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Un petit homme vert ressemblant à
un gnome joufflu a été repéré dans les
rues de Saint Saturnin les Bains, je répète, un petit
homme vert ère dans les rues de Saint Saturnin les bains.
Vous êtes priés de faire extrêmement attention
car les gnomes de la régions sont je vous le rappelle très
dangereux et provoquent d’intenses démangeaisons. De
plus il semblerait que ce gnome aurait l’air particulièrement
vicieux, donc Mesdames n’en profitez pas pour sortir.
Françouais
se frottait les mains, jusqu’à présent tout
lui réussissait, il faisait péter l’audimat
et serait certainement élu meilleur animateur intergalactique.
Il s’alluma six clopes et cracha négligemment sa fumée
sur les murs nicotinés du studio.
- Message spécial pour les allergiques chroniques à
la lessive, la mère Demi a lessivé tous les calebutes
qui traînaient. Ne paniquez donc pas lorsqu’après
le concours vous retirerez vos zolis pantis rose et que vous retrouvez
un calebard propre à votre nom, cette odeur bizarre est l’odeur
de la lessive. Je répète cette étrange odeur
est celle de la lessive, de la propreté quoi. Rassurez-vous
cet état de fait ne durera au maximum qu’une journée.
Les péquenaud
sanglotaient à l’idée de récupérer
leur monstrueux calebutes dans un tel état. Françouais
savait que cet état dépressif se traduirait chez les
autochtone par une furieuse envie de picoler, ainsi il contribuait
à la grandeur de Saint Saturnin les Bains qui gagnerait haut
la main ce fabuleux concours.
Françouais
en tirant comme un forcené sur ses six clopes savait qu’il
allait maintenant faire péter l’audimat. Ses détracteurs
rejoindraient les rangs de ses fans et se prosterneraient devant
tant de professionnalisme. Cet enfoiré avait demandé
à l’une de ses sinistre relation, un psychopathe belliqueux,
d’appeler la radio et d’en raconter quelques unes qui
irisserait les poils pubiens des pensionnaires de la maison de retraite.
Suite à problème technique, un pauvre technicien qui
avait fait tomber son godet de picrate sur le standard, l’appel
avait été perdu. Il fallait donc attendre que le standard
sévèrement attaqué par l’acide picratien,
refonctionne. Françouais chopa le technicien au coup et serra
comme un psychopathe éméché. Il n’eut
pas le temps de l’achever qu’il fut prit par une de
ses fameuses crises qui faisait sa réputation dans les environs.
Il poussa des cris en se roulant par terre à la manière
d’un épileptique convertit au pogo.
Le nouveau directeur
qui malgré son jeune âge avait sentit qu’il fallait
mieux faire une pause, se chargea de couper le micro de Françouais
et de passer en guise d’interlude la cassette d’une
interview explosive d’un président d’un des plus
grands pays du monde. L’attrait de cet interview résidait
dans le fait que ce président sous l’emprise de crack
et d’extasy se sabordait en direct façon Chantal Golio.
- Bonsoir Monsieur le Président, et encore mille mercis d’être
présent parmi nous ce soir afin de bien avoir la gentillesse
de bien vouloir répondre à nos questions que vous
avez déjà bien voulu valider.
- Good evening répondit Monsieur le Président.
- Ah mais notre traducteur n’est toujours arrivé, nous
vous prions de bien vouloir patienter quelques instants.
En effet à
quelques mètres de là, les services d’urgence
ramassaient dans des sacs poubelles, les restes d’un corps
déchiqueté qui s’était pris une grenade
en passant devant le troquet sans vouloir y rentrer boire un coup.
Le traducteur remplaçant qui venait d’un bled voisin,
se trouvait aux putes en train de se faire faire une fellation lorsque
son portable vibra. Il rappliqua ventre à terre et comme
dans la précipitation il avait oublié de faire ses
lacets, il se ramassa lamentablement la gueule sur les marches en
marbre de l’entrée. L’arcade sourcilière
éclatée, il boitillait vers la salle de conférence.
Juste avant d’entrer, il s’essuya avec sa cravate, histoire
de bien présenter.
Durant ce temps
le président jouait avec son téléphone portable
au morpion et mettait les nerfs de tout le monde à rude épreuve
à cause des bips intempestifs.
