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Codec … Cot Cot Cot …
pouvait-on entendre dans les poulaillers de Goudriole Les Fiotes.
Les connards étaient à l’affût de plumes
de coq pour s’en mettre une chacun dans le cul et se bourrer
la gueule comme l’avait ordonné le roi de la radio
chibre mou.
Comme à Saint Saturnin Les Bains, les cafetiers remontaient
des barriques de bière et de picrate pour fêter la
grosse occasion.
Les curés
des deux bleds respectifs avaient fait sonner le tocsin pour bien
motiver les fidèles.
Des deux côtés,
même les enfants et les animaux auraient droit à leur
ration de picrate pour éponger le trop plein et donner plus
de chance à sa ville.
L’on vit au
hasard de fontaines publiques, des gens déjà bourrés
venant se tremper la tronche dans de l’eau gelée pour
débourrer. D’autres plus cultivés préféraient
se tremper le cul dans une bassine d’eau gelée, cette
méthode avait un double objectif, se laver le cul et tenter
de dessaouler.
Tout le monde écoutait
sans en perdre une miette les consignes de Françouais pour
se présenter dans les meilleures conditions à cette
extraordinaire occasion . Françouais surexcité par
ce nouveau challenge fumait paquet de clopes sur paquets de clopes
et picolait du cognac et autres breuvages à haut voltage
à une cadence infernale. La plupart des animaux en pantis
c’étaient tirés des locaux de la station de
radio et se baladaient dans le bled. On commençait à
voir des gros connards et des grosses connasses en pantis rose,
d’ici à quelques heures celui ou celle qui ne serait
pas accoutré de la sorte serait lynché illico presto.
Quand à fiston,
après s’être fait chopper par les deux papis
fouettard, il avait le cul en compote. Il s’était fait
plusieurs lavements en débranchant carrément le tuyau
d’arrivée d’eau pour se le foutre. Maintenant
qu’il se sentait mieux, il avait été en mesure
d’arracher les quelques clous rouillés qui lui étaient
resté coincés sous la peau. Pour désinfecter
le tout, il avait tout simplement été dans le local
de nettoyage de badigeonner le derche d’eau de javel. Après
plusieurs syncopes, il allait nettement mieux et ne sentait plus
rien. Il fit copain copain avec l’hippopotame avec qui ils
partagèrent de la nourriture avariée. Il fuma sa première
clope et comme il avait avalé la fumé, fit de jolies
pizza dans le sous-sol. Ils se couchèrent dans la paille
l’un contre l’autre et fiston s’endormit comme
un nouveau né, un pouce dans sa bouche et l’autre dans
le cul de l’hippopotame.
Dans les rues de
Goudriole Les Fiotes, les gens se pressaient sur la place de l’église
tous à poil avec une plume de coq dans le cul. Certaines
personnes, c’étaient fait un bouchon d’un diamètre
un peu plus conséquent, y avaient enfoncé la plume
et arboraient un léger sourire. Les autres arboraient plutôt
une moue car la racine de la plume était assez irritante,
ainsi le maire prit la décision que tout le monde se mette
un bouchon.
Comme il n’y
avait plus assez de plume de coq, Françouais avait donné
sa bénédiction pour l’utilisation de plume de
n’importe quel volatile. Certains frimeurs paradaient avec
une plume de paon et quelques bourgeoises avec des plumes de cygne.
Drôle d’ambiance
dans le bled, que des foufounes et des escargots gris blancs.
Du côté
de Saint Saturnin les Bains, le spectacle du fait du port obligatoire
de pantis rose était moins lamentable. Mais on échappait
pas à quelques bides hors norme et quelques nibards qui traînaient
par terre.
- Vous êtes toujours sur radio chibre mou l’émission
préférée des ploucs, la bouffée d’air.
Les majorettes dans les deux villages se préparent, ainsi
que les fanfares, n’hésitez pas à appeler la
station si besoin de plume ou de pantis rose. Nos stocks se vident
mais il en reste encore. Je vous rappelle que les bénéfices
de cette soirée seront intégralement reversés
aux orphelins des ex-alcooliques anonymes.
