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Monsieur, réveillez-vous. Monsieur,
vous m’entendez ? demandait à Françouais la
jeune infirmière stagiaire.
L’autre enfoiré n’avait pas encore retrouvé
ses esprits qu’il essayait déjà de lui foutre
un doigt dans le cul.
- Docteur, docteur, venez j’en ai un qui commence à
bouger appela t-elle en calant en bras de Françouais sous
son pied.
Un grand échalas
en blouse blanche accouru un stéthoscope à la main.
- Magnifique, de retour à l’hôpital vous passerez
dans mon bureau, j’aurais quelques travaux à vous faire
faire.
- Avec plaisir docteur Trukmuche, répondit la jeune innocente.
- On va peut être enfin savoir ce qui est arrivé à
ces pauvres gens, faites-lui une injection de trois grammes de curare
sulfaté.
La petite jeune
se prit à trente fois pour piquer Françouais. A force
de lui labourer le bras elle sortit de ses gonds et se foutu involontairement
la seringue dans sa cuisse. Elle tomba raide directement. Deux gus
arrivèrent illico avec un brancard pour l’évacuer.
- Puisque la méthode douce ne marche pas, nous allons utiliser
la méthode forte, apportez-moi un seau d’eau et que
ça saute.
Dans la place de
l’église de Saint Saturnin les Bains, les secours s’activaient
pour mettre un terme à la pestilentielle odeur de gerbi et
pour remettre sur pied les habitants victimes d’un mal inconnu.
Un ballet incessant d’hélicoptères déposaient
moultes blouses blanches et matos sophistiqués dans tous
les coins.
Le grand échalas
tenta sans succès la méthode seau d’eau dans
la tronche. Françouais qui avait retrouvé un fonctionnement
presque normal rêvait qu’il nageait dans une rivière
de pastagua. Emporté de temps à autre par le courant,
il nageait tel un caneton moyen pour regagner la rive et se prélasser
sur une plage de cacahuètes salées. Une auréole
de satisfaction se forma sur son falzard.
- Infirmière, apportez moi le dolpic et en vitesse.
Le grand échalas
eut mille difficultés à dégager les frusques
hors d’âge de Françouais. Il lui frotta les roupignoles
avec le dolpic. Un sourire niais fendit la tronche de Françouais
qui rêvait maintenant qu’il se faisait sucer les couilles
par une arborigène à la bouche encore pleine de mixture
pimentée qui aurait donné la gaule à un ermite
bicentenaire. Le grand échalas avait la conviction qu’il
fallait réveiller Françouais qui était sans
aucun doute le meneur du bled car étant le seul à
ne pas porter de zoli pantis roze.
La mère Demi
rappliqua avec une charrette pleine de calebuttes kangourou qu’elle
avait amoureusement nettoyée. Comme elle parla d’un
petit homme vert au toubib, ce dernier en conclut que Saint Saturnin
les Bains avait été visité par des extra terrestres
qui obligeaient les gens à porter des zolis pantis rozes.
Comme elle tortillait
bigrement son croupion massif, le docteur ne put retenir plus longtemps
ses instincts et décida de la suivre. Il était passionné
de volcanologie et jamais une telle occasion ne se représenterait.
La mère Demi, toute contente enleva discrètement une
chaussure pour boiter et ainsi par les frottements se préparer
psychologiquement à subir les assauts viriles du toubib.
Françouais
se réveilla mais était complètement infoutu
de se remémorer les dernières heures. Sa terrible
haleine réussissait même à le déranger
et il parla à deux infirmières qui s’enfuirent
en courant. Finalement une âme charitable s’occupa de
lui. Il fut dessapé et lavé intégralement sur
place. La jeune infirmière était catastrophée
de voir que le saligaud triquait comme un taureau alors qu’elle
ne lui avait pas encore lavé le sexe. Se fut une infirmière
avec plus d’heures de vol qui se chargea de l’affaire.
Françouais ferma les yeux, ivre maintenant de bonheur il
balança la purée sur la vieille qui n’avait
pas vu cela depuis des années. Une fois propre, on lui passa
une blouse blanche et la vieille continua plus loin sa série
de nettoyage de queues. La vieille griffonnait à chaque nouvelle
queue lavée une croix sur sa blouse, un chaud pari était
visiblement engagé.
