Les aventures de Françouais


Chapitre 8 - Il n'y a plus de saison

 
 


Codec … Cot Cot Cot … pouvait-on entendre dans les poulaillers de Goudriole Les Fiotes.
Les connards étaient à l’affût de plumes de coq pour s’en mettre une chacun dans le cul et se bourrer la gueule comme l’avait ordonné le roi de la radio chibre mou.
Comme à Saint Saturnin Les Bains, les cafetiers remontaient des barriques de bière et de picrate pour fêter la grosse occasion.
Les curés des deux bleds respectifs avaient fait sonner le tocsin pour bien motiver les fidèles.
Des deux côtés, même les enfants et les animaux auraient droit à leur ration de picrate pour éponger le trop plein et donner plus de chance à sa ville.
L’on vit au hasard de fontaines publiques, des gens déjà bourrés venant se tremper la tronche dans de l’eau gelée pour débourrer. D’autres plus cultivés préféraient se tremper le cul dans une bassine d’eau gelée, cette méthode avait un double objectif, se laver le cul et tenter de dessaouler.
Tout le monde écoutait sans en perdre une miette les consignes de Françouais pour se présenter dans les meilleures conditions à cette extraordinaire occasion . Françouais surexcité par ce nouveau challenge fumait paquet de clopes sur paquets de clopes et picolait du cognac et autres breuvages à haut voltage à une cadence infernale. La plupart des animaux en pantis c’étaient tirés des locaux de la station de radio et se baladaient dans le bled. On commençait à voir des gros connards et des grosses connasses en pantis rose, d’ici à quelques heures celui ou celle qui ne serait pas accoutré de la sorte serait lynché illico presto.
Quand à fiston, après s’être fait chopper par les deux papis fouettard, il avait le cul en compote. Il s’était fait plusieurs lavements en débranchant carrément le tuyau d’arrivée d’eau pour se le foutre. Maintenant qu’il se sentait mieux, il avait été en mesure d’arracher les quelques clous rouillés qui lui étaient resté coincés sous la peau. Pour désinfecter le tout, il avait tout simplement été dans le local de nettoyage de badigeonner le derche d’eau de javel. Après plusieurs syncopes, il allait nettement mieux et ne sentait plus rien. Il fit copain copain avec l’hippopotame avec qui ils partagèrent de la nourriture avariée. Il fuma sa première clope et comme il avait avalé la fumé, fit de jolies pizza dans le sous-sol. Ils se couchèrent dans la paille l’un contre l’autre et fiston s’endormit comme un nouveau né, un pouce dans sa bouche et l’autre dans le cul de l’hippopotame.
Dans les rues de Goudriole Les Fiotes, les gens se pressaient sur la place de l’église tous à poil avec une plume de coq dans le cul. Certaines personnes, c’étaient fait un bouchon d’un diamètre un peu plus conséquent, y avaient enfoncé la plume et arboraient un léger sourire. Les autres arboraient plutôt une moue car la racine de la plume était assez irritante, ainsi le maire prit la décision que tout le monde se mette un bouchon.
Comme il n’y avait plus assez de plume de coq, Françouais avait donné sa bénédiction pour l’utilisation de plume de n’importe quel volatile. Certains frimeurs paradaient avec une plume de paon et quelques bourgeoises avec des plumes de cygne.
Drôle d’ambiance dans le bled, que des foufounes et des escargots gris blancs.
Du côté de Saint Saturnin les Bains, le spectacle du fait du port obligatoire de pantis rose était moins lamentable. Mais on échappait pas à quelques bides hors norme et quelques nibards qui traînaient par terre.
- Vous êtes toujours sur radio chibre mou l’émission préférée des ploucs, la bouffée d’air. Les majorettes dans les deux villages se préparent, ainsi que les fanfares, n’hésitez pas à appeler la station si besoin de plume ou de pantis rose. Nos stocks se vident mais il en reste encore. Je vous rappelle que les bénéfices de cette soirée seront intégralement reversés aux orphelins des ex-alcooliques anonymes.
- Hourra, vive les ex-alcooliques anonyme entonna la foule.
- Le principe de la soirée est fort simple, je vais vous rappeler les règles continuait Françouais, infatigable avec ses six clopes dans la bouche.
- Dès que vous entendrez l’orchestre, il faut que vous picoliez comme des gros connards, et vous êtes prié de finir vos verres. Les gens étant venus en voiture sont invités à dormir et gerber au gymnase.
