Les aventures de Françouais



Chapitre 16 - Super Louisette


 
 

S UPER LOUISETTE reprit son souffle, essuya sa sueur et remit négligemment ses effets quelques peut traumatisés par cette ratonnade. Enervée elle tira tellement sur ses chaussettes qu’elle les effilocha, le même sort faillit arriver au string léopard qu’elle gardait pour les grandes occasions. Après cette vérification d’usage, elle jeta un œil furibard à Firmin, haussa les épaules et lui cracha dessus. Pour elle, ces actes symbolisaient l’humiliation suprême. Elle regretta un court instant de ne pas voir Françouais dans les parages histoire de lui demander quelques dégueulasseries forcées. Mais elle savait il était pervers et au fond d’elle adorait cela. Tant pis la petite sauterie serait reportée et cet écart lui permettrait d’avoir un peu de matière pour la prochaine séance de confesse.

Firmin toujours KO dans la poussière n’était plus que l’ombre de lui-même. Son teint devenu blafard dénotait avec les coloris abordés quelques instants auparavant. L’ambulance revint chercher Firmin quelques heures plus tard car l’abruti de chauffeur avait encore eu l’idée de passer par Goudriole les Fiotes et de redemander son chemin.

Louisette tenait prisonnier Firmin avec son pied planté entre ses deux omoplates. Il ne fit aucune résistance pour repartir et ne chercha même pas à tripoter quiconque.

L’ambulance pila à trois centimètres du crâne de Firmin et les ambulanciers descendirent du véhicule l’air absent. Ils en reprenaient pour quelques heures de transport et surtout pour quelques jours de séjour. Ils mirent Firmin directement sous valium et la zique à donf.

Dommage se dirent la plupart des spectateurs, l’ambiance était maintenant retombée. Il fallait continuer de vivre dans cette grosse angoisse que de savoir qui avait été élu. Louisette était une des rare à savoir qui ferait chier le monde des vivants durant ces cinq prochaines années mais très à cheval sur les principes, elle ne divulguerait pas le secret à des non votant.

- Et le prochain qui se comportera de cette façon sera traité pareillement. Aucune exception ne sera tolérée, nous ne pouvons plus continuer à nous comporter comme des animaux. Hurla Louisette Satremble en secouant ce qui restait de son parapluie.

Un croupuscule de fans applaudit cette fantastique action durant de longues minutes. Ils s’arrêtèrent alors que la plupart commençaient à prendre peur qu’un où plusieurs doigts mordent la poussière.

- De mon vivant, vous entendez bien, de mon vivant je ne tolèrerait plus ce type de comportement. La plupart d’entre vous vivent comme des animaux et encore les animaux sont censés.

Les salves d’applaudissements redoublèrent. Certains catholiques anonymes mâles éprouvèrent une gêne croissante. En effet, ils baignaient à longueur de journée dans les discours moralisateurs et à la longue une certaine excitation pouvait les troubler. Leur principal problème résidait dans le fait que s’ils se faisaient gauler à triquer ou bien mouiller en regardant et écoutant Louisette, ils risquaient d’en prendre pour un bon paquet de temps.

- A t-on déjà vu des êtres humains se comporter de la sorte ? Nous ne pensez qu’à boire et encore quand j’évoque ce terme il s’agit d’un terme extrêmement léger par rapport à vos exactions. Vous ne pensez qu’à vous baffrer alors que vous devriez manger pour vivre et non l’inverse. Vous ne pensez qu’à faire la fête et à vous mettre dans des états de n’importe quoi. Vous mériteriez que j’en réfère à l’évéchée pour que les cieux vous bannissent à jamais.

La nuée de cloporte continuait inlassablement à applaudir à chaque reprise de respiration, ces dames et ces messieurs arboraient fièrement des auréoles à leur petite culotte, Louisette était en état de grâce.

- Imaginez un seul instant ce que peuvent ressentir vos enfants en vous voyant déambuler de la sorte ? Qu’est-ce qu’il peut bien se passer dans leurs petites têtes ? N’êtes-vous pas en train de les traumatiser comme vos ancêtres l’ont fait pour vous ?

Les supporters n’applaudirent pas car ils eurent quelque peu de mal à suivre. Certains essayaient de ne pas écouter ces paroles qui sans aucun doute les prédisposaient à une migraine sans précédent.

- Je vous ordonne de vous repentir sans plus tarder devant l’éternel qui vous regarde en permanence. Prenez maintenant ce chemin ou ne le prenez jamais aboya t-elle en désignant de son index l’église où l’on pouvait apercevoir le curé derrière sa fenêtre se goinfrer d’un énorme gâteau bourré de chantilly puis mouiller la meule de temps à autre en se prenant de solides rasades de vin blanc sucré.

Cette scène donna faim à certaines personnes et soif à d’autres mais personne n’osait devant la colère de Louisette, bouger le moindre petit doigt de peur de se faire étriper vivant.

- Saint Saturnin les Bains doit retrouver ses lettres de noblesse et le calme d’antan. Tout le monde frémit dès que l’on parle de nous, il n’y a pas a aller plus loin que l’autoroute pour vous citer un exemple : pas une seule journée sans un tracas. De plus grâce à votre mauvaise influence ils ont installé cette maudite aire de repos pour naturiste. Bravo pour le bon exemple, les quelques rares touristes venant ce perdre par ici repartent pas toujours en entier mais toujours traumatisés à vie et contribuent en suite à creuser le trou de la sécu.

Les applaudissements reprirent au mot « sécu », le discours de Louisette redevenait compréhensible. Des corbeaux rappliquèrent, firent silencieusement plusieurs fois le tour de la place et se perchèrent toujours en silence ce qui donna un ton fort lugubre.

- Ce sont les représentant du diable, voyez-les ! Ils vous dévisagent et se préparent pour les sévices que vous subirez lorsque vous franchirez les portes de l’enfer. Rien ne vous sera épargné, ils vous épient déjà, ils se régalent à l’idée des sévices qu’ils vous feront subir après avoir dévoré vos yeux de merlans frits.

Louisette qui avait dû être une grande oratrice dans une vie antérieure usa et abusa du silence. Elle fusilla chacun de ces yeux de vipère encore pucelle.

- Vous demeurerez a vitam eternam dans les flammes et rôtirez en subissant les pires souffrances.

Il régnait un silence de mort dans le bled pourri, les oiseaux demeuraient silencieux et le ciel aussi s’était obscurcit. Le malaise ambiant étouffait toute âme qui vive, même Fiston avait cessé de jouer avec l’essence et le feu. Une tapineuse en profitait pour remettre discrètement son haut et de tirer sur sa mini jupe pour cacher ces centimètres de peau qui font tripler un chiffre d’affaire quotidien.

Tout le monde interloqué par les événements de ces dernières heures se regardait d’un œil torve et l’air complètement abruti.

Après avoir déjà sonné les matines, laudes, prime, tierce, secte et none, Louisette Satremble rejoignit l’église pour se consacrer à la sonnerie des vêpres et ensuite se concentrer pour les complies. Un gros changement planait dans les cieux de Saint Saturnin les Bains, les habitants le pressentaient et plusieurs en profitèrent pour rejoindre le troquet au cas où une prochaine loi interdirait les bitures.

 

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