Les aventures de Françouais



Chapitre 15 - Quand on aime on ne compte pas


 
 

Le jour se levait à peine et l’on entendait le bruit caractéristique de la neige fraîchement tombé sous le pas des hommes. Ils arrivaient, malgré les doses d’alcool ingérées la veille au soir, ils avaient été fidèles à la demande de belle maman. Certains titubaient encore un petit peu et tous n’avaient pas réussit à évacuer le trop plein accumulé lors de la sauterie. Ils se prirent un petit déjeuner à base de tripaille de porc histoire de prendre des forces. Exceptionnellement on leur servit de l’alcool car il fallait absolument éviter qu’ils s’énervent et qu’ils détruisent l’hôtel. Le patron leur fila les clés de la chambre de Françouais et ils grimpèrent. Ils arrivèrent dans la chambre ou flottait une odeur de contenu de boyaux fraîchement vidés. Ils récupérèrent Françouais par les pieds et le traînèrent sur la moquette. Fiston qui ouvrit un œil à cause du raffut s’aperçut que le frottement des poils de poitrine de Françouais sur la moquette provoquait des étincelles. Fiston à cette vision rit beaucoup et pissa sur lui.
Françouais en calebutte auréolé et chaussette trouées se réveillait avec grand peine. Il était persuadé de se faire embarquer par les kufs à cause d’une vieille conneries oubliée.
- Oh qu’il est beau le champion hurlèrent les autochtones gorgés de tripaille de porc et de gros rouge.
Françouais avait franchement l’air d’une loque, ils lui enfilèrent de force un passe montagne et lui coincèrent une paire de lunettes. Pour éviter qu’il ne se tire, ils l’installèrent sur la luge portée par deux lascars aux épaules d’acier qui auraient fait peur à un taureau en rut.
Les espérances de belle maman furent comblées, un bûcheron resta dans son pucier. Il voulu l’entreprendre par un cunnilingus mais lorsqu’il pointa son blair au niveau de sa chatte, il fut prit de hauts de chœur. Belle maman toujours prête à rendre un service, lui saisit les deux oreilles pour qu’il la broute comme il se devait. Le brave garçon ne tint pas longtemps à ce rythme et gerba le picrate et la tripaille fraîchement ingéré. Il sauta du lit et s’enfuit sans demander son reste. Belle maman fort déçue trouva du réconfort avec son fiston qui la nettoya gentiment avec une cuillère à café.
Le convoi partit dans la bonne humeur à l’assaut des cimes. Françouais qui ne pigeait toujours pas ce qui lui arrivait grelottait et remontait ses chaussettes pour lutter contre le froid. Une superbe journée s’annonçait, des touristes ayant été mystérieusement prévenus débarquaient pour assister à la descente du siècle.
Toutes les chansons paillardes de la veille y repassèrent. Ils partirent dans la première cabine du téléférique à l’assaut de la montagne. Quelques trop longues minutes d’attente après, ils se retrouvèrent au plus haut point que pouvaient les emmener les remontées mécaniques de la station. L’ascension continua à pied, Françouais se gelait les couilles et ses poils débiles du fait de la chair de poule se dressaient sur son corps. Par pitié on lui passa une boutanche d’un alcool local infernal. Françouais se délecta et surtout retrouva ses esprits, il savait que ceci ne le réchaufferait que momentanément mais que c’était toujours bon à prendre.
Ils arrivèrent au sommet de la montagne mais les rayons du soleils ne parvenaient toujours pas à réchauffer Françouais qui trouva la force d’ouvrir la gueule.
- J’ai froid.
– Oh ! putaingue, il est tout violet, il va crever notre champion, vite il faut le couvrir.
Une âme charitable lui passa une doudoune. Il avait les quilles toujours à l’air mais cela allait mieux maintenant et on lui repassa une nouvelle boutanche de l’élixir des montagnes.
Un gus s’escrimait avec son talkie walkie, visiblement tout le gratin de la station et de la vallée attendait le long des pistes la nouvelle descente.
Belle maman maintenant nettoyée s’installa en bas des pistes avec une marmite de vin chaud.
Lorsque le top départ fut donné, la foule massée dans la descente retenait son souffle, tous les regards convergeaient vers un petit point qui se situait à la cime de la plus haute montagne. Au niveau de la cime, Françouais se faisait attacher à sa luge car il avait à plusieurs reprises tenté de prendre la tangente.