Françouais omit de préciser que comme convenu avec des tziganes qui squattaient le terrain de foot, les véhicules se feraient dépouiller ainsi que les gens en mode gros comas éthylique.
Alors qu’une nouvelle excitation sournoise envahissait les habitants des deux contrées, un car de flics patrouillait discrètement dans les rues de Goudriole les Fiotes
En effet un individu dangereux évadé de l’asile devait roder dans les parages. Cet individu, fiston l’avait côtoyé durant son séjour linguistique à l’asile, il s’agissait de son pote Lucien.
Ce Lucien possédait un ensemble de théories fumeuses sur Canardon l’amis des WC et la recette du tanchopoulpe. Il se gavait depuis un mois de tanhcopoulpe matin, midi et soir. Il avait effectué les derniers réglages dans ce qui restait de l’asile et réussissait maintenant à tous les coups la destruction complète de la cuvette et l’infection totale des chiotards. Aux gardiens il avait laissé une lettre qui annonçait qu’il allait terroriser la populace de la région en détruisant systématiquement tout ce qui pouvait servir de chiotard.
Sa technique était si parfaite qu’il devait avant destruction s’assurer qu’il n’y ait de fumeur dans un rayon de vingt cinq mètres, sous peine d’explosion. A chaque fois il procédait de la même manière, poussant des bourdonnements façon mouche verte, il se rapprochait en zigzaguant de la cabine. Devant la porte, il y collait son oreille pour vérifier si les lieux étaient occupés ou non. Dans le cas ou quelqu’un squattait l’endroit, une gaule systématique envahissait son membre et il se pignolait furieusement en souriant niaisement. Une fois, une mégère qui avait pissé comme une grosse vache était ressortie prématurément de la cabine la culotte aux chevilles car elle souhaitait se laver la chatte à grande eau, dans le lavabo. Lorsqu’elle vu le spectacle la grosse reclaqua la porte et coinça le membre de Lucien. Alors qu’il gueulait comme un veau, la coquine essayait désespérément de s’introduire les cinq centimètres de chibre qui dépassaient. Elle ne le libéra que dix minutes plus tard en lui faisant promettre de la sauter. Lucien qui n’avait plus trop l’esprit à triquer, dû se saisir du balai à chiotte pour la satisfaire. Troublé par ces évènements il en oublia sa mission initiale et décida de changer de bled, il reviendrait se venger plus tard.
Les flics qui n’avaient pas connaissance de cet élément, cherchaient donc un individu louche, dégageant une odeur un peu particulière et doté d’un ventre bien rondouillard.
C’est en fait à Saint Saturnin que Lucien officierait. Devant les ravages de la nouvelle mode vestimentaire, il avait tiré le pantis rose du taureau du père Bazzzin ce vieillard acariâtre et rôdait autour de l’église. L’animal sous cortisone à cause d’un furoncle au cul n’avait rien sentit et n’avait donc pu comme à l’accoutumée réagir en chevauchant son détracteur. L’ennemi était en vue, une jolie petite cabane se dressait fièrement entre la poste et le bar des loches. Lucien avec sa casquette qui représentait des antennes d’insecte, se rapprocha en zigzaguant, il était passé en mode bourdonnement. Il brassait l’air avec ses bras en imitant des mouvements d’aile, mais devant le nombre de tarés qui pullulait dans le bled, il passa complètement inaperçu.
En se rapprochant, il constata que l’endroit était occupé. Il sortit son chibre et passa en mode pignole en se collant l’oreille à la porte. Le spectacle sonore était une merveille, il y avait des jurons, des rots, des pets qui accompagnait les bruits de merdasse. Triquant à mort, Lucien grimaçait de plaisir. Au moment fatidique il alla éjaculer dans le caniveau car les flics ne plaisantaient pas avec la propreté. Le père Bazzzin ce vieillard acariâtre qui avait finit de caguer, sortit de sa cabane et retourna au troquet.
Lucien qui avait retrouvé ses esprits, rentra dans la cabane et contempla de nombreuses minutes ce magnifique spectacle. Les couleurs et les parfums inoubliables donnaient l’envie à Lucien de s’installer dans ce bled idyllique. Il fut déçu de constater qu’il n’y avait pas de cuvette en faïence, mais une simple bassine. Soupirant, il ôta son pantis rose qu’il accrocha à la poignée et se mit en position. Les bourdonnements cessèrent, il se concentrait. Il fut gêné par le fait qu’il manquait quelques tuiles, ce qui laissait partir les odeurs.
