Les aventures de Françouais



Chapitre 2 -
Le combat du millénaire

 
 

Françouais ultra méga bourré avait sifflé l’équivalent d’un mois de sa pension. Il ne tenait plus droit et était infoutu de prononcer trois mots sans s'écrouler par terre fier de son humour et de son aura. Tout le monde se trouvait bien content de cet état car il avait tellement remporté de concours de picole que le champion était aujourd’hui tombé. Le patron du troquet l’avait fait gerber une bonne dizaine de fois à grand renfort de café salé mais son état semblait à chaque fois empirer. Il s’était ressaisit un moment mais il puait tellement du goulot, qu’il se retrouva bâillonné dans le caniveau. Il y avait bien mieux à faire que de s’occuper de lui et tout le monde attendait le début du combat.
Fiston avec ses peintures de guerre, campait devant le micro à la radio. Il c’était brossé les dents et avait enfilé pour l’occasion un string en peau d’emballage de sciure. Dans tout le bled il fleurait une bonne odeur de spaghettis bolognaise car chaque mégère avait sortit sa plus grosse marmite pour y faire mitonner de quoi remplir un ring transformé en piscine. Les deux combattantes Gertrouduc et Emilie qui s’étaient affronté sur les ondes quelques mois auparavant en venaient aujourd’hui aux mains.
Des connards à moitié bourrés fignolaient les derniers détails sur la place de l’église : vérification de l’étanchéité de la piscine en pissant dedans. De temps en temps on en voyait un se précipiter pour arroser les bacs à fleur à coup de grandes gerbe de ricard….

Pour rendre les candidates encore plus agressives, l’organisateur avait exigé qu ‘elle fut privées de relations sexuelles ces derniers mois. De plus pour pimenter le tout, on leur glisserait dans la culotte du poil à gratter juste avant le combat.
Le maire souriait toutes dents dehors car la presse reconnaîtrait enfin et ceci de manière unanime que Saint Saturnin Les Bains n’était pas le village si craignos que l’on pouvait dépeindre dans les faits divers. Les touristes viendraient, le commerce prospèrerait et de nouvelles putes arriveraient, bref cela relancerait la publicité pour la route du chibre et bien d’autres spécialités locales.
Le cuistot du troquet s’occupait de verser le contenu des marmites dans la piscine et goûtait le contenu de chacune d’elles. De temps à autre il rajoutait du sel, du poivre ou des épices. Les premiers spectateurs arrivaient, litrons dans les poches et à la main.
Pendant ce temps fiston s’essayait à son nouveau métier, il avait fait caca trois fois sur lui d’émotion mais il se jura que cette émission serait la meilleure du millénaire. Des âmes charitables portèrent Françouais en mode coma éthylique jusqu’à la radio ou il verrait son Fiston à l’œuvre en se réveillant, s’il se réveillait un jour.
Bien entendu, Fiston en profitait lâchement pour imposer son style sur les ondes. Voilà deux heures qu’il gueulait comme un putois des chansons enfantines avec les paroles qu’il avait trafiqué durant les cours de catéchisme. Le style était brut, cela changeait de l’accordéon et semblait plaire aux vieux qui reconnaissaient la voix d’un enfant de putain du pays.
Les deux maris des combattantes qui ne supportaient plus l’abstinence étaient devenus homo au fil du temps et ne cessaient s’enfiler. De la fenêtre de l’hôtel qu’il s’étaient gracieusement payés juste en face du ring, queue à l’air ils se branlaient mutuellement langoureusement. Heureusement pour éviter la surchauffe, ils ramassaient pour s’enduire la queue, les glaviots que le vieil Emile de l’étage au dessus balançait toutes les trente secondes. Ils en profitaient car ils savaient qu’ils devraient repasser à la femelle d’ici à quelques heures. Surtout que les gourdasses auraient suite à leur entraînement intensif besoin d’un max de gourdin.
La piscine fut remplie et la mère Demi se désigna volontaire pour le nettoyage. Elle ne souhaitait pas assister à ce spectacle décadent selon ses propres dires, mais plutôt aller avec les marmites chargées dans sa carriole nettoyer tout ce bric à brac à la rivière. Elle souhaitait surtout aussi se faire mettre à répétition par ânes qui triqueraient comme des malades car la coquine c’était enduit les dessous avec des sécrétions d’ânesse en rut.
Le cuistot expliqua à la foule et à Fiston qui était en direct par satellite que les spaghettis étaient trop chaudes pour que le combat commence de suite.
Autour du ring, une tournée générale de pastaga fut servie pour faire patienter la foule.
Fiston gueulait tellement dans le microphone que les techniciens du studio c’étaient cassés, les auditeurs ne savaient plus si c’était le dernier avion supersonique qui faisait trembler leurs vitres et les spectateurs se vengeaient sur le pastaga pour rendre le supplice supportable. Il imitait des cris d’animaux puis des bruits de moteurs deux temps et enfin des moteurs quatre temps.

