Les aventures de Françouais



Chapitre 16 - La grande reconstruction

 
 

T oute la nuit une pluie battante se chargea d’effacer tout témoignage de nouba sur la place du bled. Le maire se réveilla trempé dans une flaque de flotte boueuse. Il arborait un superbe casque à pointe lié aux coups de pompes de la veille. Il se releva en titubant mais cela commençait à devenir une habitude pour lui et se dirigea vers la grange d’Igor le pécore qui avait du abriter tout le monde. Comme d’hab il tremblotait d’effroi de peur que la fiesta avait dérapé. A l’entrée il fut accueilli par cet enfoiré de Françouais.
- Mon cher monsieur le maire, alors comment allez-vous depuis hier soir ? vous étiez dans un sacré triste état.
- Pas si fort mon ami, que c’est-il donc passé, je ne me souviens plus de rien.
- C'est-à-dire que j’ai peur que vous m’en vouliez si je vous raconte véritablement ce qu’il c’est passé répondit Françouais l’air faussement embarrassé.
- Ne parlez pas trop fort, on pourrait nous entendre bredouilla le maire qui mourrait d’impatience d’en savoir plus.
- Oh ne vous inquiétez pas monsieur le maire, les gens ne parleront pas de vous, vous savez, ils vous aiment bien.
- Mais pour l’amour du ciel, racontez donc moi ce qu’il c’est passé implora à genou le maire.
- Et bien vous avez prononcé un fort beau discours.
Le maire fut rassuré car il se souvenait en pointillé de cet épisode et le fait que Françouais le caresse dans le sens du poil prouvait que fidèle à son habitude il avait été au top.
- Mais que c’est-il donc passé pour que je sois dans un tel état ce matin ?
- Ne vous inquiétez pas, les gens seront très discrets sur le sujet.
- Mais je vous en conjure, parlez.
- Et bien vous avez été pris de curieux tremblements et vous avez liquidé cul sec votre godet. Nous étions stupéfaits car attendions tous que votre discours soit terminé pour se prendre une gorgé de ce fabuleux nectar que vous nous aviez fait servir.
- Et alors ? demanda le maire dont les genoux faisaient des castagnettes.
- Et alors une fois que votre verre à été vidé, vous vous êtes précipité vers les tonneaux pour vous resservir. J’ai bien essayé de vous raisonner puis de vous en empêcher mais rien à faire, vous m’avez menacé avec votre couteau et avez continuer à vous enfiler de grandes rasades de pif.
- Mais mon attitude est lamentable, je dois renoncer à mon mandat que m’a-t-il dont prit ?
- Certainement la pression a été trop forte et vos nerfs ont lâché, vous rendez-vous compte de ce que vous avez pu vivre durant cette folle journée ?
- Oui mais ma fonction m’impose de garder en toute circonstance un sang froid exemplaire. J’ai cédé à la panique, je ne suis qu’un maire minable et les électeurs ne me le pardonneront jamais et je ne serais pas réélu et ma femme ne voudra plus se faire ramoner par mon chibre royal.
Françouais se marra intérieurement car la femme du maire s’était fait tringler par une bonne trentaine de gus, puis c’était fait lécher la chatte par toutes les vieilles de la maison de retraite. Elle c’était fait aussi flageller par l’infirmière en chef qui aimait tant matraquer les petits vieux en les insultants.
- Ne vous inquiétez pas, vous lui expliquez gentiment votre perte de sang froid et elle saura vous comprendre et vous faire un petit traitement de faveur qui vous remettra les idées en place.
- Vous croyez ? demanda t-il en se grattant le nez.
- J’en suis persuadé, mais par contre il va falloir faire un petit geste pour vous faire pardonner.
- Oui, demandez-moi n’importe quoi et je répondrais positivement.
- Bien, les gens même s’ils n’ont plus l’habitude de boire, gardent une certaine frustration de leur unique demi verre d’hier soir, si vous voyez ce que je dire annonça très sérieusement Françouais qui amorçait un début de gaule car il repensait au cul blanc bourré de cellulite de la femme du maire.
Tout penaud le maire remercia chaleureusement Françouais de ses bons conseils et alla commander à ses frais de nouveaux tonneaux de picrate histoire de se faire pardonner auprès de ses concitoyens. Françouais jubilait, il avait réussit en quelques heures à tout faire basculer, l’ambiance d’antan était de retour.