Assit sur une poubelle
Françouais regardait avec des yeux de merlan frits le paysage.
Partout des gens en blanc s’activaient pour réveiller
les gens, leurs enlever leurs horribles zolis pantis roze puis les
nettoyer. D’autres s’affairaient avec plusieurs lances
à nettoyer le sol jonché de détritus en tout
genre. Plus loin il y avait une sorte de comité ou se tenait
fièrement une bonne dizaine de premiers de la classe encostardés
à quatre épingles entourés d’une faune
journalistique toute excitée.
- Ils ont été beaucoup plus touchés que nous
disait le maire de Goudriole Les Fiotes au bras préfet de
service.
- En effet, pour aider ces pauvres gens nous ferons tout ce qu’il
y a en notre pouvoir, c’est à dire rien dit le costardeux
aux caméras en manquant de se casser la gueule à cause
d’une flaque de gerbe.
- Racontez-nous ce qu’il c’est passé demandèrent
les journalistes au préfet.
- Ecoutez, il s’agit d’une catastrophe que nous ne pouvions
en aucun cas anticiper répondit le préfet qui n’en
savait foutre rien.
Le préfet
s’éclipsa discrètement car il c’était
souvenu de ce que lui avait fait le taureau du père Bazzzin
ce vieillard acariâtre, quelques années auparavant
après la remise du premier prix du concours agricole de Saint
Saturnin les Bains. Il repéra l’animal qui paissait
paisiblement au beau milieu d’un champ, plia soigneusement
son costard qu’il devait garder impeccable pour le soir car
son emploi du temps lui indiquait visite des alcooliques de la fondation
une boutanche pour tous. Il se mit à genoux, se pencha en
avant en reniflant le bon parfum des marguerites et attendit tranquillement
alors que l’animal grattait de la patte avant droite et se
préparait à la pénétration préfectorale.
Le groupe d’encostardés
qui n’avaient pas repéré le manège continuait
à jacasser de plus belle.
- Expliquez-nous Monsieur le maire, que c’est-il passé
demandaient les journalistes impatients de rapporter un scoop.
Le maire leur tint
un discours inaudible sur des baignoires d’un étrange
contenu qui leur étaient tombé sur la gueule durant
toute la journée, puis il enchaîna sur le bombardement
sur un poulailler de rateliers de vieux qui avait fait plusieurs
victimes. Bref, après vingt minutes de ces étranges
propos il laissa perplexe les journalistes qui disaient en direct
adieux au scoop et bonjour à la migraine.
- Ce sont des petits hommes verts qui ont fait le coup gueula a
une bonne distance la mère Demi qui était toujours
suivie de très près par le toubib.
- Mesdames et messieurs, nous sommes en direct de Saint Saturnin
les Bains ou des extraterrestres ont procédés à
des bombardements depuis les dernières vingt quatre heures.
Il ont ensuite pris en otage les habitants du village, les ont forcés
à se dévêtir au profil de zolis pantis rozes.
Les habitants sont tous plongés dans une sorte de léthargie
proche du coma éthylique me confiait à l’instant
l’éminent professeur Trukmuche. Que c’est-il
passé ? nul ne le sait, au loin l ‘éminent professeur
Trukmuche essaye d’en savoir plus auprès de la seule
habitante visiblement épargnée par ce mal. Mesdames
et messieurs, l’information avant tout, nous vous informerons
des que nous aurons plus d’éléments par le biais
de même type de flash spécial récitait un journaliste
devant les caméras.
Françouais
ne savait pas si il avait mal à la tête ou alors partout
ailleurs sauf à la tête. Un médoc surpuissant
injecté par une infirmière en chef qui l’avait
coincé entre ses deux nichons pour éviter qu’il
ne se débatte, commençait à faire effet. Françouais
retrouvait progressivement ces esprits mais ne se souvenait toujours
de rien. Lorsqu’il commença à bouger, les journalistes
s’en rendirent compte et l’encerclèrent pour
lui faire cracher les informations.