Belle maman aux anges d’entendre sa petite créature chérie beugler dans les rues de Saint Saturnin avait enfin réussit à faire main basse sur la prothèse de Super Plombus. Elle se souvint de façon très émue de la soirée ou Super Cochon et Super Goret l’avaient défoncé à la dynamite et cela l’a mit en appétit. Elle s’allongea derrière le troquet dans un tas de purin, ôta ses frusques, écarta les pattes et à deux mains s’introduit violemment la prothèse. Elle ne put se retenir de pousser un cri bestial mais qui fut largement couvert par ceux de son fiston. Elle passa en mode va et vient en hurlant, Françouais n’avait qu’à pas picoler.
Pendant ce temps les combattantes continuaient à s’échauffer à un tel point qu’une odeur de poulet grillé flottait parmi l’odeur de Bolognaise.
Le cuistot trempa sa queue dans la mixture et brailla :
- Le ring est prêt.
Le silence se fit hormis l’autre abruti qui continuait de chanter ses chansons débiles sous un petit air de clarinette ainsi que belle maman qui hurlait de plaisir. Le jury s’installa solennellement et l’arbitre en maillot de bain sauta dans les spaghettis. Les deux combattantes se tenaient fièrement prêtes en arborant des tenues fluorescentes. On leur glissa quelques poignées de poil à gratter dans leurs strings respectifs, puis elles sautèrent dans la mixture.
Le maire se dressa pour prononcer un joli discours histoire d’immortaliser le combat mais se prit illico des casseroles sur la gueule et se barra en piaulant.
- Gagueu combat va commencer gueula Fiston du haut de sa fenêtre avec le fil du micro emmêlé dans sa ficelle de string.
Le bruit du gong déchira les tympans de tout le monde car un sumo de service qui c’était fait priver de dessins animés par sa maman depuis six mois, était spécialement sortit de sa chambre pour se défouler sur le bordel en ferraille. Il avait tapé tellement fort que les lorgnons des six premiers rangs furent explosés. Le sumo de service fut ramené manu militari dans sa chambre par sa maman qui le tenait par l’oreille et lui bottait le cul.
- Gagueu Lucien alias Canardon est sortit du coma et à juré que lorsque tous ses organes seront remis en place, il viendrait se venger. Le petit Saturnin attend ses parents derrière la cabane à chiote du père Bazzzin ce vieillard acariâtre. Les paris vont bientôt être clos, dépêchez-vous.
Après ces brillantes annonces, le combat commença. Les deux gourdasses s’insultaient histoire de faire monter l’ambiance et d’intimider l’adversaire.
- Alors la vieille grosse pute pustuleuse, elle sera dans un tel état qu’elle fera le tapin devant la maison de retraite après le combat ? demanda Emilie en se saisissant d’une poignée de pâtes pour la balancer en direction de son adversaire.
- Vieille radasse, tu ne fait triquer que du cinquième âge quand tu te coupes les ongles des pieds répliqua Gertrouduc.
- Va te raser la chatte vieille conne tes poils descendent jusqu’aux genoux.
L’ambiance montait sévère et quelques bagarres éclataient déjà dans les premiers rangs. Un cinquantenaire à tendence extême droite qui se grattait tranquillement les couilles se fit choper par deux jeunes et passa un sale moment. Les gamins le rossèrent à coup de pompe à clou à un tel point qu’il en cracha son ratelier puis lui caguèrent dans la bouche et partirent rejoindre les putes.
- Vieille chipie décatie lança Emilie.
- Vieille chouette abrutie répliqua Gertrouduc.
Les deux maris depuis leur chambre d’hôtel balancèrent la purée et s’évanouirent d’émotion. à l’étage au dessus, le vieil Emile se prit la jute dans la tronche et gueula après les pigeons qui dégueulassaient tout. Il s’essuya avec son tire jus et continua sa partie de glaviotage.
Gertrouduc comme Emilie commençait à avoir la chatte qui la grattait furieusement et ce fut cet élément qui déclencha véritablement les hostilités. A la manière d’un célèbre taureau du père machin, elle grattèrent de leur pied droit le sol. Gertrouduc releva son string qui l’a gênait ce qui laissa apparaître des pans de graisse monstrueusement plantés de poils noirs et raides. Emilie en fit autant mais elle était moins poilue et se fit siffler. Elles prirent leur élan et s’entrechoquèrent au beau milieu du ring. Le choc fut si violent qu’elles tombèrent toutes deux à la renverse dans les spaghettis. Le combat fut interrompu car les deux vedettes avaient disparu dans la mélasse. Lorsque le service d’ordre les repêcha, il fallut leur faire du bouche à bouche pour les ranimer. Les pompiers volontaires d’office pour cet exercice après chaque expiration mâchaient les pâtes qui étaient rejetées. Les deux gourdasses eurent