importe quoi et il y a faillit y avoir des morts. C’est une raclure, une crevure y devraient plus en faire des comme cela c’est trop insupportable.
- Tu ne penses pas ce que tu dis, c’est la haine qui te fait délirer. Tiens prend donc une bonne respiration de ce souffle de la vie dit Jo en remontant le bras droit et en imposant à Françouais le fait de respirer sous son aisselle.
- Pouah, c’est trop affreux, il ne c’est pas lavé depuis quinze ans cet abruti. Même dans la cabane du père Bazzzin ce vieillard acariâtre je n’ai jamais respiré une telle odeur. C’est tout simplement insupportable, tu est vraiment tel que je le pensais, un être sale dégénéré et vicieux.
Le père Bazzzin ce vieillard acariâtre à quelques mètres de là entendit la déblatération de Françouais et se mit à taper du pied sur le sol en hurlant :
- Ah le viiiicieux, le viiiiicieux. Ce n’est qu’un viiiicieux personnage.
Jo le bab passa sa main dans ses cheveux gras avec un petit sourire qui narguait Françouais, il venait de marquer des points l’autre énergumène serait bientôt son esclave mental.
- Tu vois que je suis plus fort que toi en ne pratiquant aucune violence et en laissant mon esprit agir pour contrer les miasmes que tu essayes de me transmettre.
- Miasme toi-même répondit Françouais en reprenant sa respiration mais qu’est-ce que tu me veux bon sang ?
- Rien de particulier hormis le fait de te parler de paix et d’amour, t’ouvrir les yeux et te faire regretter tes agissements. Tu dois changer, tu as un bon fond et tu ne dois pas refouler tes bons sentiments comme tu le fais jusqu’à présent.
- ‘Tain mais j’y crois pas, tu fais partie d’une secte ou quoi ? tu te drogues ? ou alors tu t’es échappé de l’asile ou je laisse régulièrement mon fiston. C’est cela tu t’es échappé durant le transfert entre les bâtiments provisoires et le nouvel établissement flambant neuf. Cet abruti a du te raconter des trucs et tu viens ici faire du racolage histoire de grapiller tout ce que tu peux. Ca y est j’ai percé ton secret, tu viens pour le sexe.
- Pas le moindre du monde. Je serais vraiment dérangé d’accepter une quelconque partouze avec n’importe qui dans ce bled sordide. Vous n’en valez pas la peine, vous avez tous des têtes d’alcoolos et des coutumes d’une autre civilisation. Je refuse de me mélanger avec vous, se serait un crime contre l’humanité.
- Tu veux boire une chopine alors ?
- Non je te remercie, je ne bois d’ailleurs pas avec n’importe qui, cela m’a évité d’attraper au moins dix cyroses
- Petite nature, je comprend maintenant pourquoi tu es un être qui colporte la paix.
- Je vois que malgré ton faciès de crapaud frelaté, tes yeux torves et ton teint de cadavre, tu possèdes un organe qui te sert de cerveau et qui semble encore quelque peu fonctionner.
- Et comment qu’il fonctionne répondit vertement Françouais. Je vais te montrer qu’il fonctionne.
Françouais chopa au vol une fiasque qui lui avait été lancé, la vida, racla sa gorge, s’essuya la bouche avec sa manche et rebalança à l’envoyeur le trésor qui lui avait décuplé ses forces. Jo le bab le regardait d’un air pitoyable et ne savait absolument pas ce que Françouais prévoyait de faire. Françouais se rapprocha de lui et de ses petits yeux vicieux d’alcoolique, lui lançait des flemmes qui firent fumer sa barbe. Il lui balança un tel coup de pompe dans les couilles qu’il cru un moment s’être arraché la jambe tant il avait mal. Jo le bab grimaça de douleur, il souffrait tellement qu’il ne put pousser une bonne gueulante libératoire. Françouais à la douleur passée fit le V de la victoire et observa le bab se mettre tout doucement à genoux. Les larmes dans les yeux, Jo eu la force de redresser son regard pour soutenir celui de Françouais. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortait et Françouais trouva que c’était mieux ainsi. Il semblait implorer Françouais. Il leva le pied pour la deuxième fois pour lui dégeler le tarin à coup de semelle. La tête de Jo partit en arrière au ralentit, ses lunettes avaient volé en éclats et il était maintenant hors d’état de nuire. Françouais alla lui pisser dessus, pour lui c’était un signe que l’ennemi était définitivement terrassé mais il s’aperçu que l’autre bougeait encore et peut être lui voulait-il enfin du mal. Françouais ne supporta pas cette idée et le chopa par la queue de cheval pour lui éclater la gueule sur le bitume. Après quelques aller retours Jo était méconnaissable, il arborait le look d’un boxeur professionnel au treizième round.
Il dérouilla tant Jo que ce fut le curé lui-même qui avait pourtant l’habitude de s’éclipser dans ces cas là, qui les sépara.
Françouais bavait tel l’épileptique moyen, la rage le faisait trembler et il menaçait le bab avec ses petits poings serrés. Quelques volontaires devant le geste héroïque du curé
- Tenez-le à distance ou il va le dézinguer, il est devenu fou.
Françouais fut plaqué au sol, il crachait et tremblait de fureur. Il aurait sans aucun doute terrassé le bab jusqu’à ce que mort s’en suive. Le curé adossa Jo au tronc d’un arbre pour le laisser reprendre sa respiration.
- Tu te comporte comme un kupon dit le curée à Françouais, je ne tolère pas une telle attitude dans ma paroisse. Il faut que tu changes, tu dois devenir bon, cet homme au fond avait grandement raison.
Françouais qui ne voulait pas s’engueuler avec le curé car de se fait se brouillerait avec la majeur partie de la population, se contenta de baisser les yeux et de feindre le regret. Le curée goba la ruse et son visage se remplit de joie.
- Vin de messe pour tout le monde, c’est ma tournée gueula le curé devant les Saint Saturnois hagards.
Nul sur le moment ne su s’il s’agissait de picrate étoilé ou bien d’un délicieux nectar qui roupillait derrière les fagots depuis la dernière guerre. Mais tout le monde rentra en poussant des cris de joie dans la sacristie.
Françouais plein de fierté observa ce spectacle, non content d’avoir remplit son contrat, il avait en plus réconcilié les gens avec la religion. Jo le bab qui n’intéressait plus personne semblait paisiblement dormir sous le chêne de la place du village.

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