Françouais
rêvait les yeux ouverts, il était mitraillé
de flash de tous côté, il vivait enfin ses rêves
de grandeur.
Il ouvrit la bouche
mais l’on entendit que le bruit d’une mouche qui chiait
sur l’objectif d’un un appareil photo numérique.
Finalement après quelques gargarismes salivaires il ouvrit
de nouveau la bouche.
- M’appelle Françouais
- Il parle s’écrièrent les journalistes.
- M’appelle Françouais
- Monsieur Françouais, que vous est-il arrivé ? racontez-nous.
- M’appelle Françouais répétait l’épouventail.
- Gagueu gagueu, je vais tout vous dire mois dit Fiston en débarquant
de nulle part.
Au moment ou les journalistes lui tendirent leurs micros, il se
retourna, descendit son zoli pantis roze et largua une méga
caisse redoutablement chargée en stéoroides.
Malgré le
haut de cœur général, les appareils photos furent
brandis et le trou d’uc en chou fleur de fiston fut immortalisé.
- Mon P’pa, c’est un vrai con et il passe ses journées
à picoler et pis après il pue de la gueule et me fout
des coups de pompes dans la tronche.
Fiston faisait son
cinéma, il léchait certains micros lui rappelant des
formes d’esquimaux glacés. Il fit aussi sentir son
aisselle droite à une journaliste Roumaine qui détalla
pour aller gerber tout ce qu’elle pouvait.
- M’appelle Françouais
- Regardez, il a l’œil vitreux et l’air tellement
con dans cette position ricana Fiston.
- Chopez-le, c’est bien lui hurlèrent des agents de
blanchiment en galopant en direction de fiston.
- Bip bip, dit fiston en faisant semblant de monter sur une moto
et en échappant à ses poursuivants .
Les agents de blanchiment
dégainèrent leurs pistolets à balle de caoutchouc,
tinrent fiston en joue mais ne réussirent qu’à
envoyer leurs projectiles dans la cabane du père Bazzzin
ce vieillard acariâtre. Heureusement pour eux que le vieux
était toujours en mode coma éthylique, la gueule ouverte
en ronflant tout ce qu’il pouvait.
- M’appelle Françouais continuait l’autre.
L’infirmière
en chef recala Fiston entre ses deux nichons et lui injecta une
nouvelle dose de médoc surpuissant. Tout le monde observa
quelques minutes durant Françouais qui reprenait ses esprits
mais ne disait toujours rien. La mécanique se ré-enclencha
pour une raison inconnue et Françouais se leva et partit
en courant. Ah, il courait tel un athlète le regard vers
le lointain en faisant des bonds de cabri. Toute la ribambelle journalistique
suivit. Françouais se dirigeait vers une colline d’ou
il était possible d’apercevoir Goudriole les Fiotes.
Rien ne semblait l’arrêter alors qu’il avait paru
incapable du moindre effort quelques minutes auparavant. Les journaliste
pourtant entraînés à travailler dans les pires
conditions ne trouvaient les forces et le souffle nécessaire
pour le rejoindre. Françouais arriva avec quelques dizaines
de mètres d’avance au sommet de la colline. Il déchira
sa blouse qu’il jeta dans la brise. Nu comme un vers, il leva
les bras, les écarta les paumes tournées vers le ciel.
La face tournée vers le ciel, il serra les poings du plus
fort qu’il le pût.
- Enfoirés de Goudriolais, je vous niquerais gueula t-il
en fixant le clocher de Goudriole les Fiotes.
Puis il resta silencieux
dans cette position en attendant que les journalistes qui venaient
de faire une petite pause pour prendre de magnifiques clichés
du préfet se faisant copieusement labourer, n’arrivent.
L’air lui caressant le chibre, Françouais triqua comme
un forcené. Certains journalistes furent offusqués
mais cela ne les empêcha pas de continuer à regarder.
Plus rien ne semblait l’atteindre, l’homme avait fait
un pacte avec les dieux pourraient-on lire dans les grands titres
de la presse le lendemain.
