|
T oute la nuit une pluie battante
se chargea d’effacer tout témoignage de nouba sur la
place du bled. Le maire se réveilla trempé dans une
flaque de flotte boueuse. Il arborait un superbe casque à
pointe lié aux coups de pompes de la veille. Il se releva
en titubant mais cela commençait à devenir une habitude
pour lui et se dirigea vers la grange d’Igor le pécore
qui avait du abriter tout le monde. Comme d’hab il tremblotait
d’effroi de peur que la fiesta avait dérapé.
A l’entrée il fut accueilli par cet enfoiré
de Françouais.
- Mon cher monsieur
le maire, alors comment allez-vous depuis hier soir ? vous étiez
dans un sacré triste état.
- Pas si fort mon
ami, que c’est-il donc passé, je ne me souviens plus
de rien.
- C'est-à-dire
que j’ai peur que vous m’en vouliez si je vous raconte
véritablement ce qu’il c’est passé répondit
Françouais l’air faussement embarrassé.
- Ne parlez pas
trop fort, on pourrait nous entendre bredouilla le maire qui mourrait
d’impatience d’en savoir plus.
- Oh ne vous inquiétez
pas monsieur le maire, les gens ne parleront pas de vous, vous savez,
ils vous aiment bien.
- Mais pour l’amour
du ciel, racontez donc moi ce qu’il c’est passé
implora à genou le maire.
- Et bien vous avez
prononcé un fort beau discours.
Le maire fut rassuré
car il se souvenait en pointillé de cet épisode et
le fait que Françouais le caresse dans le sens du poil prouvait
que fidèle à son habitude il avait été
au top.
- Mais que c’est-il
donc passé pour que je sois dans un tel état ce matin
?
- Ne vous inquiétez
pas, les gens seront très discrets sur le sujet.
- Mais je vous en
conjure, parlez.
- Et bien vous avez
été pris de curieux tremblements et vous avez liquidé
cul sec votre godet. Nous étions stupéfaits car attendions
tous que votre discours soit terminé pour se prendre une
gorgé de ce fabuleux nectar que vous nous aviez fait servir.
- Et alors ? demanda
le maire dont les genoux faisaient des castagnettes.
- Et alors une fois
que votre verre à été vidé, vous vous
êtes précipité vers les tonneaux pour vous resservir.
J’ai bien essayé de vous raisonner puis de vous en
empêcher mais rien à faire, vous m’avez menacé
avec votre couteau et avez continuer à vous enfiler de grandes
rasades de pif.
- Mais mon attitude
est lamentable, je dois renoncer à mon mandat que m’a-t-il
dont prit ?
- Certainement la
pression a été trop forte et vos nerfs ont lâché,
vous rendez-vous compte de ce que vous avez pu vivre durant cette
folle journée ?
- Oui mais ma fonction
m’impose de garder en toute circonstance un sang froid exemplaire.
J’ai cédé à la panique, je ne suis qu’un
maire minable et les électeurs ne me le pardonneront jamais
et je ne serais pas réélu et ma femme ne voudra plus
se faire ramoner par mon chibre royal.
Françouais
se marra intérieurement car la femme du maire s’était
fait tringler par une bonne trentaine de gus, puis c’était
fait lécher la chatte par toutes les vieilles de la maison
de retraite. Elle c’était fait aussi flageller par
l’infirmière en chef qui aimait tant matraquer les
petits vieux en les insultants.
- Ne vous inquiétez
pas, vous lui expliquez gentiment votre perte de sang froid et elle
saura vous comprendre et vous faire un petit traitement de faveur
qui vous remettra les idées en place.
- Vous croyez ?
demanda t-il en se grattant le nez.
- J’en suis
persuadé, mais par contre il va falloir faire un petit geste
pour vous faire pardonner.
- Oui, demandez-moi
n’importe quoi et je répondrais positivement.
- Bien, les gens
même s’ils n’ont plus l’habitude de boire,
gardent une certaine frustration de leur unique demi verre d’hier
soir, si vous voyez ce que je dire annonça très sérieusement
Françouais qui amorçait un début de gaule car
il repensait au cul blanc bourré de cellulite de la femme
du maire.
Tout penaud le maire
remercia chaleureusement Françouais de ses bons conseils
et alla commander à ses frais de nouveaux tonneaux de picrate
histoire de se faire pardonner auprès de ses concitoyens.
Françouais jubilait, il avait réussit en quelques
heures à tout faire basculer, l’ambiance d’antan
était de retour.