Un gros balaise l’installa face à la pente et entama dans son talkie walkie un compte à rebours :
- dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, partez !
Françouais était lâché, les yeux étaient rivés sur lui et il eut même le droit à quelques encouragements :
- Vas-y champion, fait tomber le record et fais nous une descente digne de ce nom.
Putain, il prenait de la vitesse et rapidement en plus car la pente était très forte. Son calebutte prenait le vent ce qui lui donnait une fière allure avec sa doudoune. Pour le moment il se devait d’éviter le moindre rocher car ces tarés de supporters remonteraient Françouais pour le balancer une nouvelle fois. Le pic de la montagne était passé, il y avait maintenant moins de rochers et pas encore d’arbres. Françouais avait donc un peu de marge. Il se pencha sur le côté pour essayer de dévier sa trajectoire et surtout d’éviter de prendre trop de vitesse. Comme la veille, il se matraqua de nouveau les couilles mais bizarrement la zone était devenue maintenant presque insensible , peut-être à cause du froid ?
Françouais faillit se découper dans une roue terminale de tire fesses et ne trouva son salut que grâce à une bosse dans les derniers centimètres. Comme il y commençait à y avoir du peuple qui le reluquait, il chercha en vain les deux bougresses qu’il avait chauffé la veille. Des mômes lui balancèrent des cailloux et des bâtons de ski mais grâce à la vitesse il était extrêmement difficile de faire mouche.
- Enfoirés de mômes, je reviendrais vous foutre des tartes dans la gueule et plus si affinité gueula Françouais.
- Rien à foutre, pauvre naze tu vas te détruire dans quelques secondes.
Ces mômes avaient raison, ‘tain quelle vitesse hallucinante. Françouais allait si vite que la neige verglacée faisait un bruit de ferraille au contact des ses patins. Il était déjà partit depuis quelques minutes mais ne voyait pas encore le bas des pistes, mais pourquoi l’avaient-ils monté aussi haut ?
Ce coup-ci, Françouais n’eut même pas le temps de revoir sa vie circuler devant ses yeux tellement il avait la trouille. Il se rapprochait dangereusement d’une cabane de trappeurs en plein dans sa ligne de mire. Il ne réussit à l’éviter et passa par la porte qui était ouverte. Comme sa vitesse était trop importante il passa à travers la cloison en embarquant des caisses de barda en tout genre.
- Chouette des pétards ! hurlèrent de joie des gamins en voyant les caisses et les bâtons de dynamite glisser sur la neige.
Certains s’empressèrent d’en allumer quelques uns pour le fun ce qui déclencha une grosse coulée de neige et autres saloperies laissées le long des pistes par les touristes. Devant ce spectacle Françouais adapta la position la plus aérodynamique possible pour éviter de se faire aspirer, attaché ses chances seraient nulles dans une avalanche et on lui mettrait encore ceci sur le dos.
Il dévala un mur ce qui eut pour effet d’augmenter sa vitesse et le décollage sur la première bosse au pied du mur fut immédiat. Il partit en hauteur et rebondit sur un câble de télécabine. Ceci eut pour effet de produire un bruit de ressort rigolo qui aurait pu faire marrer les spectateurs s’il n’y avait pas eu la coulée immédiatement après.
Françouais retomba dans les branches enneigées d’un sapin. Sa chute fut amortie et il retomba sur le sol avec une vitesse quasi nulle. Il put donc reprendre son chemin sans craindre de s’écraser gratuitement. Il passa la zone des sapins allègrement, la coulée avait été stoppée, c’était donc la joie. Il l’avait oubliée mais cette satanée piste de slalom qui avait failli lui être fatale la veille, se rappelait à son bon souvenir. Il prit de nouveau de la vitesse sous des salves d’applaudissement. Certains téméraires essayaient en surf ou en ski de le suivre mais ne pouvaient tenir ce rythme infernal et s’éclataient systématiquement au bout de quelques instants dans un pilonne, un chalet ou une dameuse. Toute la presse locale était présente et mitraillait en commentant ce nouvel exploit. Françouais savait que cette aventure finirait mal, il allait trop vite, ne savait pas s’arrêter et la piste se terminait par un immeuble majestueux. Les commentateurs fous furieux teasaient la foule qui devenait maintenant menaçante. Les gens se plaçaient dans le chemin du bolide pour essayer façon matador d’embrocher Françouais avec un bâton de ski. Il en dégomma une dizaine qui restèrent inerte sur la neige maculée de sang.