- Hourra, vive les ex-alcooliques anonyme entonna la foule.
- Le principe de la soirée est fort simple, je vais vous
rappeler les règles continuait Françouais, infatigable
avec ses six clopes dans la bouche.
- Dès que vous entendrez l’orchestre, il faut que vous
picoliez comme des gros connards, et vous êtes prié
de finir vos verres. Les gens étant venus en voiture sont
invités à dormir et gerber au gymnase.
Françouais
omit de préciser que comme convenu avec des tziganes qui
squattaient le terrain de foot, les véhicules se feraient
dépouiller ainsi que les gens en mode gros comas éthylique.
Alors qu’une
nouvelle excitation sournoise envahissait les habitants des deux
contrées, un car de flics patrouillait discrètement
dans les rues de Goudriole les Fiotes
En effet un individu dangereux évadé de l’asile
devait roder dans les parages. Cet individu, fiston l’avait
côtoyé durant son séjour linguistique à
l’asile, il s’agissait de son pote Lucien.
Ce Lucien possédait un ensemble de théories fumeuses
sur Canardon l’amis des WC et la recette du tanchopoulpe.
Il se gavait depuis un mois de tanhcopoulpe matin, midi et soir.
Il avait effectué les derniers réglages dans ce qui
restait de l’asile et réussissait maintenant à
tous les coups la destruction complète de la cuvette et l’infection
totale des chiotards. Aux gardiens il avait laissé une lettre
qui annonçait qu’il allait terroriser la populace de
la région en détruisant systématiquement tout
ce qui pouvait servir de chiotard.
Sa technique était
si parfaite qu’il devait avant destruction s’assurer
qu’il n’y ait de fumeur dans un rayon de vingt cinq
mètres, sous peine d’explosion. A chaque fois il procédait
de la même manière, poussant des bourdonnements façon
mouche verte, il se rapprochait en zigzaguant de la cabine. Devant
la porte, il y collait son oreille pour vérifier si les lieux
étaient occupés ou non. Dans le cas ou quelqu’un
squattait l’endroit, une gaule systématique envahissait
son membre et il se pignolait furieusement en souriant niaisement.
Une fois, une mégère
qui avait pissé comme une grosse vache était ressortie
prématurément de la cabine la culotte aux chevilles
car elle souhaitait se laver la chatte à grande eau, dans
le lavabo. Lorsqu’elle vu le spectacle la grosse reclaqua
la porte et coinça le membre de Lucien. Alors qu’il
gueulait comme un veau, la coquine essayait désespérément
de s’introduire les cinq centimètres de chibre qui
dépassaient. Elle ne le libéra que dix minutes plus
tard en lui faisant promettre de la sauter. Lucien qui n’avait
plus trop l’esprit à triquer, dû se saisir du
balai à chiotte pour la satisfaire. Troublé par ces
évènements il en oublia sa mission initiale et décida
de changer de bled, il reviendrait se venger plus tard.
Les flics qui n’avaient
pas connaissance de cet élément, cherchaient donc
un individu louche, dégageant une odeur un peu particulière
et doté d’un ventre bien rondouillard.
C’est en fait à Saint Saturnin que Lucien officierait.
Devant les ravages de la nouvelle mode vestimentaire, il avait tiré
le pantis rose du taureau du père Bazzzin ce vieillard acariâtre
et rôdait autour de l’église. L’animal
sous cortisone à cause d’un furoncle au cul n’avait
rien sentit et n’avait donc pu comme à l’accoutumée
réagir en chevauchant son détracteur. L’ennemi
était en vue, une jolie petite cabane se dressait fièrement
entre la poste et le bar des loches. Lucien avec sa casquette qui
représentait des antennes d’insecte, se rapprocha en
zigzaguant, il était passé en mode bourdonnement.