Les gosses qui avaient
joué toute la nuit dans les marécages rentraient crottés
et trempés jusqu’aux oreilles, à priori il n’y
avait pas de nouveau carambolage sur l’autoroute cela était
bon signe et prouvait qu’ils avaient été sages
comme des images. Lorsqu’ils passèrent devant Françouais
ils se prirent quelques taloches dans la gueule pour à leur
vue l’avoir mit de mauvaise humeur.
Dans la grange d’Igor,
tout le petit monde commençait à gigoter. Le réveil
était dur car les gens n’étaient plus habitués
à la picole et la gueule de bois se faisait d’autant
plus assassine. Les gens se relayaient à la porte de la grange
pour vider leur vessie et leurs boyaux, puis allèrent se
jeter un petit café cognac gentiment offert par le barman
qui verrait son chiffre d’affaire exploser.
Quelques courageux
commencèrent à la fraîche à dessiner
les plans de leur nouvelle bâtisse, des trucs style 40 000
mètres quarrés de plusieurs dizaines d’étages
recouverts de feuilles d’or avec piscine et chiotte à
tous les étages. Le vieux Dédé dessina sa future
grange avec des trayeuses à liposuccion et des vibromasseurs
électroniques à télécommande digitale.
Bref après quelques cognacs les esprits étaient chauds
sur le sujet et tout le monde y alla de son petit délire.
Fiston se dessina une niche à deux niveaux, un avec des pièges
à loup et des tapettes à souris et l’autre avec
de la paille et de l’avoine. La mère Demi se dessina
une maison construite autour d’une machine à laver
géante.
Françouais
qui voulait coûte que coûte garder son aura, organisa
les travaux et fit des équipes. Dans un premier temps il
fallait déblayer pour pouvoir reconstruire, seul ce qui n’était
pas noirci par les flammes serait garder.
Les journalistes
qui avaient eu vent des derniers événements étaient
légion à Saint Saturnin. Ils interviewaient n’importe
qui sur n’importe quoi et les réponses étaient
bien évidemment du n’importe quoi. Les dons affluaient
de toute la région et la bouffe et la boisson seraient assurées
pour tout le monde pour des semaines.
Les travaux avançaient
très rapidement et d’ici quelques jours certaines maisons
resplendiraient de nouveau. Fiston se fit gauler en train de taguer
des choses obscènes bourrées de fautes d’orthographe.
Il fut condamné à des travaux d’intérêt
généraux jusqu’à la fin des travaux,
au moins il serait occupé et ne penserait plus à faire
que des conneries.
Toutes les quarante
minutes Françouais et Belle maman se retrouvaient pour tirer
un petit coup, de ce côté aussi pépère
était satisfait car tout était revenu comme au bon
vieux temps.
Le maire qui souhaitait
se faire pardonner n’arrêtait pas de passer des commandes
de barriques de picrate pour racheter la populace qui avait repris
ses habitudes. Françouais avait même refilé
du GHB à son épouse pour qu’elle fasse à
son mari tous ses caprices d’un soir, ce qui eut sur lui un
effet fort positif car il retrouva le moral et claqua tout son pognon
dans l’achat de barriques.
Jamais on empêcherait
un Saint Saturnois de picoler et le bistrot avait retrouvé
sa fréquentation d’antan et du chœur de l’église
les culs bénis pouvaient entendre les chansons paillardes
des pochetrons. Françouais était toujours la vedette
incontestée quoique cela c’était tassé
un peu avec le temps mais il préférait que cela se
passe ainsi car il en avait marre de devoir tringler au quotidien
tout un tas de mégère qui l’ignoraient auparavant.
Les maisons aux
couleurs fraîches repoussaient comme des champignons et le
bled retrouvait sa splendeur d’antan. Les baraques n’étaient
pas forcément droites ou très sécurisées
mais qu’importe on aviserait ensuite. Les gens avaient aussi
prit l’habitude de prendre leurs repas en communauté
et de partouzer au quotidien dans la grange qui servait encore de
dortoir jusqu’à ce que tout le monde puisse rejoindre
son domicile.
Un samedi matin
vers dix heures, juste après la pause sauciflard vin blanc
la dernière ardoise fut posée. Le gus qui s’y
employait manqua de se casser la gueule en redescendant du toit
sous les applaudissements des connards content de voir que les travaux
prennent fin.
Après une
descente laborieuse les gens s’embrassèrent de bonheur,
la grande catastrophe était maintenant complètement
oubliée et le fil de la vie pouvait reprendre son rythme.
Quelques gus dont les pétoires avaient échappées
au grand incendie, allèrent les chercher, les chargèrent
aux cartouches à gros sel et tirèrent en l’air.