Il s’appuya sur le bide et poussa comme un taré. Un vacarme effroyable s’en suivit, la cabane décolla d’une quinzaine de mètres. Même les connards dans le troquet voisin prirent peur et s’arrêtèrent de picoler. La bassine pleine de merde fut projetée à plusieurs kilomètres. Elle retomba sur le giro-phare de la camionnette des flics. Croyant à un attentat, ils sautèrent du véhicule pour se coucher la tête dans les mains sur le bitume. La camionnette poursuivi tranquillement son chemin et emplafonna le troquet du commerce. Les alcoolos sortirent en titubant par les fenêtres l’air abruti avec chacun sa plume dans le cul et les flics se relevèrent. Une rapide enquête releva qu’il s’agissait d’une bassine ‘made in Saint Saturnin les Bains’ qui contenait une substance inconnue pire que de la merde. La hache de guerre était de nouveau déterrée.
Une fois de retour sur le sol, Lucien était fort content de lui, il devait certainement avoir dépassé les quatre vingt quinze décibels réglementaires pour que son tir soit homologué. Le sol était encore chaud, il n’y avait plus de bassine mais la cabane avait tenue le coup. Lucien enfila son pantis rose et se tira au plus vite, pour garder sa forme olympienne, il se devait de s’enfiler une nouvelle super ration de tanchopoulpe. Il ne s’en était tiré qu’avec une bosse sur le crâne, à cause d’une tuile récalcitrante.
Les alcoolos du bar des loches sortirent l’air complètement ahuri. Ils pratiquaient leur sport favori après la picole, le tripotage de couilles sales.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, qui c’est qui trafique des choses pas catholiques dans ma cabane gueula le père Bazzzin ce vieillard acariâtre en brandissant sa canne vers le ciel.
- Ben fait donc attention, il doit s’agir d’une grosse bête pour avoir fait un potain pareil, une sorte de gros sanglier.
- Cré vingt dix dioux, que ça soit un sanglier ou un ours, il va voir de quel bois je me chauffe, j’men va lui fouttre une tel roustée qu’il ira caguer ailleurs la prochaine fois.
- Fait attention, père Bazzzin, tu veux pas que j’aille chercher min fusil ? demanda le patron du troquet.
- Cré vingt dix dioux, il va tâter du bâton cet animal.
C’est alors qu’en ouvrant la porte, le père Bazzzin eut la surprise de sa vie, la bassine avait disparue.
- Bein cré bon dix dioux d’nom di dioux, d’vingt dix dioux, d’bordel dix dioux, y m’ont volé ma bassine, faut-y pas être viiicieux pour faire ce genre de chose, viiicieux va, espèce de viiicieux.
Le père Bazzzin ce vieillard acariâtre écumait de rage, il martelait le bitume encore chaud avec sa canne, il tapait du pied et pestait. Il passerait le plus clair de son temps à raconter cette histoire durant les semaines qui suivraient à qui voudrait bien l’entendre.
Même le don du patron du troquet ne lui calma pas les esprits. En effet, pour tenter d’apaiser les esprits, le patron du troquet avait été chercher une vieille baignoire sabot hors d’âge, qui traînait dans son jardin et l’avait installé à la place de la bassine. Cela donnait à la cabane un certain cachet, par contre ce serait plus délicat pour caguer.
Lucien pendant ce temps c’était baffré de tanchopoulpe et avait une nouvelle méga envie de caguer. Il n’avait pas eu le temps matériel de repérer un nouvel endroit pour pratiquer ce formidable don de la nature. Il se remit la casquette à antennes d’insectes sur la tête, observa de loin la cabane, attendit encore quelques instants que les alcoolos réintègrent leur place au troquet. Il commença à bourdonner et s’avança en zigzaguant et battant des bras. Il ne prit même pas la peine de vérifier la disponibilité de la cabine, tant l’envie était pressante. A l’intérieure du troquet, personne n’avait rien vu, la conversation était partie sur le nuage de Tchernobyl qui avait du faire des effets sur un sanglier de la région qui aurait squatté la cabane.
