Des tonnes de zolies histoires
Mais à quoi ressemble donc ce nuage ?

Un lendemain de cuite avec Rufus un bon vieux pote nous décidâmes d'aller poser nos derches sur la pelouse d'un parc. L'idée était de lézarder quelques heures histoire de laisser passer ce 'tain de mal de tête qui nous rongeait depuis le matin.

  Rufus gara cette 'tain de caisse dont le boucan nous rendait chèvre depuis bien longtemps. Il ne traîna pas et pila à la première place sur mesure disponible.
  Au loin les flics n'avaient pas l'air de faire attention à la façon peu commune qu'avait Rufus pour ce garer dans le moindre espace. La maréchaussée semblait plutôt intéressée par une conversation de boulot.
  Si après cet exercice de détente nous irions mieux, nous ferions alors un petit foot histoire de se remettre en forme avant la nouvelle cuite.
  Allongés, nous fermâmes les yeux quelques instants puis les rouvrîmes en fixant le plafond. Le ciel était nuageux et le vent assez actif changeait en permanence les formes des nuages. Celui-ci ressemblait à une capsule. Nous avions trouvé une occupation qui nous forcerait quelques minutes durant à oublier l'état comateux dans lequel nous baignions.
  En ce matin d'été, Paris était calme et l'air délicieux, hormis un bruit de moteur lointain, rien ne laissait transparaître de l'ambiance traditionnelle d'une capitale.
  La rêverie était quelque peu troublée à cause du plan vigie pirate de niveau maxi. Ce niveau permettait à tout détenteur du permis de chasse de patrouiller dans les parcs et de tirer sur les petits oiseaux histoire de préparer psychologiquement la populasse à un climat de guerre.
  - Regarde, sur ce nuage, cette silhouette qui danse.
- Magnifique, il marche sur les nuages.
- Bon sang mais s'il marche sur les nuages, mais alors c'est, mais alors c'est....
- Dieu !
Nous nous devions donc de continuer cette observation car étions investi d'une mission sacrée.
  Cette nouvelle tellement intense nous excita au plus haut point. Nous ne cessions de sourire bêtements ce qui fit marrer plusieurs passants et surtout attira des tonnes de mouches vertes et bleues.
  Un autre spectacle aussi nous troubla dons notre rêverie puis nous fit marrer, toutes ces braves dames qui à la périphérie du parc promenaient leurs animaux domestiques et qui pour éviter une contravention, soit leur apprenait le caniveau, soit faisaient de la récup directe.
  Mais place à l'observation des nuages, plus rien ne pouvait nous troubler maintenant. Nous fûmes captivés par ce groupe de nuage qui représentait la migration des cigognes. Cette observation promettait d'être intensément riche. Nous laissâmes le vent évacuer ce flot migratoire pour d'autres toiles.
  Le ciel s'assombrit pour laisser passer de gros nuages bien gris, nous ne sûmes découvrir la marque du jean, ni du string mais il était sympa ce nuage gris.
  Héberlués nous étions devant une nouvelle masse de buée majestueuse, nous en avions pour notre argent. Celui-ci représentait un cygne au beau millieu d'une mare aux grenouilles.
  Ah quelque chose venait d'agiter le cygne, certainement un prédateur qui devait se trouver dans un autre nuage. Une nouvelle recherche commença.
  Sacrebleu, diantre mais qu'est-ce que c'est que ce foutoir dans le ciel, c'est dingue çà, pour une fois que l'on regardait innocemment les nuages, voilà t-y pas que le naturel nous rattrapait au galop ? Et ce nuage là était-ce le père noel qui livrait ses cadeaux ?
  Nous continuâmes silencieusement notre observation. Quelque chose se déclencha dans nos cerveaux débiles et une gaule sournoise progressivement nous chagrina.
  Celà excita certainement quelques retraitées épars semées çà et là sur les bancs publics, mais au moins une mégère dans le tas fut choquée car elle alerta illico le commissariat. Par les flics nous nous fîmes pécho et au panier à salade nous nous retrouvâmes.
  Nous pensions être guérit des élucubrations de nos imaginations respectives lorsque nous rouvrîmes les yeux pour respirer l'air rance de la geôle. Au premier coup d'oeil sur le prisonnier de la cellule d'à côté notre imagination avait reprit le dessus.
  Là par contre on arrêta rapidos nos délires car une fliquette nous observait d'un sale air et attendait la moindre occasion pour déclencher une bavure.