Il brassait l’air avec ses bras en imitant des mouvements
d’aile, mais devant le nombre de tarés qui pullulait
dans le bled, il passa complètement inaperçu.
En se rapprochant,
il constata que l’endroit était occupé. Il sortit
son chibre et passa en mode pignole en se collant l’oreille
à la porte. Le spectacle sonore était une merveille,
il y avait des jurons, des rots, des pets qui accompagnait les bruits
de merdasse. Triquant à mort, Lucien grimaçait de
plaisir. Au moment fatidique il alla éjaculer dans le caniveau
car les flics ne plaisantaient pas avec la propreté. Le père
Bazzzin ce vieillard acariâtre qui avait finit de caguer,
sortit de sa cabane et retourna au troquet.
Lucien qui avait
retrouvé ses esprits, rentra dans la cabane et contempla
de nombreuses minutes ce magnifique spectacle. Les couleurs et les
parfums inoubliables donnaient l’envie à Lucien de
s’installer dans ce bled idyllique. Il fut déçu
de constater qu’il n’y avait pas de cuvette en faïence,
mais une simple bassine. Soupirant, il ôta son pantis rose
qu’il accrocha à la poignée et se mit en position.
Les bourdonnements cessèrent, il se concentrait. Il fut gêné
par le fait qu’il manquait quelques tuiles, ce qui laissait
partir les odeurs.
Il s’appuya
sur le bide et poussa comme un taré. Un vacarme effroyable
s’en suivit, la cabane décolla d’une quinzaine
de mètres. Même les connards dans le troquet voisin
prirent peur et s’arrêtèrent de picoler. La bassine
pleine de merde fut projetée à plusieurs kilomètres.
Elle retomba sur le giro-phare de la camionnette des flics. Croyant
à un attentat, ils sautèrent du véhicule pour
se coucher la tête dans les mains sur le bitume. La camionnette
poursuivi tranquillement son chemin et emplafonna le troquet du
commerce. Les alcoolos sortirent en titubant par les fenêtres
l’air abruti avec chacun sa plume dans le cul et les flics
se relevèrent. Une rapide enquête releva qu’il
s’agissait d’une bassine ‘made in Saint Saturnin
les Bains’ qui contenait une substance inconnue pire que de
la merde. La hache de guerre était de nouveau déterrée.
Une fois de retour
sur le sol, Lucien était fort content de lui, il devait certainement
avoir dépassé les quatre vingt quinze décibels
réglementaires pour que son tir soit homologué. Le
sol était encore chaud, il n’y avait plus de bassine
mais la cabane avait tenue le coup. Lucien enfila son pantis rose
et se tira au plus vite, pour garder sa forme olympienne, il se
devait de s’enfiler une nouvelle super ration de tanchopoulpe.
Il ne s’en était tiré qu’avec une bosse
sur le crâne, à cause d’une tuile récalcitrante.
Les alcoolos du
bar des loches sortirent l’air complètement ahuri.
Ils pratiquaient leur sport favori après la picole, le tripotage
de couilles sales.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, qui c’est
qui trafique des choses pas catholiques dans ma cabane gueula le
père Bazzzin ce vieillard acariâtre en brandissant
sa canne vers le ciel.
- Ben fait donc attention, il doit s’agir d’une grosse
bête pour avoir fait un potain pareil, une sorte de gros sanglier.
- Cré vingt dix dioux, que ça soit un sanglier ou
un ours, il va voir de quel bois je me chauffe, j’men va lui
fouttre une tel roustée qu’il ira caguer ailleurs la
prochaine fois.
- Fait attention, père Bazzzin, tu veux pas que j’aille
chercher min fusil ? demanda le patron du troquet.
- Cré vingt dix dioux, il va tâter du bâton cet
animal.
C’est alors qu’en ouvrant la porte, le père Bazzzin
eut la surprise de sa vie, la bassine avait disparue.