- Bonsoir et excusez mon retard dit le traducteur remplaçant
en tendant une demande d’autographe à la femme du président
qui militait dans l’association des défenseurs du string
léopard fourré en peau de lapin.
La grognasse présidentielle
se fendit d’un large sourire pour signer le papelard. Quelqu’un
parmi ses gardes du corps lui tapota sur l’épaule pour
qu’elle cesse immédiatement de sourire à ce
point, son dernier lifting n’échapperait pas une seconde
supplémentaire à un tel effort.
- Merci Madame la présidente, nous pouvons commencer maintenant
dit le traducteur en se viandant une nouvelle fois.
- just a moment please dit le président qui semblait fortement
incommodé.
Il se leva et se
dirigea dans un recoin de la salle suivi de July son assistante.
Il était en effet mort de trouille car dans l’assistance
une femme à la poitrine extrêmement généreuse
portait un chapeau avec une écharpe en peau de lapin noir.
Le président pensait qu’il s’agissait d’une
grosse bête vivante et prête à attaquer son altesse.
Il tremblait comme une feuille. July qui savait se qu’il fallait
faire en de tels moments, lui passa un verre d’eau et trois
tonnes de médocs. Il y avait des cachetons de toutes les
couleurs et le président se rassurait d’en avaler par
pelletée.
- Vous êtes un très zentil président lui murmura-t-elle
à l’oreille.
Puis comme elle
savait que cela le dégriserait, elle lui mordilla le lobe
de l’oreille puis déposa de la salive dans le conduit
auditif. Elle lui replaça ensuite son oreillette anti sèche
qui lui permettait d’écouter les réponses aux
questions avant même de répondre. Un larsen épouvantable
envahit le crâne présidentiel qui commençait
déjà à décoller grâce au mélange
de cachetons. Elle le mit sur le chemin du retour et lui pinça
les fesses pour le faire avancer. Tel un robot il rejoignit l’estrade
ou il se devait de faire son show, d’immenses intérêts
commerciaux étaient en jeu. Le journaliste tiré à
quatre épingles attendit qu’il fut installé
pour commencer l’interview.
- Bonsoir Monsieur le Président, et encore mille mercis d’être
présent parmi nous ce soir afin de bien avoir la gentillesse
de bien vouloir répondre à nos questions que vous
avez déjà bien voulu valider.
- Bonsoir répondit Monsieur le Président qui était
maintenant traduit en direct live.
Cependant le journaliste boutonneux encostardé regarda d’un
air méfiant le traducteur qui semblait posséder une
jolie paire de pompes à bascule. Ce mec visiblement était
capable, suivant la boisson avec laquelle il carburait, de traduire
du verlant, du chinois ou du morse. A la vue de l’état
de tangage, il serait ce soir prêt à tout traduire.
- Avant de laisser la parole à vos invités, Monsieur
le Président, je voudrais vous poser une première
question histoire d’ouvrir le débat, êtes-vous
une fille ou bien un garçon ?
- C’est une excellente question, cher ami, je vous félicite
et vous remercie infiniment de me la poser. Avant de répondre,
je souhaitais saluer l’ensemble de la profession journalistique
qui exerce selon moi, un excellent métier prépondérant
pour l’amitié entre les peuples. Je compte bien vous
répondre solennellement à chacune de vos questions
de manière objective et surtout solennelle. Vous faites preuve
d’une telle présence dans les événements
du monde entier qu’avant de répondre je ne peux qu’encore
une fois vous remercier.
Le Président crachait dans le micro et à grand renfort
de gestes semblait prendre le taureau par les cornes en ce début
d’interview. Il jouait des mots pour imposer son style sans
aucune concession et dans sa tête comptait jusqu’à
trois entre chaque mots histoire d’accueillir les salves d’applaudissement
qui ne manquaient de fuser de l’assistance.
- Bien, comme je vous le disais, je absolument satisfait de pouvoir
m’exprimer ce soir devant un tel auditoire. Une telle qualité
d’écoute est rarissime de nos jours. Vous me comblez,
vous êtes la crème journalistique et vos questions
sont extraordinairement pertinentes…
Pendant que la salle
applaudissait à tout rompre, le président au moment
de ravaler sa salive et de réciter sa phrase suivante, se
prit un fil de micro dans le pied, essaya de reculer puis fit projeté
en avant et alla s’éclater l’œil droit dans
un gros micro noir dont les intentions ne semblaient pas forcément
pacifistes.
