F
RANCOUAIS se
gratta les couilles l'oeil complètement glauque. Il s'enfila
son
pastagua vodka cul sel et balança un rot malodorant qui
flingua
une escadrille de mouches au décolage en mal de
croûtes de
furoncles. Maintenant il ne comprenait plus du tout ce que les gens se
racontaient, les murmures étaient semblables à
des
borborygmes d'irrités du colon.
Il
avait tellempent picolé en cet après midi
minable, qu'il
en avait soif. Son organisme se préparait à un
lâcher de vannes qui endommagerait de nouveau sa lingerie
fine
où plutôt le marcel et le kangourou
usés
jusqu'à la corde qui recouvraient une partie de son corps.
Françouais
leva le camp sans saluer l'auditoire et sans payer son ardoise qui
était maintenant tellement épaisse que l'on aurai
pu
refaire les toitures de la plupart des maisons de Saint Saturnin les
Bains. Lorsqu'il se trouva titubant dans la rue, même l'air
frisquet ne lui fit de bien. Il faillit se vautrer lamentablement dans
les poubelles malodorantes du troquet, mais retrouva à
plusieurs
reprises miraculeusement l'équillibre. Il se
décida enfin
à fermer sa braguette de sorte à
éviter toute
angelure qui lui condamnerait momentannément
l'accès aux
putes de derrière la sacristie.
Françouais
se positionna pour vider sa vessie mais se pissa dans le froc car la
braguette fermée lui interdissait tout
accès à son petit
oiseau déjà bien amoché par les
maladies et
l'alcool. Le cureton en pleine répete pour la gay pride sur
son
armonium, ne put résister à marmoner un juron
lorsque les
gargouillis parsemés de quelques pets vasouillards lui
remontèrent aux oreilles.
'Tain ce dit Françouais bien au
chaud maintenant, cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de match de
foot dans le stade miteux. La dernière rencontre datait d'il
y a quelques années où les équipes de
Saint Saturnin les Bains et de Goudrioles les Fiotes
s'étaient affrontées de manière
sanglante. Personne dans le pays, ne se souvenait du vainqueur et
encore moins du score final. Par contre, tout le monde se souvenait de
la tera murge qui s'en était suivie. Tout le monde sans
exception était resté bourré durant
plusieurs jours avec se mystérieux type
déguisé en dragon qui poussait des cris
aigüs en se tripotant l'élastique.
- Saint
Saturnin, terre d'aventures !!!!!! hurla Françouais les
paumes tournées vers le ciel, le tout accompagné
d'une larme à l'oeil. Il ne put hurler autre chose tant le
fait de lever la tête vers le ciel, le troubla.
Quelques
jardinières et pots de fleurs
s'écrasèrent par terre. Il s'agissait de signes
d'énnervement précurseurs des
mégères contrariées de ne pouvoir
suivre un doigt dans la culotte la publicité entre deux
épisodes des Feux de l'amour.
Françouais
avança tel un robot droit devant lui. Il souhaitait se
rendre à la fameuse aire de repos pour naturistes, histoire
de mater et de se branler un p'tit coup. Surtout que selon sa
mémoire embrumée, des infirmières
naturistes devaient ce jour s'y trouver.
Françouais fouillait dans sa
tête, tout en avançant tel un escargot. Y avait-il
une grognasse qu'il avait déjà tiré
sur le chemin afin qu'il puisse s'alléger, histoire de se
rendre plus rapidement à l'aire de repos ? Le
hasard du proche avenir le lui dirait car dans l'état ou il
se trouvait, il n'était pas en mesure de
reconnaître quiconque.
Malgré
la brume dans sa boîte crânienne,
Françouais se dit quand même que si un jour il
trouvait le courage, ou bien si quelqu'un le lui proposait, se serait
fort sympatique d'écrire quelques lignes sur le quotidien
à Saint Saturnin les Bains. Et pourquoi pas une page hebdo dans
la revue préférée du père Bazin ce
vieillard acariâtre : Culbute dans le sillon ?
Un
lointain bruit d'avion se fit entendre, Françouais
dont la vue suite à un niveau de sucre et de
tagamètes
cent fois plus important qu'à la normale, ne put
apperçevoir dans le ciel un point minuscule qui se
rapprochait
dangereusement.
Son
regard trouble fut attiré par un gros point noir et bleu qui
au beau millieu d'un champ faisait des siennes. A quelques centaines de
mètres de distance, l'on pouvait entendre les animaux
pousser des complaintes de mécontantement. Il s'agissait de
son fiston qui les braies aux chevilles essayaient de faire des
sévices sexuels aux moins rapides. Françouais se
désolait de ce que devenait son fiston. En effet, ce dernier
était de moins en moins drôle et semblait se
complaire dans des rôles salaces qui ne faisaient rire que
lui. Comment évolurait-il se demanda Françouais
en haussant les épaules devant ce pitoyable spectacle.
Un
type bizarement accoutré passa dans
l'indifférence générale en
annonçant qu'il allait faire bientôt tout noir.
Un
sifflement se fit entendre, de plus en plus agressif et stridant.
Françouais eut tout de même le réflexe
de se
boucher les oreilles. Lui qui avait beaucoup bourlingué dans
sa
chienne de vie, eut le réflexe de se jeter à
terre et de
s'abriter derrière un rocher alors que le sifflement
devenait
litéralement insupportable.
Françouais
repensa à sa belle maman qui aurait
mérité une
bonne correction à coup de pieux de hardeurs. Il
repensa
à son connard de fiston toujours aussi taré qui
ne
changerait plus maintenant. Comme si la fin arrivait il fit le tour de
sa sinistre vie, poussiéreuse, bouseuse, alcoolique et
sordide.
Le seul qu'il avait peut être quelque peu
apprécié
se trouvait être le père Bazzzin ce vieillard
acariâtre.
La
tête entre les mains, ses tympans
éclatèrent alors
qu'une gigantesque explosion retentie balayant, le troquet,
l'église, le stade de foot, le chiotatlon et bien d'autres
bâtisses. Une lumière blanche aveuglante apparut
dans
un fraccas épouvantable. Françouais et
ses acolytes
n'étaient plus.
Le
sol n'était que poussière et
désolation et au beau
milieu de tout ceci gisait la carcasse encore fumante du taureau du
père Bazzzin ce vieillard acariâtre. quelques
secondes
avant le cataclysme, le vieux vicelard de taureau bandait encore comme
un
taureau à se
faire expoloser le gland...
Fin de la sixième saison et
de l'histoire
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