- Faites attention hurla quelqu’un dans un porte voix, vous arrivez en bas de la piste et vous allez vous écraser.
Un balourd de la station eut la bonne idée de vider un sac de sable dans la trajectoire de Françouais. Il arriva comme un fou et la luge décolla une nouvelle fois. Il fut projeté contre l’immeuble et par chance passa à travers une fenêtre. Des cris fusaient de toute parts dans la station, c’était la panique tout le monde courait dans tous les sens.
Françouais était retombé dans une chambre et avait explosé la luge. De rage il balança les morceaux par la fenêtre. Quelque chose le dérangea juste avant qu’il ne pique sa crise d’insultes et gestes obscènes. En effet il sentit une présence dans la pièce. En faisant visuellement le tour il se rendit compte que le lit était occupé et qu’il s’agissait de ses deux grandes copines de la veille. L’une sur l’autre elles poussaient des petits cris et ne semblaient même pas avoir entendu l’arrivée magistrale. Françouais tira d’un coup sec sur les couvrantes, les fifilles furent découvertes et dérangées.
- Alors les pupuces on passe du bon temps au lieu de regarder le champion faire sa petite descente ?
- Espèce de connard dégage et fous nous la paix.
Françouais arracha les deux petites culottes, jeta la première avec serviette par la fenêtre. Il chopa la ficelle du tampax de la seconde et tira dessus. Ceci produisit un bruit de bouchon que l’on ôte et il balança le tout par la fenêtre.
– Notre héros se vide de son sang, hurlèrent les gens au pied de l’immeuble en voyant des trucs ensanglantés tomber dans la neige.
– Ah ! on va moins rigoler maintenant gueula t-il en jetant sa doudoune et tendant un chibre emprisonné dans un calebutte suspect.
– Ah ! au secours crièrent les pucelles effarouchées.
Françouais descendit son calebutte pour laisser apparaître un chibre qui avait beaucoup lutté et qui présentait une jolie stalactite de glace. Malgré les effets du froid il bandait comme un taureau et il chopa la première par les jambes et la dépucela illico. Elle fut prise de frissons à cause de la température plus que fraîche et Françouais qui n’avait pas envie d’envoyer la purée lima jusqu’à ce qu’elle pousse des petits cris. Ensuite il attrapa l’autre qui était prostrée dans un coin et lui réserva le même sévice. Une fois la tâche accomplie il se dirigea vers les rideaux et s’y torcha le chibre ensanglanté. Les deux poupées complètement déconnectées regardaient bêtement le plafond.
Françouais leur fit un bras d’honneur, sortit de la chambre et claqua la porte.
Quelques instants plus tard les premiers secours arrivèrent dans la chambre des minettes et ne trouvèrent que du sang sur les rideaux et deux filles qui éberluées ne prononçaient la moindre parole.
- Il est gravement blessé et se vide de son sang, il a dû être apeuré en arrivant dans cette chambre et dérangeant ces deux demoiselles, nous devons le retrouver dès que possible annonça le chef sauveteur dans un micro.
Françouais descendit par l’escalier de service qui n’était jamais utilisé, il retrouva sa chambre qui était restée ouverte. Il intima à Fiston l’ordre de se tirer et d’aller faire des conneries ailleurs et s’habilla au plus vite. Il ne resterait pas une minute supplémentaire dans ce trou à rat ou on lui faisait faire des clowneries.
- Retrouvez donc et vite notre héros hurlait belle maman en se resservant un coup de vin chaud.