- Débranchez moi ce fucking micro et jetez le aux oubliettes
ordonna t-il, l’interview est suspendue quelques minutes le
temps de me soigner.
July son assistante le suivait comme un petit chien. Il allèrent
dans un salon isolé pour soigner l’œil présidentiel.
July ôta de l’œil les poils de micro puis repassa
une super tartine de maquillage. Le Président se laissait
faire dans un premier temps, puis quelques cachetons après,
laissa aller sa main à la rencontre de la poitrine opulente
de July. Plus il pressait et plus il s’excitait, quand à
July elle le laissait faire visiblement par lassitude. Il lui souleva
le jupette et chopa la ficelle du string avec ses dents. July qui
par contre adorait cela écartait les jambes pour rendre la
tâche plus difficile. Le président s’escrima
plusieurs minutes durant sur la ficelle et réussit à
capturer un string par forcément très frais.
- Je ne me suis pas lavée depuis trois jours, exactement
comme tu aimes mon chou présidentiel.
- Oh my god, quelle divinité.
Le président
bandait comme un taureau, la trique présidentielle refusait
obstinément de se faire dompter par un calebute et un falsard
de bonne qualité. Il positionna en guise de pochette le string
qui ne se débattait maintenant plus. July continuait à
contorsionner son corps en jouant avec sa jupette. Le président
voulait absolument la troncher sur place mais le discours passait
avant. Ils revinrent sagement dans la salle de conférence
sous les acclamations des participants. July reprit sa place dans
le public ou elle écarta ostensiblement les jambes afin que
le chibre présidentiel garde une certaine forme. Quelques
cameramen de chaînes X avaient repéré le manège
et zoomaient en gros plan sur la braguette du président qui
souriait toutes dents dehors.
- Je vous prie de m’excuser mes chers amis pour cette interruption,
je ne peux pas me permettre de vous décevoir, je dois donc
être en super forme à chaque instant pour répondre
de manière optimale et solennelle à vos questions
pertinentes et néanmoins solennelles.
Les connards dans
la salle applaudissaient encore et encore. Ils en avaient même
oublié que le président n’avait pas répondu
à la première question.
- Je vais demander aux personnes qui ont des questions de venir
me rejoindre pour vous les poser dit le costardeux à quatre
épingles.
Ce fut un gros bordel
pendant quelques minutes car tout le monde rejoignit le boutonneux
costardeux pour poser sa question. Tout était sagement minuté
mais tout le monde joua le jeu. Monsieur communication du président
se frottait les mains, tout se passait selon les plans présidentiels
et ils pourraient à l’issue de l’interview installer
dans ce bled de cons trois tonnes d’usines polluantes.
- Oui monsieur le président, je souhaiterais savoir si vous
êtes une fille ou un garçon ? demanda le premier naze
à la droite de l’animateur.
- Encore une excellentissime question qui me va droit au cœur,
vous êtes véritablement très impressionnants
de par le pointillisme de vos questions. Je ne peux que m’émouvoir
et vous remercier à nouveau devant cette abondance de qualité.
C’est en fait un véritable bonheur que de répondre
à vos questions enchanteresses, je garderais des souvenirs
de cette mémorable journée au fin fond de mon cœur
jusqu’au dernier de mes jours me restant à vivre. Jours
qui seront enchantés à chaque instant car l’intensité
de ses question me restera et me permettra de garder intacte cette
cristallisation. D’ailleurs je fais le sermon à ce
jour de manger des carottes quotidiennement ainsi que tu poisson
pour préserver jusqu’au dernier de mes neurones cet
extraordinaire moment que je vis actuellement à vos côtés.
Je vous demanderais, s’il vous plaît mon ami, solennellement
de me reposer de nouveau cette question avec toute la conviction
naturelle que vous avez déjà exprimé et qui
m’émeut jusqu’aux larmes.
La foule applaudissait
une nouvelle fois le président, qui répondait à
grand coup de V avec les index et majeurs de ses deux mains.
- Oui monsieur le président, je souhaiterais savoir si vous
êtes une fille ou un garçon ? redemanda le premier
naze à la droite de l’animateur.
- Oh merci, merci, merci encore une fois de me poser une telle question.
Toutefois je suis intimement persuadé que lorsque le contact
est si bien établit avec une fantastique équipe de
journaliste de votre trempe, que tout suivra et s’enchaînera
alors pour aboutir à une fantastique collaboration bilatérale.