Les gosses qui avaient joué toute la nuit dans les marécages rentraient crottés et trempés jusqu’aux oreilles, à priori il n’y avait pas de nouveau carambolage sur l’autoroute cela était bon signe et prouvait qu’ils avaient été sages comme des images. Lorsqu’ils passèrent devant Françouais ils se prirent quelques taloches dans la gueule pour à leur vue l’avoir mit de mauvaise humeur.
Dans la grange d’Igor, tout le petit monde commençait à gigoter. Le réveil était dur car les gens n’étaient plus habitués à la picole et la gueule de bois se faisait d’autant plus assassine. Les gens se relayaient à la porte de la grange pour vider leur vessie et leurs boyaux, puis allèrent se jeter un petit café cognac gentiment offert par le barman qui verrait son chiffre d’affaire exploser.
Quelques courageux commencèrent à la fraîche à dessiner les plans de leur nouvelle bâtisse, des trucs style 40 000 mètres quarrés de plusieurs dizaines d’étages recouverts de feuilles d’or avec piscine et chiotte à tous les étages. Le vieux Dédé dessina sa future grange avec des trayeuses à liposuccion et des vibromasseurs électroniques à télécommande digitale. Bref après quelques cognacs les esprits étaient chauds sur le sujet et tout le monde y alla de son petit délire. Fiston se dessina une niche à deux niveaux, un avec des pièges à loup et des tapettes à souris et l’autre avec de la paille et de l’avoine. La mère Demi se dessina une maison construite autour d’une machine à laver géante.
Françouais qui voulait coûte que coûte garder son aura, organisa les travaux et fit des équipes. Dans un premier temps il fallait déblayer pour pouvoir reconstruire, seul ce qui n’était pas noirci par les flammes serait garder.
Les journalistes qui avaient eu vent des derniers événements étaient légion à Saint Saturnin. Ils interviewaient n’importe qui sur n’importe quoi et les réponses étaient bien évidemment du n’importe quoi. Les dons affluaient de toute la région et la bouffe et la boisson seraient assurées pour tout le monde pour des semaines.
Les travaux avançaient très rapidement et d’ici quelques jours certaines maisons resplendiraient de nouveau. Fiston se fit gauler en train de taguer des choses obscènes bourrées de fautes d’orthographe. Il fut condamné à des travaux d’intérêt généraux jusqu’à la fin des travaux, au moins il serait occupé et ne penserait plus à faire que des conneries.
Toutes les quarante minutes Françouais et Belle maman se retrouvaient pour tirer un petit coup, de ce côté aussi pépère était satisfait car tout était revenu comme au bon vieux temps.
Le maire qui souhaitait se faire pardonner n’arrêtait pas de passer des commandes de barriques de picrate pour racheter la populace qui avait repris ses habitudes. Françouais avait même refilé du GHB à son épouse pour qu’elle fasse à son mari tous ses caprices d’un soir, ce qui eut sur lui un effet fort positif car il retrouva le moral et claqua tout son pognon dans l’achat de barriques.
Jamais on empêcherait un Saint Saturnois de picoler et le bistrot avait retrouvé sa fréquentation d’antan et du chœur de l’église les culs bénis pouvaient entendre les chansons paillardes des pochetrons. Françouais était toujours la vedette incontestée quoique cela c’était tassé un peu avec le temps mais il préférait que cela se passe ainsi car il en avait marre de devoir tringler au quotidien tout un tas de mégère qui l’ignoraient auparavant.
Les maisons aux couleurs fraîches repoussaient comme des champignons et le bled retrouvait sa splendeur d’antan. Les baraques n’étaient pas forcément droites ou très sécurisées mais qu’importe on aviserait ensuite. Les gens avaient aussi prit l’habitude de prendre leurs repas en communauté et de partouzer au quotidien dans la grange qui servait encore de dortoir jusqu’à ce que tout le monde puisse rejoindre son domicile.
Un samedi matin vers dix heures, juste après la pause sauciflard vin blanc la dernière ardoise fut posée. Le gus qui s’y employait manqua de se casser la gueule en redescendant du toit sous les applaudissements des connards content de voir que les travaux prennent fin.