Lucien se concentra de nouveau. Il eut du mal à trouver une position confortable sur la baignoire sabot. A ce niveau de la compétition, tout devait être parfaitement préparé. En position de tir, il grimaçait, ses oreilles rouges montraient à quel point il se mettait en condition. Il inspira toute l’air qu’il put, appuya sur son ventre, poussa et un boucan effroyable retentit dans le bled de nazes. La cabane s’éleva à une vingtaine de mètres, la baignoire qui dans un premier temps c’était enfoncé dans le bitume, avait avec la force centripète décollé et prit la même direction que la bassine quelques instants auparavant. Lucien qui déséquilibré par une mauvaise position au démarrage c’était retrouvé le nez dans les fleurs de Louisette Satremble et le cul à l’air, en l’air. Louisette s’évanouit cinq fois devant ce spectacle avant d’avoir le réflexe d’appeler ses copines de l’amicale des introductrices de bâtons de verger. La cabane retomba lourdement à trois mètres de sa position initiale. On pouvait voir un trou fumant d’un diamètre d’un mètre et d’une profondeur de deux mètres dans le sol.
Au bar des loches, sonnait un vent de révolution, en effet avec la puissance de la déflagration, une vitrine avait explosée ainsi que quelques verres. Et s’il y avait bien quelque chose que l’on ne pouvait enlever à un saint Saturnois, c’était bien son verre.
Les alcoolos soumis à un entraînement intensif sortirent avec des tronches encore plus abruties que de coutume. Le père Bazzzin ce vieillard acariâtre enrageait, c’était la deuxième fois aujourd’hui que sa cabane était la cible d’attentats.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, y vont m’la casser nom di dioux, j’vais appeler les flics si ça continue ce bazar.
- Fais attention, père Bazzzin, la bête est revenue, je prend min fusil. J’vas prendre de la chevrotine et d’la bonne, il va voir ce gros sanglier de quel bois nous nous chauffons ici.
- Bouh la grosse bête doit être toute velue et toute saugrenue dit un alcoolo homo se cachant derrière l’homme armé.
- Sacré vingt dix dioux d’nom di dioux gueulait le père Bazzzin ce vieillard acariâtre en balança des cailloux sur la cabane.
La porte s’entrouvrit et le patron du troquet balança les pruneaux. Une centaine de cartouches y passèrent, ça frelatait dur l’odeur de poudre dans le bled. L’épaule en confiture, les oreilles bourdonnantes, il cessa le feu, on y voyait d’ailleurs plus rien. La fumée faisait pleurer les alcoolos qui s’attendaient à voir un sanglier monstrueux sortir plombé de la cabane.
Après quelques minutes, alors que l’on commençait à y voir plus clair, la surprise fut de taille, la cabane était déserte.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, la bête à filé encore une fois, Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, c’est vraiment une viiicieuse, ah ouaip, une vicieuse c’te satanée bête.
- Regardez, il n’y a plus la baignoire, la bête m’a chipé ma baignoire.
- Si se n’est pas un sanglier, ce doit être finaude, elle cherchait à récupérer ces derniers jours des récipients pour faire des confitures avança un grand chauve au col roulé.
- Bouh, Finaude elle est monstrueuse et très vicieuse.
- Quand même regardez ce trou, le bitume est chaud, l’odeur intenable, même Finaude n’est pas capable de faire un boucan pareil et de dégager une telle odeur. De plus regardez la taille de la cabane, jamais elle ne pourrait y rentrer dit le Colombo alcoolo de service.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, je veux qu’on me rendre ma baignoire sabot et ma bassine. Cré vingt dix dioux d’nom di dioux gueulait comme un putois le père Bazzzin ce vieillard acariâtre en tapant du pied et en donnant des coups de canne sur le dos de son voisin qui était trop bourré pour ressentir quoique ce soit.
Ce coup ci la cabane avait un petit peu morflé, il est vrai qu’à l’origine elle n’avait pas été conçue pour ce genre d’exercices.
- Bon ben on va aller s’en jeter un petit en attendant que la bête revienne.
Lucien, se releva doucement. Là il ne devait plus être loin du record mondial, lorsque la discipline deviendrait olympique, il raflerait toutes les médailles au grand bonheur de sa maman qui avait toujours considéré son fils comme étant le dernier connard que la misère du monde ait portée. Il renfila son pantis rose, Louisette Satremble s’évanouit une nouvelle fois au moment même ou ses copines tambourinait à la porte pour admirer ce magnifique spectacle gratuit. Lucien se cassa par les champs, il reviendrait plus tard. Pendant ce temps les copines qui avaient enfoncé la porte, se disputaient pour faire du bouche à bouche avec la langue pour ranimer Louisette.
En chemin Lucien, repensait à son formidable tir, il c’était fait mal à la couille droite, sa position n’était donc pas parfaite, il pouvait encore mieux faire.