Quelques personnes
du premier rang commençaient à sérieusement
trouver le temps long, le président n’était
pas assez concret, ainsi les plus délurés se dirigèrent
vers le bars pour s’en jeter un petit double voire triple
derrière la cravate. Mais le président dont la tête
commençait à tourner sévère ne s’en
rendit compte pas une seule seconde. Il parla de la recette du cochon
de lait bouillit que lui faisait sa maman, il parla aussi de l’alcool
de bois que faisait son grand père et de moulte autres sujets
prépondérant pour l’avenir de la planète.
Quinze fois, vingt
fois on lui posa la même question : « êtes-vous
une fille ou un garçon ? » et autant de fois il répondit
en rivalisant de compliments. Le climat commença à
dégénérer lorsqu’un petit homme putride
au faciès porcin demanda la parole, l’encostardé
lui balança le micro un petit peu trop fort. Le micro rebondit
sur le crâne d’une vieille belle qui c’était
pour la visite présidentielle, fait une petite halte chez
ravalement express. Le micro emporta la moumoute au poil long qui
avec la puissance du choc, en profita pour atterrir au beau milieu
de la poitrine ultra opulente d’une femme quinquagénaire.
Pendant que le micro continuait dans les airs son chemin et devant
la confusion générale, Quinquagéna attrapa
la perruque qu’elle glissa le plus discrètement possible
dans son sac à main. Une superbe idée venait de germer
dans son esprit, son mari, un vieil obsédé quinquagénaire
adorait les chattes bien poilues. Elle se glisserait donc la perruque
dans culotte et déambulerait les cheveux à l’air
devant le vieux qui ramperait et baverait comme un obsédé
sexuel ayant passé trois années sur une île
déserte. Elle s’éclipsa discrètement
direction la sortie en essayant d’éviter de trop mouiller
sa culotte qui ne se nettoyait qu’à sec, mais avant
de se tirer elle passa par le buffet ou elle s’enfila une
trentaine de petits fours histoire d’entretenir sa poitrine
car son mari aimait aussi les grosses poitrines.
Après plusieurs
rebonds, le micro atterrit au fin fond d’un aquarium ou les
paisibles poiscails écoutaient d’une ouie endormie
le discours soporifique du président. Un Nestor de service
se précipita, remonta sa manche de veste puis plongea héroiquement
le bras dans la soupe. Le malheureux n’avait pas remarqué
dans un décors en forme de taverne, des piranhas qui dansaient
un haka frénétique et s’aiguisaient les quenottes.
Il se saisit du micro qui bullait tranquille et se fit choper par
les poiscails nourris à un yaourt maigre par jour. Il ne
lui restait plus que les os lorsque les piranhas le lachèrent.
Il retomba en arrière sur le sol et se tortilla de douleur
en poussant des cris de macaque puceau effarouché. Les gens
s’écartèrent pour laisser sa vocation artistique
s’exprimer. On balança donc plus mollement un autre
micro au petit homme putride.
- Bonjour Monsieur le Président, bonjour Lolotte, lalotte,
lelotte, lilotte, lulotte, lylotte et Zéphyra, j’espère
que vous allez toutes les sept très bien et suis persuadé
que vous suivez derrière l’écran cet interview
avec un, voire plusieurs doigts dans la culotte. Bien que je ne
sois pas journaliste et que je ne tiendrait donc pas en séance
un discours journalistiquement responsable, je me permets de vous
adresser ma question qui j’espère vous honorera de
la même façon que les questions précédentes.
Etes-vous une fille ou un garçon ?
- Tout d’abord Monsieur, laissez moi exprimer mon fort mécontentement
par rapport à votre question si plate, si stupide et si vide
de sens. Il est aisément identifiable lorsque vous ouvrez
la bouche de s’apercevoir que vous n’avez rien à
voir avec mes chouchous les journalistes. Vous semblez n’être
qu’une loque humaine qui avec quelques morceaux de phrases
recousues essaye de briller en société. De plus je
ne peux que m’insurger contre le fait que vous abusez du fait
de passer à l’antenne pour odieusement passer des messages
personnels qui n’intéressent absolument personne. Je
…
- Vous vous devez Monsieur le Président de répondre
à cet individu, même s’il ne s’agit pas
d’un journaliste s’égosilla l’encostardé
qui menait le débat.