Françouais
resta immobile et silencieux jusqu’à ce que des infirmiers
viennent le récupérer. Le mal qui frappait Saint Saturnin
les bains paraissait réel. Les journalistes et le gratin
furent évacués et compartimentés dans un hôpital
de fortune pour subir toute une série d’examens. Un
no man land fut établit autour du bled.
Il fallut aux services
de nettoyage plusieurs jours pour tout remettre en ordre et il en
fallut autant aux habitants pour retrouver leurs esprits. Les enquêteurs
accompagnés des services médicaux ne firent que piétiner
dans leur enquête ainsi il fut décidé par les
autorités compétentes d’une mise en quarantaine
du bled.
La plupart des habitants
furent victimes de tremblements nerveux liés au manque d’alcool
et ceci ajouta du mystérieux dans l’objectif des petits
hommes verts. Comme il n’y avait plus une goûte d’alcool
au troquet ainsi que dans les réserves, les habitants durent
se mettre à un liquide sans odeur, ni goût : l’eau.
Plusieurs pétitions furent signées et déposées
au maire pour que les livraisons de picrate reprennent mais elles
essuyèrent toutes un retour négatif de la part des
autorités compétentes. Même radio chibre mou
c’était tue car les mêmes autorités pensait
que certaines émissions auraient pu attirer les êtres
verts.
Au dixième
jour, l’armée fut mise en alerte suite à plusieurs
explosions mystérieuses mais il ne s’agissait que de
Lucien qui rôdait toujours dans le coin et continuait ses
expériences, mais il ne se fit jamais prendre.
Régulièrement
les Goudriolais venaient insulter Les Saint Saturnois qui répliquaient
par des jets de pierre et lorsque cela s’amplifiait, par des
coups de fusils. Tout ceci attirait les curiosités et les
embouteillages monstres étaient fréquent sur l’autoroute.
Au trente neuvième
jour, les rougeurs et les bides arrondis s’étaient
estompés et les conversations redevinrent audibles. Le troquet
ne vendait plus que de la limonade et même les opérations
happy hour ne rencontraient pas de succès. Certains, suite
à plusieurs tentatives de fabrication d’alcool d’ortie
ou de bois perdaient inexorablement de l’acuité visuelle
à chaque nouveau cru. Mais ces trente neuf jours de sobriété
forcée n’avaient pas changé le physique moyen
du Saint Saturnois : fraise à la place du blair et foie pas
beau.
Les pécores
déprimaient car ils ne pouvaient plus conduire bourrés
leur tracteur. Les femmes regrettaient le temps ou elles pouvaient
taper à coup de cabas ou de rouleau à pâtisserie
de leurs soûlards de maris. Les maris regrettaient le temps
ou bourrés ils pouvaient taper sur leurs femmes bourrées
elles aussi, ainsi personne ne s’en souvenait le lendemain.
Les enfants regrettaient le temps ou ils pouvaient se servir dans
le portefeuille familial sans aucune interdiction. Les sangliers
regrettaient le temps ou les pécores se vautraient dans le
fossé et restaient les braies aux chevilles sans bouger des
heures durant. Le responsable du troquet regrettait le temps ou
tout le monde était joasse d’aller se détruire
la santé dans son établissement. Les alcoolos regrettaient
le temps ou ils ne connaissaient pas plus de cinq minutes par jour
de manque d’alcool. Le taureau du père Bazzzin ce vieillard
acariâtre regrettait le temps ou le préfet lui offrait
sa croupe gratos. Et le pire de tout, c’est que belle maman
ne se faisait plus sauter par quiconque, peut-être par lucidité
?
Le bled restait
désespérément propre, pas un seul pochetron
n’allait s’éclater la tronche dans une poubelle.
Les nuits se faisaient plus calmes les unes que les autres, pas
de cris ni de chants. Terminées les chansons paillardes et
les bagarres du troquet.
Même la mère
Demis déprimait car plus personne ne lui apportait de calebuttes
virgule jaune devant et virgule marron derrière. Plus personne
ne vomissait dans son jardin des couleurs qui rivalisaient avec
ses roses et ses pivoines.
