Les aventures de Françouais



Chapitre 15 - Le buffet campagnard


 
 

E n tant que maire de cette magnifique bourgade, je déclare le buffet campagnard ouvert ! claironna le maire tout fier d’avoir dans la place principale du bled l’ensemble de sa populace.
Les tables improvisées croulaient sous le poids de la boustifaille principalement composée de cochonnaille. Les rougeauds se bâfraient de sauciflards et pâtés en tous genres. On pouvait entendre à des dizaines de mètres à la ronde le claquement des mandibules des affamés qui se jetaient sur la bouffe. Exceptionnellement il y aurait du picrate, mais la distribution en serait limitée pour éviter tout dérapage, monsieur le maire ne souhaitait pas que la belle et guillerette ambiance de son bled ne se transforme en cauchemar. Les connards ayant en effet passé une journée difficile risquaient de révolutionner le coin comme jamais.
Françouais passait de groupe en groupe et à chaque fois suscitait l’admiration des uns et l’exclamation des autres. La plupart de ses dames à son approche se saisissaient d’un croûton de baguette ou d’une extrémité de sifflard pour se l’introduire dans le calebar. Certains avaient repéré le manège en se léchant d’avance les babines au plaisir qu’ils retrouveraient à becqueter du pain mou durant le cunnilingus du soir. Les petites natures se levèrent de table immédiatement le gourdin à la main pour aller décharger derrière la cabane du père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Finaude qui avait observé la vague de désertion se précipita aussi vers la cabane. En chemin elle manqua à plusieurs reprises de se prendre les pieds dans ses loches immondes qui lui descendaient jusqu’aux genoux. Mais elle arriva pile poil à temps pour recevoir une douche de foutre qui provenait de toute part. Lorsqu’elle revint maculée de semence en poussant des cris de plaisir, ses voisines de table se précipitèrent avec des morceaux de pain pour saucer.
Fiston ne comprit pas pourquoi des gus avaient été se branler, pour tenter de comprendre il alla derrière la cabane, sortit son élastique et le secoua mais ce dernier ne grandit pas d’un seul millimètre, il ne contribuerait donc pas à l’enspermement du coin. Tout penaud il rejoignit rapidement sa place pour continuer à se baffrer.
Le vieux avec son accordéon tout fier d’avoir la vedette et de contribuer à l’ambiance bon enfant qui régnait ici bas continuait à tordre dans tous les sens son instrument en grimaçant de plus belle. Une vieille pour ne pas le laisser mourir d’inanition lui donnait la becquée composée principalement de morceaux d’andouille fumée pré mâchés.
Le patron du troquet était le seul habilité à manœuvrer les robinets des tonneaux de picrate, il s’affairait à distribuer une première tournée que nul ne refusait. Cela lui rappela le bon temps des fiestas pantagruéliques qui dégénéraient systématiquement en partouze puis en bagarre générale. Il en profita pour avoir la main lourde histoire que les villageois ne se sentent pas frustrés.
- Mes chers amis dit le maire se levant car il attendait que tout le monde soit servit pour prononcer une nouvelle bafouille.
Les gens imitèrent le maire en levant leurs godets et en soupirant d’ennuis parce qu’ils ne pouvaient pas vider leurs godets pour s’en jeter un autre et qu’ils pensaient en prendre pour trois plombes d’un discours à chier.
- Mes chers amis, je suis si heureux d’être parmi vous en ce jour si important pour nous et je vous souhaite un bon appétit dit-il avant de se casser la gueule et de se prendre le contenu de son godet sur la tronche.
Les gens n’osèrent pas trop se poiler devant un spectacle si pitoyable, ils se contentèrent de descendre le précieux liquide avant de continuer de se baffrer. Cet individu était bien leur juste représentant car aussi crétin que la moyenne, il méritait ainsi amplement sa place. Comme il s’était reçu le bord de table sur le menton il se roulait par terre de douleur devant l’indifférence générale.
- Vas-y barman, c’est le moment d’exercer tes talents si tu veux que les gens immortalisent ce moment chuchota Françouais aux oreilles du barman.
A ces mots, le barman redoubla d’énergie pour servir la populace dont les papilles gustatives renouaient au plaisir de la buverie. Il reprit son énergie de ses vingt ans pour servir et resservir l’intégralité de ces soiffards. Le maire souffrait trop pour observer le manège alors que tout le monde avait retrouvé les réflexes d’antan lors des occasions de picole gratos. Le barman suait à grosses goûtes pour s’acharner à vider au plus vite les barriques si gentiment offertes. Françouais se gondolait de fierté car son pari était presque gagné, le bled retrouverait l’ambiance de naguère malgré la méfiance des autorités. Il était tellement heureux qu’il passait à côté de certaines propositions de mégères prêtes à lui réserver leurs progénitures dès qu’elles auraient atteint leur majorité.
