Des tonnes de zolies histoires
Murge et gros délires

Mon pote Albert, un fin psychologue qui a un avis sur tout eut un matin encore ajeun une vision.

 
  Quand nous nous retrouvâmes au troquet il nous compta sa vision. Des heures durant il nous bassina avec le songe qui le rongeait. Nous nous faisions avec grand peine quelques images de son discours.
 
  Lorsqu'il se rendit compte que notre état mental était le même que notre état physique, il poussa une vieille gueulante.
 
  De toute façon, je n'avais jamais rien compris de ma vie alors pourquoi cela commencerait-il aujourd'hui ?
 
  Il recommença depuis le début son explication afin que nous nous fassions une image de ce qu'il voulait nous faire comprendre. Effectivement je n'avais pas compris la même chose à la première version.
 
  'Tain qu'est-ce qu'il cherche à nous faire comprendre cet abruti ?
 
  Bon, on va se prendre un godet d'un truc un peu fort histoire d'activer nos neurones. Mais promis ce coup ci on va pas abuser, on va consommer avec modération.
 
  A la votre les gars, vas-y Albert envoie la purée, c'est un peu fumeux ton histoire.
 
  Albert paraissait disposer aujourd'hui à communiquer sans bastonner, heureusement pour nous, il remit une petite rasade à tout le monde.
 
 

Attend un peu Albert, je suis sûr d'avoir compris maintenant, c'est cela tu as des problèmes avec ton string qui se voit sous ton costard ?

 
  Albert devint tout pâle, peut être ne picolait-il pas assez ? C'est pas bon de pas picoler. Prend donc une boutanche et siffle la toi cul sec, tu vas voir tu te sentiras pas forcément mieux mais peut être moins seul.
 
  Ouaip mais attend un peu avant de continuer, si tu veux nous parler de gonzesses, faut le dire clairement pas avec des phrases de philosophe avec lesquelles tu nous abreuve depuis deux heures.
 
  Albert se sentit de nouveau très seul, qu'est-ce qu'il foutait avec de tels connards qui ne pigeaient rien ?
 
  Albert recommença ses explications et essaya d'adopter des termes qui nous effleuraient les neurones, nous nous fîmes tout de suite une nouvelle image de son discours.
 
  Eureka Albert je pense que je viens enfin de piger ce que tu essayes de nous dire depuis trois plombes, mais je suis incapable de l'expliquer à mes potos, je n'ai pas les mots.
 
  Vas-y Albert recommence moi j'ai toujours pas compris mais c'est trop délire tes histoires, c'est trop d'la balle. J'écouterais cela des jours durant en sirotant avec modération bien sûr un p'tit truc frais.
 
  Sans que nous comprîmes pourquoi Albert s'énerva subitement. Il tourna tel une toupie sur lui même en faisant de la fumée, la vitesse avec ses narines faisait un sifflement comme une cocotte minute.
 
  En fait Albert pleurait comme un gamin, il ne se souvenait plus de son songe qui aurait soulevé les foules. Quand à nous, nous étions trop bourrés pour nous souvenir de quoique ce soit.