Les habitants devenaient
même des modèles de propreté, lavés trois
fois par jours et carsherés une fois par semaine. Dans tous
les coins du bled s’affairait à n’importe quelle
heure du jour et de la nuit, un nettoyeur. Même le barbu à
moto ne mettait plus les roues dans Saint Saturnin, comme les mouches
il migra dans un autre village plus accueillant.
Suite à cette alerte, de très lourds examens furent
pratiqués sur tous les habitants. Pas un seul vaccin ne fut
épargné, pas une seule dent cariée ainsi que
maladie ne fut laissée non soignée. Même les
animaux furent soignés avec un soin extrème.
Un futur ex golden
boy accompagné des bons conseils du docteur Trukmuche, se
jeta sur un nouveau créneau. En effet en accord avec l’état,
il faisait atterrire des conards tout de vert vêtu qui terrorisaient
les populations campagnardes. L’effet n’était
pas forcément garantit car le nombre de perte en hommes verts
restait colossale, mais l’expérience pour ramener ces
pauvres hères à un niveau de décence acceptable
se poursuivrait.
Les touristes n’étaient
pas autorisés à pénétrer dans le bled
jusqu’au moins à la fin de la période de quarantaine
mais l’aire de repos pour naturiste ne désemplissait
plus car chacun voulait observer de loin les autochtones ainsi que
l’arbre à pets transgénique.
Puis la période
de quarantaine toucha à sa fin, les barrières furent
levées et après quelques accès de curiosité,
tout le monde se fouta royalement des Saint Satunois car une coupe
quelconque de foot commençait et il y avait mieux à
faire que de parader dans l’aire de repos pour naturistes.
Belle maman ne pouvait
plus se faire photographier et tirer le portrait par des journalistes
pervers. Il était terminé le temps des unes dans les
journaux sado masochistes et gores. Elle accrocha un panneau géant
à sa fenêtre : ici cunilingus gratuit à toute
heure. Comme personne ne venait la visiter elle ajouta le terme
‘à volonté’ mais rien n’y faisait
sa salle d’attente restait désespérément
vide.
Il aurait du flotter
comme une atmosphère d’allégresse mais Françouais
enrageait intérieurement comme un forcené car il ne
pouvait plus picoler. En effet dès qu’il tentait d’ingurgiter
une goûte d’un quelconque liquide à plus de zéro
degré, il se tordait de douleur et était contraint
de cracher. Il avait mené son enquête et tous ses potes
du village subissaient le même châtiment. Même
le père Bazzzin ce vieillard acariâtre pourtant ex-parfait
champion de la picole ne supportait plus ne serait-ce que l’odeur
du jaunâtre.
Il avait passé commande pour tous les habitants histoire
de renflouer les caves, citernes, hangars et autres lieux de stockage
et les pinardiers affluaient de toute part, mais personne ne pouvait
goûter à la moindre goûte d’alcool.
Françouais
disposait de tout son temps pour monter un nouveau plan machiavélique
car la station de radio n’avait toujours pas rouvert ses portes
pour des raisons d’hygiène. Sa nouvelle mission serait
d’alcooliser de nouveau tous ces pauvres gens privés
de leur passion numéro une et serait alors à juste
titre reconnu comme étant un super héros. Il se déchira
durant plusieurs nuits blanches, les neurones à réfléchir.
Il envisageait très sérieusement de faire voler une
méga citerne de picrate au dessus du bled qu’il ferait
exploser à coup de décharge de tromblon à gros
sel pour arroser tout le monde et redonner l’entrain d’entant.
Il flotterait ensuite la bonne odeur de vinasse qui avait fait la
gloire de Saint Saturnin les Bains. Comme il lui manquait quelques
années d’étude et surtout d’expérience
en la matière cabalistique, il dégonfla ses objectifs.
Il ferait voler des baignoires, des bassines et des pots de chambre
contenant le même liquide. Mais son idée grandiose
retomba comme un soufflet devant le manque de créativité.
Il tenta ensuite de faire voler des tasses à café
remplies de picrate avec des ballons à l’hélium,
ainsi il pourrait les dégommer au tromblon une fois quelles
seraient à bonne hauteur. Il se prit une enclume sur la gueule
pour tapage nocturne et dû donc rabaisser de nouveau ses ambitions.