Belle maman qui avait profité du trouble du maire pour se foutre la gueule sous un robinet de barrique et s’enfiler discrétos deux ou trois litres de rougeaud avait la tête qui tournait fortement. Elle sauta sur la première table venue, atterrit dans un plat de sifflard des montagnes noires aux noisettes. Le plat valdingua sur la tronche d’un pensionnaire de la maison de retraite qui avait paumé son râtelier depuis des lustres. Ahuri par le choc il se fit un doggy bag qu’il garderait pour les longues nuits de solitude ou il se retrouverait enfermé par l’infirmière en chef qui aurait souhaité le punir parce qu’il bandait mou. Elle était vautrée sur la table et cela fit marrer tout le monde qui en profita pour lever son verre une nouvelle fois. Le bar man redoublait de rapidité et aurait même impressionné par son énergie des observateurs de l’ONU, il avait retrouvé son style qui avait franchi à la bonne époque les frontières du canton et attirait les soiffards de tout le pays. Françouais hurla de bonheur devant un tel retour en arrière, il fut suivit illico par ses admirateurs. Tout le monde en profita bien évidemment pour vider son godet mais le bar man rôdait et s’assurait que personne ne soit à marée basse.
Belle maman malgré la tête qui tournait réussit à se relever sur la table et sous l’air de papy l’accordéoniste de service qui était équipé d’une paille pour ne pas mourir de soif, dansa une gigue frénétique. Elle leva la jambe en rythme et sous les applaudissements des vicelards qui continuaient à se gaver. Un rustaud se leva pour la choper et ne réussit qu’à lui déchirer la robe, les autres hurlèrent en tendant leurs godets vides. En effet le spectacle était si intense que le rythme d’enfer imposé par le bar man ne suffisait plus, ainsi quelques volontaires relevèrent leurs manches de chemise et mirent la main à la pâte. Le curé voyant que les choses dégénéraient rentra dans son église pour prier pour le salut des Saint Saturnois.
Belle maman fit le grand écart en frappant dans ses mains ce qui enthousiasma les Saint-Saturnoises qui déchirèrent leurs frusques et se mirent à tortiller du croupion. Les godets continuèrent un bon bout de temps à défiler puisque Françouais avait botté en touche, c'est-à-dire balancé des grands coups de grole dans la gueule du maire qui n’était plus dans l’état de nuire.
Les chansons paillardes se firent entendre timidement dans un premier temps puis le ton se haussa et le bruit de l’accordéon fut étouffé. Les paysans dont certains avaient les rouflaquettes roussies du fait des incendies du début de journée bouffaient comme des tarés en picolant et hurlant en même temps. Il n’était pas rare de voir un postillon de la taille d’une tranche de sifflard passer d’un rougeaud à un autre. A ce rythme les plats ne tardèrent pas à se vider mais il y avait encore du taf avec le picrate ou chaque Saint Saturnois pourrait raisonnablement en boire encore cinq litres, les organisateurs n’avaient pas lésinés. Les auréoles de transpiration augmentaient à vue d’œil sur les tenues défraîchies, puis la pluie fit son apparition. Une douce bruine qui brumisait les environs et firent du bien aux corps surchauffés par l’alcool et l’excitation. Ce rafraîchissement fit l’effet du trou Normand à la populace qui se jeta sur les derniers restes.
La pluie força progressivement et la couleur accompagnée de la bassesse du plafond indiquait qu’il y en aurait encore pour longtemps. Françouais décida donc de faire rouler les tonneaux vers la grange d’Igor, histoire d’éviter que les gens prennent froid. De plus les autorités ne manqueraient pas de leur rabacher le crâne que s’ils avaient été malades c’était à cause des doses astronomiques d’alcool ingérées. Tout le monde se dirigea donc vers la grange alors que la flotte commençait à dégouliner sévère.