droit à un petit coup de porto et rouvrirent les yeux. Couvertes de sauce tomate, elles continuaient à s’insulter. Elles se saisirent par les cheveux et se fouturent une peignée sans aucune pitié. Des gerbe de sauce passaient par dessus le ring pour exploser sur les spectateurs. Même les membres du jury ne savaient plus trop ou ils en étaient. Finalement on arrêta le premier round non pas parce que le temps était écoulé mais parce que tout le monde avait soif, le cuistot avait dû trop saler la mixture. Les deux combattantes en profitèrent pour se faire verser du pastaga pur dans le calebutte histoire de tenter d’atténuer les démangeaisons. Elle continuaient les insultes même durant les pauses et une baston éclata dans la tribune présidentielle. En effet le préfet cassa la gueule aux journalistes qui critiquaient l’arbitrage de ce combat. Le service d’ordre intervint très rapidement en passant systématiquement à tabac tout ce qui portait un appareil photo.
Des petits futés à l’aide de louche piquaient dans le ring des spaghettis pour les revendre à la portion.
- Gagueu les saloppes sont couverte de tomate, je trique comme un jeune voyou et mon père dirait : si une grosse saloppe se balade dans les parages qu’elle vienne illico me sucer gagueu gagueugueu. Gertrouduc et Emilie sont toujours à égalité, on peut voir que les deux gourdasses s’observent du même œil et que lorsqu’elles seront bien chaudes ce sera le combat du siècle. Déjà de tout part, mesdames et messieurs ça bastonne sévère, que va donc donner la fin de match dit un type qui discrètement avait débranché le micro de Fiston et qui en l’imitant essayait de relever le niveau.
Fiston se rendit compte du subterfuge et retourna la poubelle de Françouais pleine de détritus mal odorants sur la tronche de l’usurpateur. Puis à coups de pompe il le fit valdinguer dans les escaliers et retourna à son chef d’œuvre sonore en larguant des pets sifflant.
Le bus qui faisait la route du sexe pila car le chauffeur venait de s’écrouler victime d’un coma éthylique. Toujours les mêmes Japonais débarquèrent. Comme d’hab ils firent moultes séances de photos devant la scène puis goûtèrent les spaghets qui traînaient ça et là. Pour une fois ils n’avaient pas de retard sur la populace car ayant été visiter Goudriole Les Fiotes ils étaient gavé de gnole spéciale touristes. L’effet de la gnole était fort visible car ils ne faisaient que des conneries qui ne faisdaient rire qu’eux. Comme ensuite ils voulurent monter sur le ring pour exhiber leurs sexes, ils se firent choper par le service d’ordre aidé du public et le tout dégénéra en une gigantesque baston.
Lorsque le calme fut revenu, les deux combattantes se trouvaient en état de reprendre les hostilités. Leurs regards lançaient toujours des éclairs et elles avaient ôté une partie de leur tenue ce qui laissait apparaître de jolies marques de sauce tomates dans le dos et sur le ventre. Elles s’attrapèrent en hurlant et tentèrent de s’étriper. La foule en délire hurlait de bonheur et les paris tombaient. Le type qui vendait des boissons non alcoolisées abandonna son stand et alla se pendre au premier arbre venu.
A la fenêtre du studio d’enregistrement, fiston passa le micro à un hirsute.
- Le soleil source de vie, source de chaleur tu m’empêches d’aller me chercher dans la ruche des abeilles d’or ce précieux nectar qu’est le miel. Même pas grave car j’ai la ressource de me servir dans ma réserve collectée de nuit lorsque le soleil dort à rayon fermé. Je me gave du matin au soir et du soir au matin de ce précieux produit confectionné par des fées. Je m’en passe aussi sur la peau car lorsque je rentre chez moi en passant par la réserve naturelle, je peux alors me faire lécher par des ours. Alors et seulement alors je volette de fleur en fleur en caguant et crachant sur dame nature. Puis vient le moment de la pause et je m’en roule un petit nouveau que je coupe avec du trèfle à quatre feuilles, c’est si bon pour le moral. A la fin de ma pause, je laisse passer le troupeau de vache et d’éléphants volant et pour ne pas me stresser, je machouille des petites herbes euphorisantes. Après ma petite sieste spécialement étudiée pour laisser prendre au troupeau de l’avance, je me relève et titubant faisant je retrouve mon chemin parmi les fourmilières et taupinières que j’arrose volontiers avec mon chibre de bab. Mais pourquoi est-il désespérément petit depuis certaines expériences hors du commun ? La larme à l’œil je lève le regard et observe de magnifiques oiseaux poilus qui volent et en profite pour copuler. Je me prend une fiente de volatile dans la tronche