Après une descente laborieuse les gens s’embrassèrent de bonheur, la grande catastrophe était maintenant complètement oubliée et le fil de la vie pouvait reprendre son rythme. Quelques gus dont les pétoires avaient échappées au grand incendie, allèrent les chercher, les chargèrent aux cartouches à gros sel et tirèrent en l’air. Cela puait, faisait du boucan mais semblait amuser la galerie. Quelques corbeaux qui volaient en groupe en direction du ciné porno de Goudriole les Fiotes accélérèrent le mouvement histoire d’éviter de se faire saler.
Finaude et sa troupe « les laiderons » entamèrent quelques mouvements de majorette sous des airs de fanfare pour bien marquer l’événement. Des vieux mataient les majorettes avec des sourires vicelards en se tripotant la quéquette. Fiston qui passait pas là se prit le bâton de majorette de Finaude dans la gueule et détalla en hurlant. Dans son accélération il niqua son string en peau de zébi des tropiques ce qui fit marrer tout le monde. Vexé, il alla chercher quelques caillasses pour les balarguer sur ces salopes de majorettes mais n’eut pas le loisir de se défouler car il se fit choper par belle maman qui ne voulait pas qu’il enlève son string à l’extérieur.
Françouais se gondolait comme un malpropre dans son coin, il était fort fier de sa dernière connerie. Comme il soupçonnait belle maman d’aller se faire planter à l’occasion quelques radis de gauche et de droite, il avait placé une tapette à souris sous la mèche de son minou. Comme la vioque ne portait point de dessous, elle ne s’était pas rendu compte de quoi que ce soit et Françouais saurait rapidement qui se plaindrait d’avoir des douleurs au bout de la queue. Françouais s’admira plusieurs minutes dans la glace en se trouvant très intelligent, son génie l’étonnait.
L’inauguration du bled exceptionnellement rebaptisé Saint Saturnin 3000 prévue dans l’après midi attira des tonnes de journalistes et politiques, le maire fit un discours complètement inaudible et chia dans son froc. Il fut quasiment assommé sous les coups de cabas de sa mégère. Il passa donc pour un gros con devant les figures politiques et sous le feu des caméras. Ne terminant même pas son discours foireux, il s’enfuit en pleurnichant et s’enferma dans la cabane du père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Voulant en finir avec la vie, il se plongea la tête dans la bassine qui n’avait pas été vidée depuis plusieurs jours déjà. Sa tentative échoua car il ne supporta pas les piqûres des mouches verte et bleue qui ne supportaient pas qu’on les dérange en pleine activité de butinage. De plus il se prit des coups de canne par le père Bazzzin ce vieillard acariâtre qui ne supportait pas que l’on joue avec les ustensiles des toilettes.
Belle maman qui cherchait un banc pour poser son derche endolori par toutes les folies de ces derniers jours, suivait le père Bazzzin ce vieillard acariâtre qui continuait de ronchonner car ses chiottards étaient sacrés. Un copain de fiston balança quelques peaux de banane sous les panards du vieux qui dévissa illico. Il se retrouva les quatre fers en l’air à pester comme un tubard, on aurait cru un gros scarabée qui n’arrivait pas à se remettre sur ses pattes. Belle maman n’eut le temps de s’arrêter et prit le même chemin sauf qu’elle tomba assise sur la tête du père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Elle n’eut pas trop le temps de réaliser mais le père Bazzzin ce vicelard acariâtre sauta sur l’occasion pour tenter d’introduire sa langue dans son sexe. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendu un léger bruit de ressort qui se tend et perçu immédiatement une douleur à la langue. Il se mit à gueuler comme un taulard à qui l’on présente une prostituée faisandée sans l’autoriser à y toucher. Belle maman qui pensait sincèrement lui avoir fait mal se redressa et abandonna donc en chemin la tapette à langue, elle regretta de ne pas avoir eu le temps de profiter de cette situation. Le vieux se redressa comme un ressort, oublia sa canne et continua à hurler la tapette au bout de la langue.
Françouais en entendant la gueulante, su que l’amant était piégé et qu’il découvrirait bientôt son identité. Il fit durer le plaisir quelques instants et se dirigea en fermant les yeux vers la source sonore. Il se prit un lampadaire dans la troche mais cela ne l’énerva même pas car trop content de l’excitation de sa proche découverte. Par contre Il se fit un vieux dérapage sur une peau de banane et s’explosa la gueule sur une poubelle chargée de poisson pas frais. Un courageux réussit à ôter cette satanée tapette et le père Bazzzin ce vieillard acariâtre jura qu’on ne l’y reprendrait pas.

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