Un bricolo de génie avait chopé la quasi-totalité des enceintes dans les carcasses de bagnoles désossées et s’acharnait à réinstaller le tout dans les mangeoires de la grange. Au fur et à mesure qu’il branchait un nouveau haut parleur à ce qui aurait pu ressembler à une boîte à musique, le son se rehaussait. Lorsqu’il eut terminé, il balargua un son monstrueux de techno et les pécores se regardèrent l’air abruti. Ce fut belle maman qui mit l’ambiance en se tortillant les bras en l’air ce qui laissait apparaître une magnifique collection de rillettes sous ses bras. Ce fut un concours généralisé de rillettes et certains en avaient même la gaule. Par mesure de sécurité il fut interdit de cloper ainsi Françouais alla tirer ses six clopes dehors sous l’œil admiratif des gamins qui n’en pouvaient plus de manger du regard leur héros favori.
L’odeur de bouse de vache qui régnait d’ordinaire fut rapidement transformée en odeur de transpiration et d’effluve de picrate de bon marché. Les pécores se trémoussaient, picolaient et commencèrent à se regarder amoureusement. La zique allait bien trop vite pour eux mais qu’importe l’heure était a la tuf et tout le monde frappait en cadence le sol. Il y avait tant de boucan et de vibrations que les poutres de la grange tremblaient et une fine poussière s’échappait des crevasses ou des trous de vers de bois.
Fiston partit avec les gamins à la pêche aux grenouilles dans les marécages car ils avaient piqué un soutard rouge qui serait idéal. De plus avec un petit peu de chance ils pourraient assister à un nouveau carambolage sur l’autoroute maintenant que celui du matin était déblayé.
Dans la grange des morceaux d’anthologie plus endiablés les uns que les autres se suivaient, le sol était maintenant trempé de sueur et de glaviots et les danseurs ne se lâchaient plus comme au début de la fiesta de peur de se trasher. Ce fut un remix de la célébrissime chanson « Tata Yoyo » qui fit basculer la soirée. Le DJ avait les mains en sang à force de mixer de manière si violente et pour se donner du courage il se foutait régulièrement des coups de boule dans la platine.
Comme les enfants n’étaient pas couchés, la fiesta ne dégénèrerait pas pour une fois en partouze. Lorsque l’on s’aperçu de leur disparition tout fut plus rose et les regards lubriques prirent le dessus. Comme tout le monde avait peur de la réaction des autorités, il fut décidé que personne ne se déssaperait et tout bascula sous la chanson « girls and boys are moving on the floor ». Personne ne su si la voix de Mireille Mathieu avait des effets aphrodisiaque mais toujours est-il que tout le monde commença à se tripoter sévère. Tout en gigotant sous la mélodie tonitruante les paysannes retroussèrent leurs jupons pour faire apparaître des minous grisonnants et pas frais, quand aux paysans, ils firent sauter leurs boutons de braguette. Quelques paysans homos qui avaient des bleus de travail spécialement aménagés firent sauter les boutons de la trappe arrière. Comme il n’y avait plus rien à boire, tout le monde s’enfourcha sauvagement alors que la voix de Mireille résonnait sous les toiles d’araignées.
Belle maman se fit prendre discrètement en sandwich tout en ayant pris en bouche le vieux Dédé qui n’arrivait pas à bander. Pour essayer de l’impliquer elle le mâchouilla délicatement puis de plus en plus fort mais le vieux n’arrêtait pas de péter. Finalement elle laissa le vieux Dédé seul devant ses attributs pendouillant, mais il ne fut pas seul longtemps car quelqu’un le pénétra à sec par la trappe arrière. Il poussait des cris porcins et avait maintenant de la buée sur les carreaux de ces culs de bouteille. Comme il commençait à avoir mal au cœur à cause du mouvement, il s’agrippa à la table de mixage pour plus de stabilité. L’ouvrier agricole qui le pénétrait s’acharnait comme un picador sur un taureau en rut. Il balança la purée en poussant des cris comme un agent de la SNCF à qui l’on coincerait les couilles entre les deux rails d’un aiguillage. Une fois que son chibre eut diminué de 95 pourcent, il tomba en arrière sur une masse de corps qui pompait. Le vieux Dédé gardait la pause car il en voulait encore et se fit au comble du plaisir, coincer une couille dans la platine.
Les cloportes continuèrent une bonne partie de la nuit à s’emmancher violemment. Françouais qui comme Belle maman avait été dans un premier temps voir ailleurs retrouva la vieille, lui renifla les dessous de bras et eut une érection à faire pâlir un sculpteur Egyptien d’obélisque.
Avant de roupiller sur le sol, tout le monde avec quelques auréoles supplémentaires rafistola sa tenue pour ne pas choquer et préserver la sécu de visites massives chez les psychiatres.

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