A Goudriole les Fiotes les menuisiers pour riposter avaient monté des catapultes. Tous les habitants possédant un récipient étaient fortement conviés à caguer dedans et à se rendre sur la place du bled.
On entendit un sifflement très aigu, quelque chose se rapprochait et allait leur tomber sur la gueule. Quelques habitants eurent le réflexe de plonger au sol et la baignoire se tracha sur le toit de la maison de retraite. La toiture éclata comme une coquille de noix que l’on casse. Le projectile traversa plusieurs niveaux et s’éclata au rez de chaussée, au pieds d’Emille Legrosfion, un compagnon de la libération ancien grand alcoolique. Les petits vieux furent avec leurs plumes dans le cul, tout en émoi. Encore une fois il fut impossible de donner un nom à cette matière que les habitants de Saint Saturnin leur balançait.
Toute la populace se vidait les boyaux dans des récipients et se pointait sur la place pour contribuer à l’effort de guerre. L’inauguration du premier tir de catapulte se fit avec un récipient d’une famille nombreuse, une baignoire aquamasse pleine de merde.
- Cinq, quatre, trois, deux, un, envoyez la purée entonna la foule désireuse de venger l’honneur de son bled.
Dans le calme revenu de Saint Saturnin les Bains, l’on entendit un sifflement, puis plusieurs. Des bruits de verre cassés, de toiture se firent entendrent. Il fallait se rendre à l’évidence, il tombait des récipients pleins de merde.
- C’est encore la bête, entendit-on dans le troquet des loches.
Ils rentrèrent le père Bazzzin ce vieillard acariâtre qui venait de se prendre sur la tronche un seau spécialement affrété. Le vieux gueulait comme un putois, ceci fit marrer tout le monde car il serait obligé de se laver, chose qui n’avait pas du lui arriver depuis de nombreuses années.
- Radio chibre mou, dernière dépêche, il pleut de la merde à Saint Saturnin les Bains. L’on m’informe aussi qu’il pleut aussi un truc bizarre à Goudriole Les Fiotes. J’espère que cette météo ne vous empêcheras pas de participer au concours de ce soir. Et n’oubliez pas, sortez avec un casque cracha dans son micro Françouais avant de s’allumer six clopes.
La musique reprit place, ce qui permit à Françouais de réceptionner son tonneau personnel commandé pour la beuverie. Il le caressa amoureusement et versa sa petite larme d’émotion.
Très rapidement la musique fut interrompue pour un nouveau flash spécial.
- Radio chibre mou, on vient de m’informer qu’un gros animal dangereux traîne dans les rues de Saint Saturnin les Bains. Il s’agirait d’un gros sanglier qui lâche des pets fracassants et qui pue très fort. La bête aurait été irradiée durant le passage du nuage radioactif de tchernobyl. La bête serait de plus intervenue durant la guerre du golfe, c’est vous dire si l’animal est vicieux. A ce jour nous déplorons deux explosions dans la cabane du père Bazzzin qui en est tout retourné. Nous vous conseillons de rentrer les enfants et de sortir les vieux.
Françouais s’enfila une demie bouteille de pastaga pur, remit la musique, il commençait à être chaud. Il regarda par la fenêtre en essayant de s’enlever de la narine une grosse boulette qui refusait de se décoller. Il se marra en voyant ses fans se prendre des pots de yaourt, des boites de conserves ou des bassines pleines de merde. N’y tenant plus il ouvrit la fenêtre et brailla :
- Enfoirés de Goudriolais, on aura votre peau.
Le fan club reprit illico les propos de Françouais. Fort satisfait, il referma la fenêtre, se dirigea direction le tonneau et enleva le bouchon. Avant de goûter ce fabuleux nectar, il ôta le bouchon et introduisit son chibre dans le tonneau. Il s’agissait d’une vieille tradition permettant d’éloigner les mauvais esprits de la murge.
Lucien, qui cherchait une planque dans la cambrousse commença à se prendre des trucs dégueulasses sur la tronche. Il se réfugia dans les chiotards de l’aire de repos pour naturistes. L’aire était déserte et les chiotards dégageaient une jolie odeur qui attirait des myriades de mouches. Il se dit que le dernier tanchopoulpe mangé ne devait pas être frais car un mal de ventre l’empêchait de savourer à plein régime ses deux premiers tirs.