- Bein cré bon dix dioux d’nom di dioux, d’vingt
dix dioux, d’bordel dix dioux, y m’ont volé ma
bassine, faut-y pas être viiicieux pour faire ce genre de
chose, viiicieux va, espèce de viiicieux.
Le père Bazzzin
ce vieillard acariâtre écumait de rage, il martelait
le bitume encore chaud avec sa canne, il tapait du pied et pestait.
Il passerait le plus clair de son temps à raconter cette
histoire durant les semaines qui suivraient à qui voudrait
bien l’entendre.
Même le don du patron du troquet ne lui calma pas les esprits.
En effet, pour tenter d’apaiser les esprits, le patron du
troquet avait été chercher une vieille baignoire sabot
hors d’âge, qui traînait dans son jardin et l’avait
installé à la place de la bassine. Cela donnait à
la cabane un certain cachet, par contre ce serait plus délicat
pour caguer.
Lucien pendant ce
temps c’était baffré de tanchopoulpe et avait
une nouvelle méga envie de caguer. Il n’avait pas eu
le temps matériel de repérer un nouvel endroit pour
pratiquer ce formidable don de la nature. Il se remit la casquette
à antennes d’insectes sur la tête, observa de
loin la cabane, attendit encore quelques instants que les alcoolos
réintègrent leur place au troquet. Il commença
à bourdonner et s’avança en zigzaguant et battant
des bras. Il ne prit même pas la peine de vérifier
la disponibilité de la cabine, tant l’envie était
pressante. A l’intérieure du troquet, personne n’avait
rien vu, la conversation était partie sur le nuage de Tchernobyl
qui avait du faire des effets sur un sanglier de la région
qui aurait squatté la cabane.
Lucien se concentra
de nouveau. Il eut du mal à trouver une position confortable
sur la baignoire sabot. A ce niveau de la compétition, tout
devait être parfaitement préparé. En position
de tir, il grimaçait, ses oreilles rouges montraient à
quel point il se mettait en condition. Il inspira toute l’air
qu’il put, appuya sur son ventre, poussa et un boucan effroyable
retentit dans le bled de nazes. La cabane s’éleva à
une vingtaine de mètres, la baignoire qui dans un premier
temps c’était enfoncé dans le bitume, avait
avec la force centripète décollé et prit la
même direction que la bassine quelques instants auparavant.
Lucien qui déséquilibré par une mauvaise position
au démarrage c’était retrouvé le nez
dans les fleurs de Louisette Satremble et le cul à l’air,
en l’air. Louisette s’évanouit cinq fois devant
ce spectacle avant d’avoir le réflexe d’appeler
ses copines de l’amicale des introductrices de bâtons
de verger. La cabane retomba lourdement à trois mètres
de sa position initiale. On pouvait voir un trou fumant d’un
diamètre d’un mètre et d’une profondeur
de deux mètres dans le sol.
Au bar des loches,
sonnait un vent de révolution, en effet avec la puissance
de la déflagration, une vitrine avait explosée ainsi
que quelques verres. Et s’il y avait bien quelque chose que
l’on ne pouvait enlever à un saint Saturnois, c’était
bien son verre.
Les alcoolos soumis
à un entraînement intensif sortirent avec des tronches
encore plus abruties que de coutume. Le père Bazzzin ce vieillard
acariâtre enrageait, c’était la deuxième
fois aujourd’hui que sa cabane était la cible d’attentats.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, y vont m’la
casser nom di dioux, j’vais appeler les flics si ça
continue ce bazar.
- Fais attention, père Bazzzin, la bête est revenue,
je prend min fusil. J’vas prendre de la chevrotine et d’la
bonne, il va voir ce gros sanglier de quel bois nous nous chauffons
ici.
- Bouh la grosse bête doit être toute velue et toute
saugrenue dit un alcoolo homo se cachant derrière l’homme
armé.
- Sacré vingt dix dioux d’nom di dioux gueulait le
père Bazzzin ce vieillard acariâtre en balança
des cailloux sur la cabane.