- Qui êtes-vous pour me parler sur ce ton ?
- Il se trouve que je suis paxcé avec ce petit individu,
je l’aime et je trouve qu’il est intolérable
que vous ne lui répondiez pas, il saluait les sept souris
que je lui ait offert pour la saint Valentin. Je vous en conjure
sous peine de putch de répondre à sa question, regardez
comme il souffre. Observez ses petites larmes qui se forme sous
ses yeux globuleux et qui vont ensuite couler sur ses joues délicates
en parfaite harmonie avec son visage porcin. Vous rendez-vous compte
que si vous ne lui répondez pas, il sera complexé
plusieurs mois durant et se refusera à moi et se sera vous
le coupable Monsieur le Président.
- Groinck fit le petit homme putride en regardant l’œil
torve sa grandioseté présidentielle.
La foule n’applaudissait
plus le président à chacune de ses paroles ou mimique,
le vent commençait à tourner. Le président
malgré son cerveau bien embrumé s’en rendit
immédiatement compte. La panique le saisit un court instant
mais s’échappa du fait de l’action de la tonne
de médocs ingérée. Comme sa maman n’était
pas dans la salle, il ne put aller faire un petit câlin dans
ses bras en suçant son pouce, il se devait de se rapprocher
de sa deuxième maman, sa femme. Il implora du regard l’aide
de sa chère et tendre épouse qui se trouvait assise
non loin de lui. Cette espèce de grosse salope prétextait
depuis vingt cinq ans maintenant une migraine dès que le
chibre présidentiel se réveillait et rentrait en branle.
Madame la présidente lui implora du regard d’aller
se faire foutre comme un président de pacotille qu’
il était.
Des spasmes envahirent
son corps mais il se contrôla, il voulait pleurer, se rouler
par terre comme Nestor puis se faire cajoler par les mégères
à gros seins composant le premier rang. July qui avait bien
perçu le trouble présidentiel essaya d’attirer
l’attention de l’épouvantail en écartant
ses jambes et en soulevant sa jupette mais rien n’y fit. Le
président fit le vide en lui, devant ce vent de révolution,
il se devait de frapper un grand coup. Il se concentra et retrouva
un moral d’acier, ce même moral qui l’avait très
tôt fait remarqué par certaines prostitués des
bas quartiers ou se connard avait usé ses fonds de culotte
dans sa stérile jeunesse. Il prit sa respiration, leva les
bras façon tire bouchon, quelques individus qui ne c’étaient
pas endormi durant le discours applaudirent et cela suffit pour
lui redonner confiance.
- Mes chers amis, mes chers amis, nous passons actuellement un moment
inoubliable. Cet interview est mené d’une main de maître
par Monsieur l’encostardé paxcé mais il faudra
tout de même m’expliquer car sauf erreur de la part
du traducteur, il n’y a pas d’équivalent dans
mon pays. Je disais donc mes chers amis, que j’appréciais
infiniment le fait de me trouver à vos côtés
en se moment car nous vivons des instants uniques. Toute ma sinistre
vie je me souviendrais à chaque seconde que Dieu voudra bien
me laisser vivre, de ces extraordinaires questions que vous me posez
depuis le début de ce magnifique interview. Vous êtes
beaux, vos femmes sont belles, les arbres sont beaux, les oiseaux
sifflotent à tire d’aile, même vos nuages ont
une certaine particularité que seuls des artistes dégénérés
sauraient décrire et reproduire sur des toiles huilés
avec des fientes de pigeons et de cormorans. Lorsque je vous entend
parler je n’ai pas de haut de chœur, vos mélodies
à mes oreilles ne sont que bonheur. Mais ceci n’est
rien par apport à toute la joie que j’éprouve
en votre présence.
Le Président
s’arrêta volontairement de parler pour sonder l’assistance,
elle était complètement captivée. Seule une
hystérique qui depuis ses douze ans était follement
amoureuse du président et le suivait dans tous ces déplacements,
sautillait de bonheur.
- Monsieur le Président, je souhaiterais savoir si vous êtes
une fille ou un garçon ? chuchota hors micro le petit homme
putride.
Le président
en tant que vieux renard de la communication sentait qu’il
avait ici l’occasion inespérée de refaire surface
et d’imposer son immense talent à ses connards incultes.