Il disposait ici de tout le calme dont il aurait besoin pour effectuer des tirs optimums. Trois cabines, avec cette fois des cuvettes s’offraient à lui. La quatrième, il l’a garderait pour son dessert car il s’agissait d’un chiotard Turc déjà bien usagé.
Dans la demie heure qui suivit, les trois cuvettes prirent le même chemin des airs. L’avantage des cuvettes était que lorsqu’elle tombaient sur la place de Goudriole les Fiotes, elle explosaient et la mystérieuse matière puante s’étalait un maximum. Les Goudriolais qui continuaient de plus belle à canarder, essayèrent en vain de trouver des parades. Un chasseur eut la bonne idée, comme au ball trap, d’exploser la troisième cuvette en vol, ceci eut pour conséquence une dispersion encore plus efficace de cette matière.
Les hérissons fins connaisseurs de spectacles à grosses sensations, rapliquèrent très rapidement pour ne pas en louper une miette.
Les Goudriolais casqués se déchiraient les boyaux pour remplir chaque récipient à ras bord. Des équipes se chargeaient même de récupérer le lisier ainsi que les bouses et de les ramener par bennes complètes.
Une piscine gonflable pleine de lisier fut catapultée. Peut être à cause de sa forme particulière, elle dévia de sa trajectoire et s’explosa au beau milieu de l’autoroute. Ceci eut pour conséquence de surprendre les automobilistes et de provoquer un nouveau carambolage. Les autorités n’arrivaient toujours pas à s’expliquer la fréquence des carambolages dans ce coin ou il n’y avait que de la ligne droite, jamais de verglas ni de brouillard.
Lucien jubilait, les trois premières cabines étaient maintenant inutilisables, la réussite de sa mission était totale. Il s’enfila quelques litres de bière pour retrouver une pression honorable et se dirigea tel un sumo avant le combat vers la dernière cabine. La concentration était totale. Pas même les savants commentaires caractéristiques des chiottes publics ne le troublaient. Son ultime tir de la journée serait et de loin le meilleur. Au bout de quelques minutes, il balança son tir qui fit trembler la terre. Ses boyaux avec la puissance de feu vibraient de bonheur, ses tympans lui faisaient mal mais quelle joie pour lui que de vivre de telles sensations. Il devait maintenant penser à l’avenir, trouver une poissonnerie pour se préparer du tanchopoulpe afin de continuer à terroriser la cambrousse.
Quelques instants après la déflagration, un objet non identifié écorna le clocher Goudriollais et alla se nicher dans un pigeonnier. Les volatiles effrayés, dont certains étaient déjà à moitié déplumés à cause de la nouvelle tendance vestimentaire disparurent de ce bled de cons. Le type qui avait déjà dézingué une cuvette avec son pétard essaya en vain d’en plomber quelques uns.
Des bus de supporters de la périphérie arrivaient, pour une fois les invitations étaient bien parties. Cependant il demeurait un petit problème de communication, en effet la consigne de la plume dans le cul n’avait pas forcément été respectée. Du bus de Saint Gland descendaient des gens avec des trompettes dans le cul et du bus de Toucheleboulet, des gens avec des bouteilles de soda. L’on demanda à tout ce petit monde d’ôter ces objets et fit une distribution de plumes. Après quelques instants pour laisser aux sphincters dilatés reprendre une forme normale, une hôtesse souriante expliqua à la foule la façon de procéder. La pauvre qui venait spécialement de la ville n’avait pas encore comprit ce qui lui attendait ou elle était tombée. Elue Miss la bouse, elle était promise à un grand avenir d’hôtesse qui commençait à Goudriole Les Fiotes.
Trois plombes après, personne des nouveaux arrivant n’avait sa plume dans le cul. Certains l’arboraient à la robin des bois, d’autres dans la bouche, d’autres encore au dessus de l’oreille. L’hôtesse s’égosillait et commençait à perdre son sang froid mais personne ne pigeait ce qu’elle racontait. Elle finit par s’écrouler prise de convulsions.
Le maire du bled un fin organisateur en fiesta foireuse s’empressa de contacter la direction de radio chibre mou pour faire avancer l’heure du grand concours. De plus il ne pleuvait plus de saloperies et les Goudriollais n’avaient plus envie de caguer. Les bistrotiers sortaient les tonneaux, ça sentait un peu la merde mais la fête serait au rendez vous.

Chapitre suivant

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Attention ce site est naze et son contenu peut heurter votre sensibilité, c'est pour cela que vous avez certainement mieux à faire que de rester ici, passez votre chemin et oubliez ce site