La porte s’entrouvrit
et le patron du troquet balança les pruneaux. Une centaine
de cartouches y passèrent, ça frelatait dur l’odeur
de poudre dans le bled. L’épaule en confiture, les
oreilles bourdonnantes, il cessa le feu, on y voyait d’ailleurs
plus rien. La fumée faisait pleurer les alcoolos qui s’attendaient
à voir un sanglier monstrueux sortir plombé de la
cabane.
Après quelques
minutes, alors que l’on commençait à y voir
plus clair, la surprise fut de taille, la cabane était déserte.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, la bête
à filé encore une fois, Cré vingt dix dioux
d’nom di dioux, c’est vraiment une viiicieuse, ah ouaip,
une vicieuse c’te satanée bête.
- Regardez, il n’y a plus la baignoire, la bête m’a
chipé ma baignoire.
- Si se n’est pas un sanglier, ce doit être finaude,
elle cherchait à récupérer ces derniers jours
des récipients pour faire des confitures avança un
grand chauve au col roulé.
- Bouh, Finaude elle est monstrueuse et très vicieuse.
- Quand même regardez ce trou, le bitume est chaud, l’odeur
intenable, même Finaude n’est pas capable de faire un
boucan pareil et de dégager une telle odeur. De plus regardez
la taille de la cabane, jamais elle ne pourrait y rentrer dit le
Colombo alcoolo de service.
- Cré vingt dix dioux d’nom di dioux, je veux qu’on
me rendre ma baignoire sabot et ma bassine. Cré vingt dix
dioux d’nom di dioux gueulait comme un putois le père
Bazzzin ce vieillard acariâtre en tapant du pied et en donnant
des coups de canne sur le dos de son voisin qui était trop
bourré pour ressentir quoique ce soit.
Ce coup ci la cabane
avait un petit peu morflé, il est vrai qu’à
l’origine elle n’avait pas été conçue
pour ce genre d’exercices.
- Bon ben on va aller s’en jeter un petit en attendant que
la bête revienne.
Lucien, se releva doucement. Là il ne devait plus être
loin du record mondial, lorsque la discipline deviendrait olympique,
il raflerait toutes les médailles au grand bonheur de sa
maman qui avait toujours considéré son fils comme
étant le dernier connard que la misère du monde ait
portée. Il renfila son pantis rose, Louisette Satremble s’évanouit
une nouvelle fois au moment même ou ses copines tambourinait
à la porte pour admirer ce magnifique spectacle gratuit.
Lucien se cassa par les champs, il reviendrait plus tard. Pendant
ce temps les copines qui avaient enfoncé la porte, se disputaient
pour faire du bouche à bouche avec la langue pour ranimer
Louisette.
En chemin Lucien,
repensait à son formidable tir, il c’était fait
mal à la couille droite, sa position n’était
donc pas parfaite, il pouvait encore mieux faire.
A Goudriole les
Fiotes les menuisiers pour riposter avaient monté des catapultes.
Tous les habitants possédant un récipient étaient
fortement conviés à caguer dedans et à se rendre
sur la place du bled.
On entendit un sifflement
très aigu, quelque chose se rapprochait et allait leur tomber
sur la gueule. Quelques habitants eurent le réflexe de plonger
au sol et la baignoire se tracha sur le toit de la maison de retraite.
La toiture éclata comme une coquille de noix que l’on
casse. Le projectile traversa plusieurs niveaux et s’éclata
au rez de chaussée, au pieds d’Emille Legrosfion, un
compagnon de la libération ancien grand alcoolique. Les petits
vieux furent avec leurs plumes dans le cul, tout en émoi.
Encore une fois il fut impossible de donner un nom à cette
matière que les habitants de Saint Saturnin leur balançait.
Toute la populace
se vidait les boyaux dans des récipients et se pointait sur
la place pour contribuer à l’effort de guerre. L’inauguration
du premier tir de catapulte se fit avec un récipient d’une
famille nombreuse, une baignoire aquamasse pleine de merde.