Il hurla comme un gamin le jour ou il réussit à faire
décoller une cuillère à café remplie
de picrate. Sa joie retomba très rapidement lorsqu’il
s’aperçut que le liquide, du fait de la position de
la cuillère se répandait systématiquement sur
le sol lors du décollage.
Il se devait d’abandonner
la voie des airs et passa une nuit très agitée avant
de réveiller les coqs au petit matin car il avait la réponse
à sa problématique. Si l’inoculation par le
sol ne serait efficace qu’à très long terme
sur la populace mais désastreuse pour la flore, il lui suffisait
de pomper la nappe phréatique et de remplacer la flotte par
du picrate.
Plusieurs jours
durant il creusa comme un forcené, même les crétins
du bled s’interrogèrent sur son absence momentanée.
Belle maman c’était inscrite dans un club de rencontre
car il refusait même de la combler.
Lorsque la pioche
de Françouais entra en contact avec la nappe, il gueula de
joie. Il ne lui restait plus qu’à installer des tuyaux
et des pompes de pompiers qu’il avait piqué lors du
dernier grand incendie.
Il demanda à
son fiston de mettre un string décent et de lui passer commande
sur internet de plusieurs camions citerne de picrate de tous horizons.
Fiston y passa une nuit et se régala de mettre la commune
comme payeur.
Un matin un pécore
donna l’alerte comme quoi son puit était tari. Un vent
de panique prit les autres qui se précipitèrent à
leurs puits et se rendirent compte qu’il n’y avait presque
plus de flotte. Même la mère Demi se mit au nettoyage
à sec.
Personne ne se rendit
comte de l’anomalie alors qu’il pleuvait comme vache
qui pisse depuis plusieurs jours. Françouais mit donc la
deuxième phase de son plan à exécution : le
remplissage. De tous les coins pinardiers de France, des camions
citerne rappliquaient chargés ras la touffe de sang du Christ.
Au début l’eau avait une couleur légèrement
rosâtre avec un goût un petit peu particulier qui se
prononça progressivement. Au fil des jours les habitants
ne buvaient plus d’eau par soif mais par plaisir, c’était
un bon début. Même Françouais qui avait eu un
traitement XXL de la part des décontaminateurs, reprit goût
à l’alcool encore bien diluée. Au fil des jours
l’eau devenait rouge et les esprits s’embuèrent
de nouveau. Le maire qui faisait comme tout le monde ne réagit
pas en voyant les premières factures viticoles pleuvoir.
Une odeur de vinasse avait de nouveau envahit le bled et les gens
titubaient de nouveau. La mère Demi repassa au nettoyage
normal, après tout son linge serait rouge au lieu d’être
blanc, ce qui était très original.
Le cafetier avait
retrouvé le sourire, son antre faisait de nouveau salle comble.
L’on pouvait entendre comme au bon vieux temps des chansons
paillardes criées à tue tête dès neuf
heure du matin jusqu’à la nuit noire.
Comme tout le monde
était contaminé, Françouais arracha la connexion
à internet de l’ordinateur de Fiston pour qu’il
ne passe plus de commandes et surtout pour ne pas se faire repérer.
Fiston pleura à chaudes larmes car on lui confisquait son
beau joujou, mais après plusieurs coups de pompes dans la
gueule il se calma et décampa enfiler un string bien crade
pour jouer avec ses copains.
L’eau redevint
progressivement pure, mais le mal était déjà
fait. Lorsque la brigade de décontamination vint faire son
inspection un mois plus tard, elle ne vit que des alcoolos à
perte de vue. C’était absolument incompréhensible
car cette méthode qui avait jusque là été
utilisée qu’individuellement était quasiment
infaillible. Le Saint Saturnois redevenais langage officiel du bled
et les décontaminateurs ne comprirent rien de rien. Pour
éviter de rencontrer des emmerdes avec leurs supérieurs
et donc devoir revenir, il indiquèrent au niveau du rapport
que tout poursuivait son chemin et que la thérapie était
un franc succès.