mais ne me lave en aucun cas car il s’agit là d’un don de dame nature. Au contraire je l’étale sur mon visage et espère ardemment un autre don. Il me semblait flotter dans l’air mais je viens de me rendre compte que mon pied est noyé dans une bouse. Les mouches dans leur œuvre sculpturale sont dérangées et me le font aimablement remarquer en bourdonnant autour de ma bouche et divers orifices à l’air. Dieu m’expliquera t-il un jour leur amour pour les sphincters ? Par la force des chose la réalité à ressurgit et je continue sans me soucier de mon soulier perdu à traverser la décharge municipale. Je passe devant la partie organique et me fais applaudir par des myriades de parasites et plus spécialement des vers. J’aperçois au loin des tas de marguerites violettes, des clématites bleues et des cheminées qui crachent de la barbe à papa. Je jette en l’air mes vêtements qui ne retombent pas et nu je cours sur la grève arc en ciel. Mon esprit est tellement absorbé par l’essence de ces lieux que je ne distingue même plus les trésors de la nature chahutés par le flux des vagues. D’un coup je sens qu’une rondelle explose, comme si de force l’on me retenait et l’essence environnante me pénétrait et puis cela passe. Ces lieux si envoûtant cherchent à élargir le cercle de leurs influence. Mille souffles de rosée puis d’alizé me tannent mon cuir endurcit par les épreuves. Mais que ce passe t-il donc ? Ca y est je vole de nouveau. Le dépôt d’ordure me paraît si petit, qu’en vrille stratosphérique je suis partit. D’un coup d’un seul quelque chose me meurtri le pied, je dégringole en torche et m ‘écrase sur le sol boueux et puant de ces lieux. Quelques petits rats apeurés retournent se cacher derrière leur maman, cela tombe bien car c’était l’heure du goûter. Je relève la tête et me rend compte avec horreur que mon pied est coincé dans un piège à loup. Au loin je vois en rampant s’approcher une bande de chelou. Je m’en allume une autre et ça repart, je me retrouve avec des bouffées de chaleur dans le blizzard. Les types louche ont dû me libérer et je me retrouve sur un chemin à boiter. Malgré ce sentiment d’intense paix, je balance une grosse série de pets et sans me gêner je choque une brochette de Bretonnes qui s’en allaient au village le coiffe sur la tête. Pour achever de me distinguer je leur montre mon chibre déglingué. Effrayées elles se précipitent pour ranimer la bête. Tout elles essayeront de faire à l’ami Popol l’ex roi de la goudriole, des caresses des heures durant puis se feront choper par les ours. Oh j’aperçois la maison et maman m’attend avec un bâton, c’est l’heure de la baston.
Joachim, tout vert reprit sa respiration, il venait de crever le fantasme de sa vie qui était de s’exprimer à la radio sans se prendre des coups de bâton dans la tronche.
- Gagueu, c’était mon copain Joachim le baba qui voulait jacter en direct et qui vient de repartir s’en rouler une dit fièrement Fiston.
Joachim en profita pour avec son cutter, prendre quelques réserves de moquette pour la route et prit la poudre d’escampette.
Malgré ce discours radiophonique sans queue ni tête qui durait depuis de trop longues minutes, le combat continuait plus violent que jamais. Emilie griffait le poitrail de Gertrouduc qui hurlait comme une truie.
Le public qui en demandait toujours plus tapait des pieds d’extase.

Il n’y avait quasiment plus de spaghettis ni de tomate dans le ring spécialement aménagé pour l’occasion mais tout le monde en était couvert des pieds à la tête. Gertrouduc qui n’en pouvait plus lâcha les cheveux d’Emilie qui gisait dans le même état. Gertrouduc glissa sur un vers de terre qui depuis trois heures c’était escrimé à monter sur le ring pensant qu’il s’agissait d’une méga partouze dans du coulis de tomate. Elle tomba sur le ventre d’Emilie et sa tronche s’écrasa sur son bas ventre. Elles eurent le même réflexe de se déchirer avec les dents leurs strings respectifs et de se brouter mutuellement un mélange de poils, spaghettis, tomate et poil à gratter en poussant des râles. Les maris du haut de leur balcon qui venaient de retrouver leurs esprits se branlèrent mutuellement en hurlant de bonheur, ils pourraient maintenant faire des échanges et aussi des partouzes. Le père Emile en avala son glaviot et passa l’arme à gauche en triquant mou mais en triquant un maximum pour lui quand même
Puis comme tout le monde commençait à se faire chier littéralement, l’arbitre siffla la fin de la rencontre et prononça la fin du combat mais de toute façon les deux combattantes n’en avaient plus rien à foutre.

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