- Cinq, quatre, trois, deux, un, envoyez la purée entonna
la foule désireuse de venger l’honneur de son bled.
Dans le calme revenu
de Saint Saturnin les Bains, l’on entendit un sifflement,
puis plusieurs. Des bruits de verre cassés, de toiture se
firent entendrent. Il fallait se rendre à l’évidence,
il tombait des récipients pleins de merde.
- C’est encore la bête, entendit-on dans le troquet
des loches.
Ils rentrèrent le père Bazzzin ce vieillard acariâtre
qui venait de se prendre sur la tronche un seau spécialement
affrété. Le vieux gueulait comme un putois, ceci fit
marrer tout le monde car il serait obligé de se laver, chose
qui n’avait pas du lui arriver depuis de nombreuses années.
- Radio chibre mou, dernière dépêche, il pleut
de la merde à Saint Saturnin les Bains. L’on m’informe
aussi qu’il pleut aussi un truc bizarre à Goudriole
Les Fiotes. J’espère que cette météo
ne vous empêcheras pas de participer au concours de ce soir.
Et n’oubliez pas, sortez avec un casque cracha dans son micro
Françouais avant de s’allumer six clopes.
La musique reprit
place, ce qui permit à Françouais de réceptionner
son tonneau personnel commandé pour la beuverie. Il le caressa
amoureusement et versa sa petite larme d’émotion.
Très rapidement
la musique fut interrompue pour un nouveau flash spécial.
- Radio chibre mou, on vient de m’informer qu’un gros
animal dangereux traîne dans les rues de Saint Saturnin les
Bains. Il s’agirait d’un gros sanglier qui lâche
des pets fracassants et qui pue très fort. La bête
aurait été irradiée durant le passage du nuage
radioactif de tchernobyl. La bête serait de plus intervenue
durant la guerre du golfe, c’est vous dire si l’animal
est vicieux. A ce jour nous déplorons deux explosions dans
la cabane du père Bazzzin qui en est tout retourné.
Nous vous conseillons de rentrer les enfants et de sortir les vieux.
Françouais
s’enfila une demie bouteille de pastaga pur, remit la musique,
il commençait à être chaud. Il regarda par la
fenêtre en essayant de s’enlever de la narine une grosse
boulette qui refusait de se décoller. Il se marra en voyant
ses fans se prendre des pots de yaourt, des boites de conserves
ou des bassines pleines de merde. N’y tenant plus il ouvrit
la fenêtre et brailla :
- Enfoirés de Goudriolais, on aura votre peau.
Le fan club reprit
illico les propos de Françouais. Fort satisfait, il referma
la fenêtre, se dirigea direction le tonneau et enleva le bouchon.
Avant de goûter ce fabuleux nectar, il ôta le bouchon
et introduisit son chibre dans le tonneau. Il s’agissait d’une
vieille tradition permettant d’éloigner les mauvais
esprits de la murge.
Lucien, qui cherchait
une planque dans la cambrousse commença à se prendre
des trucs dégueulasses sur la tronche. Il se réfugia
dans les chiotards de l’aire de repos pour naturistes. L’aire
était déserte et les chiotards dégageaient
une jolie odeur qui attirait des myriades de mouches. Il se dit
que le dernier tanchopoulpe mangé ne devait pas être
frais car un mal de ventre l’empêchait de savourer à
plein régime ses deux premiers tirs.
Il disposait ici
de tout le calme dont il aurait besoin pour effectuer des tirs optimums.
Trois cabines, avec cette fois des cuvettes s’offraient à
lui. La quatrième, il l’a garderait pour son dessert
car il s’agissait d’un chiotard Turc déjà
bien usagé.
Dans la demie heure
qui suivit, les trois cuvettes prirent le même chemin des
airs. L’avantage des cuvettes était que lorsqu’elle
tombaient sur la place de Goudriole les Fiotes, elle explosaient
et la mystérieuse matière puante s’étalait
un maximum. Les Goudriolais qui continuaient de plus belle à
canarder, essayèrent en vain de trouver des parades. Un chasseur
eut la bonne idée, comme au ball trap, d’exploser la
troisième cuvette en vol, ceci eut pour conséquence
une dispersion encore plus efficace de cette matière.