- Mes chers amis, mes très chers amis, j’évoque
souvent une image dans mon beau et grandiose pays. Une belle image
de paix, d'espoir et de bonheur que je vais m’autoriser à
vous décrire aujourd’hui. Aujourd’hui étant
en effet le plus beau jour que Dieu ait fait pour votre pays car
je suis ici avec l’ensemble de mes collaborateurs. Vos paupières
sont lourdes, vous sentez la fatigue vous envahir, vos yeux se ferment
progressivement mais inexorablement. Votre tête aussi est
lourde, vous allez dormir, vous êtes en mon pouvoir, je vais
vous apporter la bonne parole qui vous permettra de retrouver la
vérité, la joie et l’espoir.
Le Président
s’arrêta, il constata que contrairement à ce
qu’il se passait dans son pays, personne ne roupillait. Si
bâillements il y avait, ceux-ci étaient plutôt
dus à l’ennui. Entre deux larsens son conseiller en
communication lui intima dans l’oreillette l’ordre de
passer sur sujet de la dinde.
- Vos paupières ne sont plus lourdes, mais vous êtes
suspendus à mes lèvres pour écouter la bonne
parole présidentielle. Vous êtes calme et reposé,
je vais vous raconter l’histoire de l’animal, la mascotte
de notre pays. Imaginez que vous rentrez chez vous après
une journée de travail. De fatigue, vous n’avez même
pas le courage d’aller jusqu’au frigidaire pour vous
faire quoique se soit. Mais ce n’est pas la peine, au moment
ou vous vous écroulez dans votre canapé, une odeur
vient vous chatouiller les naseaux. Une excellente odeur qui chasse
d’un coup d’un seul tout le stress et la fatigue de
la journée. Vous vous levez et vous dirigez vers la table.
Un plat fumant y dégage cette odeur si attirante. A plein
poumons vous vous imprégnez de ce fumet qui ce bonifie au
fur et à mesure que vous vous rapprochez de la table. Votre
couvert est mit, il n’y a plus qu’à vous servir.
Une douce musique sort du poste radio, c’est l’hymne
national. Vous vous mettez un court instant au garde à vous
la main droite sur le cœur et vous continuez de vous rapprocher
de ce fabuleux plat. Ca y est, vous pouvez toucher le plat, vous
reconnaissez enfin cette fabuleuse odeur, il s’agit de l’odeur
de la dinde grillée. Ne pouvant y résister une minute
supplémentaire, vous vous saisissez d’un pilon que
vous rapprochez de votre bouche. Le moment de bonheur est intense,
tous vos sens sont en émoi, quelques petits tremblements
nerveux parcourent votre main qui c’est saisie du pilon. Une
larme d’émotion perle sur votre œil droit …
- Pourquoi seulement sur l’œil droit ? demanda un gus
dans la salle.
- C’est dégueulasse la dinde beugla un obèse
qui avait encore de la sauce tomate pleins les mains suite à
la douzaine de hamburgers qu’il c’était enfilé
depuis le début de l’interview présidentiel.
Le pauvre gars fut
attrapé par le service d’ordre et éjecté
illico de la salle, il avait oublié qu’il faisait partie
de l’équipe présidentielle en vadrouille et
qu’il ne fallait en aucun cas laisser parler son cœur.
- Beurk, moi j’aime pas le pilon claironna un autre type.
- ‘tain de fuck, mais c’est quoi ce pays de sauvage
ou l’on ne commémore pas la dinde, nom d’un chien
jamais je n’ai vu de tels attardés, de tels nigauds
et de tels pécores. Qu’est-ce que l’on vous a
appris à l’école ? comment peut-on vivre ainsi
dans l’ignorance des coutumes de mon grandiosissime pays ?
- Arggggg cracha Nestor en passant l’arme à gauche.
Les gens le poussèrent
sous le meuble de l’aquarium, le service de nettoyage s’en
occuperait après la cérémonie. Le président
de son côté fulminait, il ne pouvait concevoir un tel
état d’esprit si contraire à sa morale.
- Monsieur le Président, je souhaiterais savoir si vous êtes
une fille ou un garçon ? chuchota hors micro le petit homme
putride.
Monsieur le président
dans le lourd silence entendit le petit homme qui le torturerait
tant qu’il n’aurait réponse à sa question.