La station était en émois. Et Françouais alla discrétos s’en jeter un petit au troquet qui venait d’être déserté. Il s’allongea sur le zinc en ayant pris la précaution de se mettre le bec sous le robinet de bière pression ouvert. Il buva jusqu’à plus soif. Il se releva bien torché juste comme il aimait. Dans l’hôtel c’était l’émeute, chacun pensait avoir vu Françouais dans un coin imaginaire. Il se servit de sac poubelle grande taille derrière le comptoir et fila le plus discrètement possible. Quelques minutes après il revint sur ses pas pour embarquer quelques boutanches, l’occasion était trop belle. Il se chargea comme un taré et partit pour de bon une bouteille de gnac débouchée à la main. A la sortie de la station personne ne l’avait encore repéré, mais il devait faire très gaffe car il pouvait se faire choper à tout moment et se faire embarquer de nouveau sur une luge pour être balancé de la cime. Il se mit au bord de la route sur le talus enneigé et enfila deux sacs poubelles. Le plastique lui remontait jusque sous les bras et cela lui donnait un air très chou. Il liquida sa boutanche de gnac qu’il balança sur bagnole de police qui passait toutes sirènes hurlantes, puis donna des coups de reins pour descendre la pente.
Son objectif était fort simple, descendre jusqu’au plus bas dans la vallée pour y retrouver un troquet puis une route pour repartir dans son bled sinistre ou au moins on ne le forçait pas à réaliser des prouesses sportives. La descente fut laborieuse du fait de la neige non tassée, du fait des sapins qui avaient poussé de façon anarchique et du fait que Françouais ne maîtrisait plus trop ses réflexes. Dans la station, il régnait toujours la même effervescence et fiston avait plongé dans la marmite de vin chaud de belle maman qui gueulait comme un putois.
Françouais dû s’arrêter à plusieurs reprises, pour changer de sac plastique ou pour pisser mais avant chaque redémarrage il se buvait un petit coup afin de se soutenir moralement. Contrairement à la superbe descente réalisée quelques heures auparavant, il avançait maintenant comme un limaçon. Progressivement la neige se fit rare et enfin inexistante, Françouais se releva tout doucement.
La haut dans les nuages, l’hystérie continuait, les gens se jetaient par les fenêtres, se mutilaient ou se bituraient. A certains étages des partouzes sauvages s’improvisaient alors qu’à d’autres la chasse au Françouais était de mise. Françouais se débarrassa des sacs plastiques, il avait de nouveau mal au cul et jura qu’il ne ferait plus de glisse pendant un sacré bon bout de temps. Comme il lui restait quelques boutanches, il en ouvrit une nouvelle, histoire d’alléger son chargement et de se rincer le gosier. Il leva sa boutanche au séjour à la montagne gratos qui se terminait prématurément. Il regretta amèrement de n’avoir pu utiliser la totalité de ses bons de picole gratos, mais il arriverait à les revendre à un conard qui rêverait de découvrir ce lieu de rêve. Par ailleurs il ne manquerait pas de se vanter de son séjour et de la magnificence des lieux.
Il se mit à la recherche d’une voie à fort passage, histoire de tomber sur camionneur sympa qui le reconduirait dans son bled d’origine. Il réussit à rejoindre un chemin de terre, c’était déjà un bon début. Malgré sa tête qui commençait à tourner, il veilla à bien prendre des chemins qui descendaient afin de ne jamais se retrouver sur son point de départ.
Alors qu’il avançait péniblement en direction d’une éventuelle route goudronnée, un vieux paysan la clope au bec lui fit signe du haut de son tracteur.
Françouais observa ce véhicule avancer avec une vitesse instable, pour sûr il aurait la gerbe au bout de quelques minutes, mais ce moyen de transport lui permettrait de s’éloigner encore un peu plus des fous furieux. Le vieux avec sa tronche en biais avait l’air amical, une clope marronasse restait mystérieusement collée à sa lèvre inférieure alors qu’il jactait comme une pipelette.
– Bonjour mon p’tit m’sieur, je peux vous emmener quelque part ? demanda t-il amicalement en pilant avec son engin.
– Au premier bled que vous voulez répondit Françouais.
– Ah ben, j’va à Saint Glaude les Alouettes chercher des cigarettes et un petit pot de beurre, ça vous va ?
– Va pour Saint Glaude les Alouettes répondit Françouais en sautant dans la remorque remplie de porcelets.
– Vous inquiétez pas, a cet âge ils ne sont pas méchants, ils ne demandent qu’à jouer, je les promène un peu comme cela ils n’auront pas de lard inutile.
– Pas de problème entre bête on se comprend.
Françouais secoua la jambe car un porcelet lui grimpait dessus le prenant certainement pour une porcelette.
Le voyage fut de très courte durée car Saint Glaude les Alouettes était à cinq cent mètres. Françouais suivit le gus pour s’en jeter une bonne trentaine derrière la cravate.

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