Les travaux au niveau
de la station de radio touchaient à leur fin et Françouais
venait maintenant engueuler les ouvriers toutes les heures pour
qu’il accélèrent leurs cadences de travail.
Françouais qui se naladait en permanence le chibre à
l’air eut la peur de sa vie et pour la première fois
de sa vie il referma sans ronchonner sa braguette. En effet son
chibre venait d’échapper à la décapitation
à cause d’une lame de cutter explosée. Il poussa
une terrible gueulante, se roula par terre et commença à
pousser pour faire un petit caca vert. Il fut ceinturé par
les ouvriers qui ne pouvaient plus supporter ce satané énergumène.
Ils le balancèrent sur le pavé, mais comme visiblement
la boule de nerf ne voulaient pas en rester là, les ouvriers
prirent la sage décision de le ligoter et le jeter par la
trappe à égouts. Il repartirent en sifflotant travailler,
l’air était de nouveau respirable.
Françouais
qui quelques mois auparavant c’était déjà
retrouvé à cet endroit se tortillait dans tous les
sens en poussant des cris de sauvage. Là ou il se trouvait,
il ne dérangeait personne à part peut être les
gentils occupants des lieux peux habitués à tant de
chambard.
Quelques heures s’écoulèrent et Françouais
se tortillait toujours aussi nerveusement avec des tremblements
nerveux liés au manque d’alcool et de tabac.
- ‘Tain d’enculés, d’enfoirés, de
gros nazes, de bites ramollies par le poids des âges, de babouins
épileptiques viendez me libérer bordel de merde, je
ne vais pas rester ligoté de la sorte toute ma vie, faut
qu’j’me casse merde, bordel.
- Vous pouvez faire un petit peu moins de bruit monsieur s’il
vous plaît, vous faites peur aux proies dit un homme moustachu
en jaune.
– ‘Tain, viens donc me libérer au lieu de rester
planté là à regarder dans cette puanteur d’égout.
– Taisez-vous, vous leur faites peur.
– J’me tairait si je veux hurla Françouais en
tapant se qu’il pouvait des pieds dans un tas d’immondices.
L’homme en
jaune, se grata la moustache, il semblait réfléchir.
Puis il sortit son filet à papillon de l’eau, le souleva
et le balança dans la tronche de Françouais qui mordit
la poussière humide.
– Voilà comment je réagis lorsque l’on
me contrarie dit tout doucement l’homme en jaune en se grattant
la moustache.
– OK mes excuses grand sachem mais détachez-moi je
vous en prie.
– Que non, je vais d’abord profiter de l’offrande
des dieux, vous détacher tout de suite serait gâcher
l’offrande des dieux au dieu des égouts.
– Ahhhhhhhhhh gueula Françouais alors que le grand
jaune commençait à le déssaper.
– Ne t’excite pas de la sorte petite offrande, tu sentiras
trop tôt la transpiration, garde ton calme et dis-toi que
je ne te ferais que du bien.
L’homme se
plaça au dessus du visage de Françouais, se rapprocha
de ses oreilles et de la main gauche comme de la main droite, se
saisit des extrémités de sa moustache pour les faire
crisser entre ses pouces et index. Les petits crissements qui en
émanaient horripilèrent Françouais qui en eut
les poils du cul tout raides. L’homme en jaune eut un sourire
cruel et continua ce douloureux manège de longues minutes
durant. Françouais pleurait comme un nourrisson , il aurait
même accepté d’arrêter de picoler plutôt
que de continuer à supporter ce bruit infernal. L’homme
lâcha ses moustaches, se redresssa et le pied sur la tronche
de Françouais lui demanda :
- Aimes-tu le Cobol ?
– Le quoi ?
– Tu as bien entendu, aimes-tu le cobol mon garçon
?
– Mais je ne sais pas ce qu’est le cobol, pitié
arrêtez de m’importuner, je ne vous ai rien fait moi.
– Et bien tu vas tout savoir sur ce fabuleux langage.
Et l’homme en jaune se lança dans une explication du
langage informatique qu’il vénérait. Cela dura
plusieurs heures.
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