Il se devait de rattraper le coup, sa crédibilité
était en jeu. Le conseiller en communication braillait dans
l’oreillette présidentielle le texte à dégueuler
devant la foule. Avec les larsens le président n’entendait
strictement rien et cela ajouté à l’effet des
cachetons ne faisait qu’augmenter son trouble. Il se redressa,
et entonna l’hymne national de son pays. Ses sbires firent
de même et les autres attendirent patiemment que ce moment
passe. Les gus qui avaient des trucs à demander au président
applaudirent à tout rompre à la fin du chant et le
président semblait content. C’est à la force
du poignet qu’il regagnerait la crédibilité
de la salle.
- Bien je vois que vous ne souhaitez qu’une seule chose bande
de pécores, c’est de savoir si j’ai quelque chose
ou non entre les guiboles. Je vais donc vous répondre car
on ne va pas y passer le réveillon. Je suis né garçon,
j’avais donc un sexe de type masculin, très petit certes
mais masculin quand même. Lorsque j’ai fréquenté
le milieu de la drogue, l’alcool et de la prostitution, je
me suis fait opérer car je me sentais femme. Après
m’être fait maintes et maintes fois tronché et
avoir rencontré la femme qui deviendra ensuite son altesse
présidentielle, je me suis fait opérer à nouveau
et là on m’a greffé un pieu présidentiel
qui vous ferait pâlir d’envie. J’ai mangé
des carottes et du poisson puis, je suis remonté à
la force du poignet. Ensuite, grâce à la volonté
de Dieu, de mon épouse et de moi même, je me suis retrouvé
à la tête de mon si glorieux pays. J’aurais donc
un conseil pour tous les teenagers, Ne fumez pas, ne buvez pas de
bière et ne vous masturbez pas devant les films pornographiques
et vous réussirez. Mais j’aurais du resté femme
car depuis que je suis de nouveau homme, ma salope d’épouse
se fait culbuter par tous mes gorilles et se refuse à moi.
Comme je suis un fervent représentant des valeurs avec un
V majuscule, je ne peux me permettre d’aller aux putes ou
de prendre une bonne trentaine d’amantes.
Le président
fort énervé sortit un pétard de sa poche et
essaya de buter sa femme mais l’arme était vide. Madame
la Présidente sortit avec quelques gorilles pour aller partouser
dans la voiture présidentielle. La foule outrée par
les propos tenus par le président s’attendait à
un événement imprévu. Le responsable de la
communication sentait son palpitant galoper à une allure
encore inconnue dans les annales de la médecine. July n’en
pouvait plus d’écarter les jambes et de soulever sa
jupette. Le président, lui même et malgré l’emprise
des médocs sentit qu’il était complètement
grillé et qu’il pouvait s’asseoir sur les usines
polluantes qu’il avait prévu de monter dans ce pays.
Il transpirait à grosses gouttes et ne trouva pas mieux que
d’utiliser sa pochette pour éponger la sueur malsaine
qui perlait à chaque pore de sa peau. Il utilisa le string
de July pour s’essuyer le visage et lorsqu’il arriva
près du nez, ce qui devait arriver arriva. Une jolie gaule
présidentielle se dessina sur son costard. De plus son regard
tomba sur July et là il sut qu’il ne souhaitait faire
qu’une seule chose. Une chose qui n’avait aucun rapport
avec ce qui l’avait amené dans cet endroit sinistre,
c’est baiser comme un gros malade. Il sauta par dessus les
micros et tomba dans la boule sur une grosse vache toute amidonnée.
Il y eut un mouvement de panique et tout le monde tenta de fuir
ainsi que la grosse vache qui traînait le président
qui c’était maintenant accroché à son
string. Le chibre érectile présidentiel qui avait
échappé au calebute et au falsard, labourait le sol.
La grosse vache, contrairement à tout le monde n’essaya
pas de fuir par une sortie de secours car la perspective de se faire
limer par un président avait élevé en elle
quelques sentiments particuliers. Elle alla donc se réfugier
dans le plus sombre recoin pour que le président puisse la
butiner comme un goinfre. Les cameramen et July les suivirent pour
que l’humanité ne puisse perdre une miette de ce spectacle.
L’interview était terminée.
Tout
Saint Saturnin les Bains, godet à la main se poilait suite
à la diffusion de cette cassette. A la radio comme à
la télé, cette séquence remportait toujours
un franc succès et poussait de plus à la picole. L’émission
pouvait reprendre, Françouais était calmé car
les couilles du technicien fautif étaient maintenant suspendues
à une antenne de télé.
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