Cela puait, faisait du boucan mais semblait amuser la galerie. Quelques
corbeaux qui volaient en groupe en direction du ciné porno
de Goudriole les Fiotes accélérèrent le mouvement
histoire d’éviter de se faire saler.
Finaude et sa troupe
« les laiderons » entamèrent quelques mouvements
de majorette sous des airs de fanfare pour bien marquer l’événement.
Des vieux mataient les majorettes avec des sourires vicelards en
se tripotant la quéquette. Fiston qui passait pas là
se prit le bâton de majorette de Finaude dans la gueule et
détalla en hurlant. Dans son accélération il
niqua son string en peau de zébi des tropiques ce qui fit
marrer tout le monde. Vexé, il alla chercher quelques caillasses
pour les balarguer sur ces salopes de majorettes mais n’eut
pas le loisir de se défouler car il se fit choper par belle
maman qui ne voulait pas qu’il enlève son string à
l’extérieur.
Françouais
se gondolait comme un malpropre dans son coin, il était fort
fier de sa dernière connerie. Comme il soupçonnait
belle maman d’aller se faire planter à l’occasion
quelques radis de gauche et de droite, il avait placé une
tapette à souris sous la mèche de son minou. Comme
la vioque ne portait point de dessous, elle ne s’était
pas rendu compte de quoi que ce soit et Françouais saurait
rapidement qui se plaindrait d’avoir des douleurs au bout
de la queue. Françouais s’admira plusieurs minutes
dans la glace en se trouvant très intelligent, son génie
l’étonnait.
L’inauguration
du bled exceptionnellement rebaptisé Saint Saturnin 3000
prévue dans l’après midi attira des tonnes de
journalistes et politiques, le maire fit un discours complètement
inaudible et chia dans son froc. Il fut quasiment assommé
sous les coups de cabas de sa mégère. Il passa donc
pour un gros con devant les figures politiques et sous le feu des
caméras. Ne terminant même pas son discours foireux,
il s’enfuit en pleurnichant et s’enferma dans la cabane
du père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Voulant en
finir avec la vie, il se plongea la tête dans la bassine qui
n’avait pas été vidée depuis plusieurs
jours déjà. Sa tentative échoua car il ne supporta
pas les piqûres des mouches verte et bleue qui ne supportaient
pas qu’on les dérange en pleine activité de
butinage. De plus il se prit des coups de canne par le père
Bazzzin ce vieillard acariâtre qui ne supportait pas que l’on
joue avec les ustensiles des toilettes.
Belle maman qui
cherchait un banc pour poser son derche endolori par toutes les
folies de ces derniers jours, suivait le père Bazzzin ce
vieillard acariâtre qui continuait de ronchonner car ses chiottards
étaient sacrés. Un copain de fiston balança
quelques peaux de banane sous les panards du vieux qui dévissa
illico. Il se retrouva les quatre fers en l’air à pester
comme un tubard, on aurait cru un gros scarabée qui n’arrivait
pas à se remettre sur ses pattes. Belle maman n’eut
le temps de s’arrêter et prit le même chemin sauf
qu’elle tomba assise sur la tête du père Bazzzin
ce vieillard acariâtre. Elle n’eut pas trop le temps
de réaliser mais le père Bazzzin ce vicelard acariâtre
sauta sur l’occasion pour tenter d’introduire sa langue
dans son sexe. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendu
un léger bruit de ressort qui se tend et perçu immédiatement
une douleur à la langue. Il se mit à gueuler comme
un taulard à qui l’on présente une prostituée
faisandée sans l’autoriser à y toucher. Belle
maman qui pensait sincèrement lui avoir fait mal se redressa
et abandonna donc en chemin la tapette à langue, elle regretta
de ne pas avoir eu le temps de profiter de cette situation. Le vieux
se redressa comme un ressort, oublia sa canne et continua à
hurler la tapette au bout de la langue.
Françouais
en entendant la gueulante, su que l’amant était piégé
et qu’il découvrirait bientôt son identité.
Il fit durer le plaisir quelques instants et se dirigea en fermant
les yeux vers la source sonore. Il se prit un lampadaire dans la
troche mais cela ne l’énerva même pas car trop
content de l’excitation de sa proche découverte. Par
contre Il se fit un vieux dérapage sur une peau de banane
et s’explosa la gueule sur une poubelle chargée de
poisson pas frais. Un courageux réussit à ôter
cette satanée tapette et le père Bazzzin ce vieillard
acariâtre jura qu’on ne l’y reprendrait pas.
Chapitre suivant
|
 |