Les hérissons
fins connaisseurs de spectacles à grosses sensations, rapliquèrent
très rapidement pour ne pas en louper une miette.
Les Goudriolais
casqués se déchiraient les boyaux pour remplir chaque
récipient à ras bord. Des équipes se chargeaient
même de récupérer le lisier ainsi que les bouses
et de les ramener par bennes complètes.
Une piscine gonflable
pleine de lisier fut catapultée. Peut être à
cause de sa forme particulière, elle dévia de sa trajectoire
et s’explosa au beau milieu de l’autoroute. Ceci eut
pour conséquence de surprendre les automobilistes et de provoquer
un nouveau carambolage. Les autorités n’arrivaient
toujours pas à s’expliquer la fréquence des
carambolages dans ce coin ou il n’y avait que de la ligne
droite, jamais de verglas ni de brouillard.
Lucien jubilait,
les trois premières cabines étaient maintenant inutilisables,
la réussite de sa mission était totale. Il s’enfila
quelques litres de bière pour retrouver une pression honorable
et se dirigea tel un sumo avant le combat vers la dernière
cabine. La concentration était totale. Pas même les
savants commentaires caractéristiques des chiottes publics
ne le troublaient. Son ultime tir de la journée serait et
de loin le meilleur. Au bout de quelques minutes, il balança
son tir qui fit trembler la terre. Ses boyaux avec la puissance
de feu vibraient de bonheur, ses tympans lui faisaient mal mais
quelle joie pour lui que de vivre de telles sensations. Il devait
maintenant penser à l’avenir, trouver une poissonnerie
pour se préparer du tanchopoulpe afin de continuer à
terroriser la cambrousse.
Quelques instants
après la déflagration, un objet non identifié
écorna le clocher Goudriollais et alla se nicher dans un
pigeonnier. Les volatiles effrayés, dont certains étaient
déjà à moitié déplumés
à cause de la nouvelle tendance vestimentaire disparurent
de ce bled de cons. Le type qui avait déjà dézingué
une cuvette avec son pétard essaya en vain d’en plomber
quelques uns.
Des bus de supporters
de la périphérie arrivaient, pour une fois les invitations
étaient bien parties. Cependant il demeurait un petit problème
de communication, en effet la consigne de la plume dans le cul n’avait
pas forcément été respectée. Du bus
de Saint Gland descendaient des gens avec des trompettes dans le
cul et du bus de Toucheleboulet, des gens avec des bouteilles de
soda. L’on demanda à tout ce petit monde d’ôter
ces objets et fit une distribution de plumes. Après quelques
instants pour laisser aux sphincters dilatés reprendre une
forme normale, une hôtesse souriante expliqua à la
foule la façon de procéder. La pauvre qui venait spécialement
de la ville n’avait pas encore comprit ce qui lui attendait
ou elle était tombée. Elue Miss la bouse, elle était
promise à un grand avenir d’hôtesse qui commençait
à Goudriole Les Fiotes.
Trois plombes après,
personne des nouveaux arrivant n’avait sa plume dans le cul.
Certains l’arboraient à la robin des bois, d’autres
dans la bouche, d’autres encore au dessus de l’oreille.
L’hôtesse s’égosillait et commençait
à perdre son sang froid mais personne ne pigeait ce qu’elle
racontait. Elle finit par s’écrouler prise de convulsions.
Le maire du bled
un fin organisateur en fiesta foireuse s’empressa de contacter
la direction de radio chibre mou pour faire avancer l’heure
du grand concours. De plus il ne pleuvait plus de saloperies et
les Goudriollais n’avaient plus envie de caguer. Les bistrotiers
sortaient les tonneaux, ça sentait un peu la merde mais la
fête serait au rendez vous.
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